
Les habitant·es de La Courneuve et de Saint-Denis prennent des initiatives communes avec la volonté d’apaiser les violences entre jeunes.
De brusques échauffourées, des provocations, des insultes, des vidéos de violences qui tournent sur les réseaux sociaux, des coups, des armes blanches… et des adolescents avec de graves lésions, d’autres qui se retrouvent dans l’œil de la justice. La tension entre jeunes du quartier des 4 000 à La Courneuve et ceux du quartier du Franc-Moisin à Saint-Denis, qui montait en pression depuis plusieurs semaines comme la lave d’un volcan, a éclaté lors de plusieurs affrontements qui ont laissé des adolescents sur le carreau, dont certains sont encore à l’hôpital. Et frappé la population des deux villes.
Parents, acteurs associatifs et éducatifs, élu·es ne se résignent pourtant pas à cette « guerre des quartiers », quand bien même cette rivalité est présentée comme « historique ». Ils et elles ont signé un appel à se mobiliser contre cet engrenage de violences : « Dans la vraie vie, les douleurs sont réelles et aucune “manette” ne peut faire revenir en arrière. Nous ne pouvons accepter que nos enfants, nos petit·es sœurs et frères deviennent les acteurs·rices de vidéos qu’elles et ils n’ont pas voulues. Ce n’est pas du cinéma. Nos quartiers ne sont pas des studios », écrivent-ils pour dénoncer la pression des réseaux sociaux.
« Il est temps de redonner sa place au dialogue, aux échanges, à la convivialité entre les jeunes, les familles d’un même territoire confrontées aux mêmes épreuves. Il y a assez de souffrance dans nos vies pour ne pas en rajouter. La violence gratuite brise un peu plus les familles, argumentent-ils pour faire entendre la voix du refus de la violence entre adolescents. Les habitant·es les plus investis souhaitent organiser une marche de la fraternité entre Saint-Denis et La Courneuve dans les jours à venir (surveillez les réseaux sociaux pour vous informer de la date qui sera retenue).
La Police nationale a renforcé ses patrouilles dans les deux quartiers, les médiateur·rices de la Ville, qui restent vigilants autour des écoles et des collèges, participent,aussi, avec des animateur·trices du service Jeunesse, à des maraudes quotidiennes. Ils et elles se tiennent prêts à intervenir pour tenter d’apaiser toute situation de tension qui leur serait signalée.
Un appel d'habitant·es est en ligne, vous pouvez le signer.
Pour contacter les médiateur·rices :
- Centre-Ville / 4 000-Nord : 06 20 28 30 52 et 06 25 42 67 08
- Gare / 4 000-Sud : 06 29 87 63 42 et 06 11 15 26 94
- Quatre-Routes / Rateau : 06 25 87 74 64 et 06 84 34 90 02
- Tout secteur : 06 10 55 14 43