Toute une journée durant, enfants et adolescent·es ont planché sur les questions de racisme et de discrimination au centre de loisirs Louise-Michel.
Le 21 mars est célébré comme Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Trois jours auparavant, la Ville organisait une opération de sensibilisation auprès des jeunes publics sur ce thème. Au centre de loisirs Louise-Michel, des groupes ont d’abord été conduits par Mikaël Petitjean, responsable de l'unité Développement culturel et patrimonial, à travers une exposition du Musée national de l'histoire de l'immigrationmontrant comment la musique et le graphisme ont pu émanciper des discriminations. A été notamment mise en avant l’attraction de Paris et Londres sur des artistes du monde entier, avec l’apparition de genres musicaux issus du mélange des cultures comme le rock, le reggae, le rap ou le raï. Dans un second temps, les groupes ont participé à un atelier de confection d’une fresque à partir de photos. D’abord classées par thèmes (manifestations, sports, discriminations, etc.), les enfants les ont sélectionnées, découpées et collées sur des affiches, lesquelles seront exposées dans l’espace public. Un moment fort pour un combat essentiel.
Textes : Nicolas Liébault ; photos : Jeanne Frank
Sacha, 9 ans
« Pour que les gens comprennent »
« Les photos et les manifestations, ça aide à empêcher le racisme, car tout le monde n’est pas contre. Aujourd’hui on fabrique des affiches pour lutter contre le racisme, pour que les gens comprennent mieux les autres. »
Salimata, 9 ans
« Traitée de négro »
« Il y a trois jours, un garçon m’a traitée de “négro”. Le mot veut dire “espèce de noir”. Je me suis énervée, car on est tous pareils, on a tous deux yeux et deux bras. J’ai pu en parler à ma meilleure amie, elle m’a consolée et ça allait mieux. »
Nolan, 10 ans
« Il ne faut pas les calculer »
« On a parlé des racistes avec mes parents et ils m’ont dit qu’il ne faut pas calculer, ne pas parler aux gens qui sont racistes. Pour lutter contre, il faut faire des grèves et des manifestations. »
Aya, 9 ans
« Ça peut être blessant »
« On n’en parle pas trop avec mes parents et un peu en classe. La professeur dit que ce n’est pas bien le racisme car ça peut être blessant. Les racistes pensent qu’on ne peut pas être amis et se parler parce qu’on serait de couleur de peau différente. »
Louna, 10 ans
« Passer des messages »
« À La Courneuve, il n’y a pas beaucoup de racisme. Ce qu’il faut faire, c’est organiser des manifestations, passer des messages aux gens qui sont racistes, leur demander d’arrêter. Les sportifs et les chanteurs peuvent aussi passer des messages. »
Wassim, 10 ans
« Mal regardé »
« Des gens m’ont parfois mal regardé, même si à La Courneuve ils sont plutôt contre le racisme. Le fait qu’ici beaucoup de gens différents habitent ensemble permet de lutter contre le racisme. »
Rita, 9 ans
« Tous pareils »
« Les racistes rejettent des personnes qui ne vivent pas comme eux, alors que les gens pas racistes pensent qu’on est tous humains. Ce qu’on fait aujourd’hui peut montrer aux gens racistes qu’on est tous pareils. »
