Marine Cottarel : « Gagner des prix m'a donné confiance en moi »

Publiée le 17 avr. 2025

Marine Cottarel : « Gagner des prix m'a donné confiance en moi »

Marine Cottarel

Installée à La Courneuve depuis quatre ans, Marine Cottarel, 24 ans et déjà plusieurs fois récompensée, s’est inspirée de la ville pour réaliser un court métrage, primé au concours Vizu Vizu. 

Chez les Cottarel, la passion du cinéma se transmet de père en fille. Alors qu’elle est toute petite déjà, le père de Marine, professeur en collège, l’emmène au cinéma L’Écran de Saint- Denis, ville où elle a grandi. Il possède de nombreuses cassettes et DVD dans lesquels l’enfant pioche à son gré, choisissant « toujours le plus long, comme Pirates des Caraïbes… » Et, lorsqu’elle a 13 ans, il commence à lui montrer des films d’auteur. Ces projections sont suivies de longues discussions entre les deux cinéphiles. Résultat : elle se rêve comédienne et se met à écrire de petites pièces de théâtre. 

Le déclic intervient à l’adolescence, quand une enseignante lui trouve un stage à la Cité du cinéma autour de la postproduction de Lucy, de Luc Besson. Elle y observe « tous ces gens qui travaillent pour un projet sorti de la tête d’un réalisateur » et veut devenir réalisatrice. Elle se lance dans l’écriture d’un long métrage intitulé Les Yeux d’Anna, « quelque chose d’assez solitaire », un scénario politique sur le rapport de la jeunesse à son avenir dont elle garde pour l’instant le secret. 

Génération court lui a permis un accompagnement d'un an dans la réalisation d'un court métrage pro

Le bac en poche, la Dionysienne s’inscrit dans une licence Cinéma, à l’université Paris 8. Elle y apprend à « penser ses films comme une artiste, ce qui ne consiste pas simplement à poser une caméra ». Sa licence validée, Marine Cottarel remporte un prix au festival Génération court parmi 500 candidat·es, qui lui vaut d’être accompagnée durant un an dans la réalisation d’un premier court métrage professionnel, Le Réveil d’une exilée. Son mentor, Pedro, devient son « grand frère du cinéma ». 

Sur sa lancée, elle multiplie les récompenses. En juin dernier, elle gagne le concours Vizu Vizu : la jeune femme a eu l’idée de « coller » des propos réels sur les portraits de l’artiste Guaté Mao disposés le long du T1, pour les animer. Le titre de ce très court métrage ? Cœur de la ville. Il y a cinq mois, elle gagne le Grand Prix du festival Film l’avenir, organisé par l’association de Jamel Debbouze, avec son film La Roue du bonheur, court métrage sur deux enfants qui font la course à travers la Seine-Saint-Denis à vélo et en tramway. 

Elle vient de finir une résidence d’écriture professionnelle intitulée Clap de Paname, où des scénaristes reconnus aident les résident·es à faire aboutir leurs synopsis, ici une adaptation courte de son scénario de long métrage. Son souhait après ces années de découverte ? Terminer ce projet en chantier. « Gagner des prix m’a donné confiance en moi », confie-t-elle. Pour l’heure, elle a monté une société de vidéo, Some Jackals Production, à destination des entreprises… pour s’essayer notamment au film publicitaire. Un festival d’initiatives !  

Texte : Nicolas Liébault ; photo : Léa Desjours ; vidéo : Isabelle Meurisse

Licence cinéma

La licence Cinéma de l’université Paris 8 Saint-Denis permet d’acquérir une culture générale et des outils d’analyse critique dans le champ du cinéma et de l’audiovisuel, et des compétences spécifiques dans les domaines de l’écriture scénaristique et de la réalisation de film. Un stage obligatoire permet d’acquérir une première expérience professionnelle. 

Informations : 01 49 40 66 48  / 70 08 / 70 81 ;  licence.arts@univ-paris8.fr