Myriam El Badrawi : « Dans le droit, j’aime le côté justicier »

Publiée le 19 mars 2025

Myriam El Badrawi : « Dans le droit, j’aime le côté justicier »

Myriam

Myriam El Badrawi, 30 ans, est devenue avocate dans un cabinet par protestation contre les injustices, tout en s’engageant dans le judo à un haut niveau.

 

La Courneuve, c’était la rue en face ! Née en 1995, Myriam El Badrawi est la dernière d’une famille drancéenne, seule fille au milieu de trois frères, avec une mère couturière et un père imprimeur. À 4 ans, ses parents l’inscrivent au club de judo de La Courneuve, juste à côté de chez eux, qui migrera ensuite au gymnase Béatrice-Hess. « Ce qui me plaisait dans le judo, c’était cette forme de détermination et de force, mais aussi le respect de l’adversaire » : tout est dit sur le caractère de la jeune fille, qui sera championne de France en 2012. Elle est aujourd’hui la vice-présidente de son club.

 

« Dans la cour de récréation, j’ai toujours détesté assister à des comportements qui me paraissaient injustes »

 

À l’école, elle suit son premier degré à Drancy, « tous mes amis d’aujourd’hui ayant été mes amis d’enfance de la maternelle et de la primaire ». Puis, elle intègre un collège-lycée à Aubervilliers qu’elle dit avoir « adoré ». Elle est bonne en classe, confiant que c’est le judo qui lui a donné « une force mentale, car on se dépasse quand on pratique ce sport ». Déterminée elle l’est dans ses choix. Dès le collège, elle a l’idée de devenir avocate. « Dans la cour de récréation, j’ai toujours détesté assister à des comportements qui me paraissaient injustes », explique-t-elle. On la gratifie de « petite justicière » !

 

Un professeur l’incite à entrer à Sciences Po Paris. Si elle décide de pas le tenter, cela la conforte dans l’idée de faire des études. Après son baccalauréat, elle s’inscrit en droit à l’Université Paris 8 Saint-Denis, où elle effectuera toute sa scolarité. « C’était dur, car la liberté est piégeuse, toute seule dans de grands amphis. » Si elle redouble sa licence 1, la suite s’avère plus facile. Elle apprécie le droit européen et elle est admise dans un master « droit public et droit européen ». Finalement, elle s’orientera vers le droit administratif.

 

« Avoir confiance en ses compétences, être curieux, ne pas tomber dans une forme de déterminisme… »

 

Après avoir réussi l’examen d’avocat, elle intègre un cabinet à Pontoise comme collaboratrice. « Dans le droit, j’aime le côté justicier. C’est aussi un vrai travail de rigueur, de recherche, de curiosité. On ne peut pas dompter le droit, car il évolue constamment. Il faut utiliser les bonnes règles. C’est un vrai ping-pong intellectuel ! » admire-t-elle. Au sein du cabinet, elle traite de droit administratif. Son plus grand plaisir est, une fois les recherches faites, de « procéder à la rédaction quand les idées sont claires et que je sais où aller ».

 

Son modèle est Gisèle Halimi, qui a fait preuve de beaucoup de courage malgré les mœurs de l’époque : « Comme elle, je suis issue d’un milieu populaire et des minorités, et si c’est plus difficile, elle prouve qu’on y arrive en faisant preuve de détermination. » Son conseil à un·e jeune de milieu populaire qui voudrait exercer son métier ? « Foncer, avoir confiance en soi et en ses compétences, être curieux, ne pas tomber dans une forme de déterminisme… » « On peut apprendre les codes ! » Message reçu, maître !

 

Texte : Nicolas Liébault ; photo : Léa Desjours ; vidéo : Isabelle Meurisse

 

Devenir avocat·e

« Plaider pour faire valoir les droits de client·es (personnes physiques ou morales) en les conseillant, en les représentant, en les assistant et en les défendant en justice, telle est la principale mission de l’avocat·e. Le conseil, pour régler les conflits avant qu’ils ne soient portés sur la scène judiciaire, fait aussi partie de ses tâches. »

 

Pour plus d’informations : https://www.onisep.fr/ressources/univers-metier/metiers/avocat-avocate

 

Se renseigner sur la licence de droit à l’Université Paris 8 Saint-Denis.