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En février, le Point information jeunesse (PIJ) municipal organise un Mois de l’orientation pour épauler les jeunes dans les défis auxquels ils et elles font face.
Ce métier, ce n’est pas pour moi ! » Parfois, les jeunes se limitent eux-mêmes, comme si, issus des quartiers populaires, ils et elles avaient un avenir assigné. Pourtant, une ambition, un rêve débouchent parfois sur un succès et les jeunes démontrent leurs capacités à s’accomplir dans leurs formations et métiers. Afin de leur présenter les différentes voies possibles et de susciter leur intérêt avant la formulation de leurs vœux, le Point information jeunesse (PIJ) se coordonne avec l’Éducation nationale pour les inciter à rencontrer des professionnel-les.
Ces rendez-vous peuvent remettre en question les préjugés sur certains métiers. Des salariées de l’entreprise Asten se sont ainsi employées, lors d’un forum organisé par le PIJ le vendredi 7 février, à prouver que le métier de conducteur·rice de travaux était ouvert aux femmes. Une jeune visiteuse s’est d’ailleurs montrée très intéressée…
Un rejet des études peut amener certaines personnes à entrer sur le marché du travail le plus vite possible. Mais attention : une fois installé dans une activité, peut-être choisie par défaut, la réorientation peut s’avérer plus difficile, notamment parce qu’on a construit une vie de famille en parallèle. Même si le PIJ s’emploie à aider la réussite de telles reprises d’études, prendre du temps pour bien choisir son orientation initiale est important, quitte à « perdre » une année ou deux. Les accompagnateur-rices insistent sur la diversité des chemins qui peuvent aboutir à un même métier, ce que
la rencontre avec les professionnel-les et les formateur-rices permet d’éclairer. Sloane a insisté le 7 février, lors d’un échange entre jeunes, sur l’importance d’éviter de se mettre trop la pression, notamment familiale. C’était le rôle du « Café des parents » organisé le 12 février à la Maison pour tous Cesária-Évora que d’impliquer les familles afin que tous leurs membres disposent du même niveau de connaissances. Bien choisir sa voie est aussi un travail collectif !
Textes : Nicolas Liébault : photos : Bertrand Langlois / AFP et Léa Desjours
CONTACT : Point information jeunesse, 59 rue du Général-Schramm ; 01 49 92 60 75; pij@lacourneuve.fr
Le monde vous tend les bras
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Le Point information jeunesse (PIJ) accompagne les jeunes Courneuvien-nes qui souhaiteraient étudier ou travailler à l’étranger, pour des raisons diverses : renforcer la pratique d’une langue, découvrir d’autres cultures, réaliser un projet humanitaire, rechercher ses racines, vivre une expérience différente dans le travail, changer de vie quotidienne, se confronter à la vie d’adulte…
Vous craignez de vous retrouver seul dans un environnement inconnu ? Le PIJ vous aide à préparer votre séjour, tout en s’engageant à garder le contact une fois que vous serez sur place.
L’association « Parcours le monde IDF », qui disposait d’un stand à l’hôtel de ville le 7 février, vous accompagne également en vous proposant un cadre pour des stages ou du bénévolat à l’étranger.
Les réticences peuvent aussi provenir des familles et le PIJ est prêt à les rencontrer. En témoignent des jeunes dont le prochain séjour à New York inquiétait leurs parents : le PIJ les a tranquillisés.
Enfin, le coût d’une telle mobilité constitue un obstacle ? Le PIJ étudie avec les intéressé-es la possibilité de candidater aux Contrats courneuviens de réussite (CCR), un coup de pouce financier de la Ville, tout en les incitant à rechercher d’autres aides en parallèle et à construire un budget.
Contact : contact@usl-syndicat.org
Kenza, 22 ANS
Du temps pour trouver sa voie
« J’ai essayé de devenir infirmière mais je n’ai pas aimé. J’ai essayé de devenir opticienne mais je n’ai pas aimé. J’ai essayé de travailler avec des enfants mais je n’ai pas aimé non plus. J’ai essayé de travailler à l’aéroport mais je n’ai pas réussi. Du coup, je me suis orientée vers une formation pour être conseillère à France Travail via un service civique et là j’ai kiffé ! »
Nazim, 22 ans
L’intérêt des « portes ouvertes »
« J’ai obtenu un baccalauréat sciences et technologies du management et de la gestion (STMG) mais j’ai constaté que les professeurs avaient du mal à nous orienter car ils n’avaient pas fait cette spécialité eux-mêmes. Je me suis alors tourné vers les opérations portes ouvertes et me suis spécialisé via un bachelor universitaire de technologie Gestion des entreprises et des administrations (BUT GEA) avec l’objectif de devenir expert-comptable. »
Parcoursup : « Les élèves n'ont pas à être en concurrence »
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Sofia Tizaoui, lycéenne, secrétaire nationale Île-de-France de l’Union syndicale lycéenne (USL).
Regards : Quelles sont les critiques adressées par l’USL à Parcoursup qui justifieraient son abrogation ?
Sofia Tizaoui : Avec Parcoursup, les lycéens ne savent pas ce sur quoi ils sont sélectionnés. On n’a aucune idée de quelle manière tel ou tel lycée est pris en compte. À l’issue de ce tri, chaque année, 80 000 élèves sont laissés sur le carreau. Un fossé s’instaure entre les universités élitistes et les autres. Le manque de places pousse à trier encore plus les élèves. L’effet pervers est que la peur de ne rien obtenir amène à s’endetter pour entrer dans une école privée.
R. : Que proposez-vous comme autre type d’accès à l’enseignement supérieur ?
S. T. : Il faudrait supprimer toute sélection car les élèves n’ont pas à être mis en concurrence. Les places à l’université devraient accompagner la hausse du nombre de candidatures pour que tout le monde y ait accès. Mais le dysfonctionnement apparaît dès le collège et le lycée, avec le « choc des savoirs » où la réforme entend séparer les élèves dits « forts » et les élèves dit « nuls », ce qui crée des inégalités à l’intérieur des établissements.
R. : Quelles idées formulez-vous pour accompagner les élèves dans leur orientation ?
S. T. : Les enseignants ne savent pas bien expliquer sur quels critères nous serons sélectionnés ou les nouvelles filières. Il serait appréciable de bénéficier d’heures dédiées à l’orientation.
Comme les profs sont souvent en retard sur le programme, ils le privilégient au détriment de l’orientation. Des sorties pédagogiques pourraient permettre de découvrir les différents métiers. Et les stages de troisième et de seconde ne devraient plus dépendre du seul réseau familial.
Union syndicale lycéenne (USL) : contact@usl-syndicat.org
Les 22 et 23 février aura lieu le congrès national de l’USL à Fontenay-sous-Bois.