Un patrimoine culturel remarquable
Ville d’art et d’histoire comme l’ensemble de Plaine-Commune, La Courneuve dispose d’un patrimoine culturel d’une grande diversité, héritage de l’occupation ancienne du territoire (pour en savoir plus sur l’histoire de la Ville, cliquer ici) mais aussi d’une politique municipale attentive aux enjeux patrimoniaux depuis les années 1950.
La Ville dispose ainsi de collections municipales réparties entre collections archéologiques, collections de société (collections liées au maraîchage et agriculture) et collections d’art contemporain. Ses archives municipales disposent d’un riche fonds, notamment en matière de photographies du début du XXè siècle et des années 1970. Elle propose également sur son territoire un patrimoine bâti remarquable dont plusieurs éléments ont été labellisés récemment.
La mise en récit de ces patrimoines pluriels est un des axes de la politique culturelle municipale, notamment dans le cadre de son plan d’éducation artistique culturelle.
Les Archives municipales
Les Archives municipales sont gratuites et ouvertes à toutes et tous sur rendez-vous. Elles permettent de découvrir l’histoire de la ville à travers les documents qui y sont conservés. Au quotidien, les missions réglementaires des Archives sont aussi de conserver, trier, classer, inventorier, communiquer et mettre en valeur les documents qui procèdent de l’administration municipale depuis sa création.
Depuis 1980, les Archives municipales conservent pour les générations futures la mémoire de l’administration municipale sous forme de documents variés : registres de délibérations du conseil municipal, plans cadastraux, listes électorales, registres de recensement de population, registres paroissiaux et d’état civil, affiches, cartes postales, périodiques locaux…
Des fonds plus spécifiques entrés par voie extraordinaire, à l’image du fonds de photographies de Sebastiao Salgado et de nombreux dossiers de presse sont également consultables.
Contact : 01 49 92 62 78
Courriel : laurent.magre@ville-la-courneuve.fr
Le patrimoine archéologique
Une première découverte fortuite en 1955 mit au jour l’existence d’une occupation du territoire durant l’époque gallo-romaine (IVe siècle après J.C). Les fouilles archéologiques réalisées durant les années 1970-1980 permirent par la suite de réunir un matériel archéologique témoignant d’une occupation plus ancienne du territoire (Âge du Bronze sur le site de l’Esseau) et d’enrichir les connaissances sur le territoire aux époques gallo-romaine et médiévale).
Une partie du matériel archéologique est demeurée sur le territoire courneuvien, notamment les sarcophages mérovingiens en plâtre situés dans la crypte placée sous l’église de la crypte Saint-Lucien.
La valorisation de ces collections archéologiques est désormais travaillée en partenariat avec le bureau du patrimoine archéologique du Département de la Seine-Saint-Denis.
Un patrimoine bâti contemporain, entre équipements publics, industries et grands ensembles d’habitation
Le paysage urbain est profondément marqué par le développement industriel amorcé au sein de la ville au début du 20e siècle puis par la désindustrialisation dès les années 1970. Plusieurs usines reconnues pour leur architecture, ont fait l’objet de réhabilitations, à l’image de l’usine Mécano. D’autres font l’objet d’importants projets, comme la « Fabrique des Cultures » en cours de réalisation dans l’ancienne usine Babcock. Ces usines deviennent des marqueurs de l’identité de la Ville et des éléments incontournables de son patrimoine. Elles sont la trace dans l’espace public de l’histoire des hommes et femmes qui y travaillèrent à l’écriture de l’histoire industrielle de La Courneuve au 20e siècle.
L’essor industriel est également une histoire d’équipements publics, construits par la Ville pour ses habitants. Ces bâtiments constituent un patrimoine remarquable : hôtel de Ville, groupes scolaires Paul Doumer (1913) et Raymond Poincarré (1933), anciens bains douches et marché, ancien Foyer Ambroise Croizat etc. Ils maillent le territoire et reflètent le développement des politiques de solidarité et de service public.
Enfin, le patrimoine bâti du territoire est aussi le reflet des politiques de logement du 20e siècle, bien au-delà de l’histoire locale. La « Cité des Quatre Mille logements » bâtie entre 1956 et 1964, est une des exemples les plus connus de la politique dite « des grands ensembles ». Certains bâtiments subsistent aujourd’hui, inscrits dans des territoires en mutation. Moins connue, la ville accueille également une cité-jardin construite en 1931 par la Société d’habitations à bon marché de La Courneuve et du Bourget. Réhabilitée en 2006, cette dernière montre une autre histoire du logement populaire.
Les sites labellisés :
- La Cité des Anciens, ou ancien Foyer Croizat : labellisé en 2018 par la Région Île-de-France « Patrimoine d’intérêt régional », ce bâtiment est construit entre 1962 et 1967 d’après les plans de deux architectes de l’Atelier d’urbanisme et d’architecture : Jean Deroche et Paul Chemetov. Ces derniers composent un foyer de 32 logements novateurs, comportant des espaces communs et un au niveau de confort à destination de seniors. Le site accueille désormais une crèche.
- L’ancien Cinéma L’Etoile : construit en 1935 par une famille d’immigrés valdotains, les Martin-Perolino, l’ancien cinéma L’Etoile se distingue par sa façade richement décorée. Fermé en 1965 après avoir animé pendant 30 ans la vie culturelle courneuvienne, le bâtiment est acquis par la Ville en 1977. Après avoir accueilli le Centre dramatique de La Courneuve pendant plusieurs années, le site poursuit en 2019 son histoire avec les pratiques artistiques en devenant La Comète – Maison des pratiques artistiques amateurs.
- L’église Saint-Yves-des-Quatre-Routes : cette église présente une belle architecture en brique et béton reconnue par le label national « Architecture contemporaine remarquable ». Elle est construite entre 1931 et 1933 dans le cadre des « Chantiers du Cardinal », vaste opération conduite par le diocèse afin d’implanter des églises dans les banlieues de Paris en pleine essor. Elle s’intègre dans un quartier en pleine mutation, les Quatre-Routes. Simple axe de communication au début du XXe siècle, le quartier connaît une urbanisation rapide à l’issue de la Première guerre mondiale.
Le patrimoine maraîcher
À la fin du 18e siècle, la croissance urbaine de Paris éloigna les activités maraîchères vers sa périphérie, les conduisant à s’étendre progressivement en Île-de-France, notamment vers la « Plaine des Vertus ». Aubervilliers, puis La Courneuve, devinrent ainsi un des pôles de production maraîchère durant le 19e siècle.
Les maraîchers franciliens alimentèrent les Halles de Paris jusqu’aux années 1970, leur activité ne survivant pas aux mutations sociales et économiques. Préoccupée par la disparition de cette activité emblématique de son histoire, la Ville de La Courneuve se préoccupa dès 1980 de la sauvegarde de ce patrimoine. Elle initia une collecte d’objet et de témoignages qui conduisit à la constitution d’une collection d’étude de plusieurs milliers d’objets relatant la vie quotidienne des maraîchers.
Ces collections sont aujourd’hui conservées dans des réserves et prêtées auprès de différents partenaires et institutions, comme la Ferme Ouverte de Saint-Denis. Plusieurs éléments ont également été mis en situation au sein des parcs et jardins de Plaine-Commune.
La Ville conserve également une ancienne ferme maraîchère de la rue de l’Abreuvoir bâtie au 19e siècle et son « marais », jardin cultivé grâce aux associations du territoire
Un site labellisé :
- La maison de culture de la Rue de l’Abreuvoir : cette maison construite au milieu du 19e siècle témoigne de l’histoire maraîchère et agricole du territoire courneuvien. Jusqu’aux années 1950, une activité agricole intense se déploie aux abords des logements et des usines métallurgiques. Cette dernière cesse dans les années 1960, notamment avec la mise en place du Marché international de Rungis. Cette maison bénéficie du label « Patrimoine d’intérêt régional » ainsi que les collections muséales associées au lieu.
Histoire, mémoire et patrimoine immatériel
Le patrimoine courneuvien ne se limite pas aux éléments matériels observables sur son territoire. Ville-monde ayant attiré des travailleurs du monde entier depuis le début du 20e siècle, la Ville est riche d’une population dont la mémoire et les savoir-faire constituent, eux aussi, son patrimoine. C’est en s’interrogeant sur le sens que peut avoir le patrimoine pour ses habitants que le photographe Lotfi Benyelles est parti à la découverte du territoire en 2020 et 2021, réalisant un ensemble de photographies réunis dans son travail « Mémoires courneuviennes ».
Un patrimoine artistique : une collection municipale d’œuvres d’art
La Ville a constitué dès les années 1950 une collection municipale d’art contemporain en acquérant des œuvres auprès d’artistes comme Boris Taslitzky ou Jean Amblard. Certains artistes sont présents à la fois dans les collections municipales et dans ses espaces publics. C’est le cas de Blasco Mentor (1919-2003), qui a réalisé La Conquête du Bonheur, ensemble spectaculaire de peintures murales dans la Maison du Peuple Guy-Môquet. Jean Amblard (1911-1989), dont les toiles sont notamment conservées au Mucem, a pour sa part réalisé les peintures de la salle des mariages de l’hôtel de ville L'Orchestre, la République, le Bal, la Promenade.
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