Kenny Achille : « Les transports en commun, c'est une chance »

Publiée le 6 févr. 2025

Kenny Achille : « Les transports en commun, c'est une chance »

Kenny Achille

MI 2N, TFS, MF 77 : le Courneuvien, étudiant en année préparatoire de médecine, semble incollable sur les matériels roulants utilisés par la RATP, la SNCF et Île-de-France Mobilités. Une passion qu’il exerce avec application et discrétion.

Il y en a que l’évocation des transports en commun ne fait pas râler, mais vibrer. Sur son compte Instagram dédié, où il poste depuis un an de belles photos de rames de métro, de bus, de tram… assorties de présentations détaillées, Kenny Achille se présente même comme un « fan ». Et ça a commencé quand il était tout petit. Vers ses 1 an et demi, il adorait aller sur le pont Palmers pour voir passer les RER. « À partir de 5 ans, j’aimais beaucoup me balader dans les transports en commun, je forçais ma mère et ma grand-mère à faire de longs trajets juste pour le plaisir. Ça me détendait d’être assis tranquillement et de découvrir de nouveaux endroits : à l’époque, je ne connaissais que La Courneuve. »

D’abord captivé par « le côté voyage », il se met à s’intéresser aux aspects technique et historique du réseau de transport francilien à l’adolescence. Il se documente et communique avec d’autres passionné·e·s sur Internet et côtoie des professionnel·le·s. « J’ai plusieurs connaissances à la RATP et à Île-de-France Mobilités, sourit-il. Il y a un conducteur de bus que j’ai rencontré à l’église par exemple. » Pour développer ses connaissances, il fréquente aussi des lieux comme la Fabrique du métro à Saint-Ouen-sur-Seine ou la Maison de la RATP à Paris et assiste à des événements comme, récem-
ment, le trajet inaugural des nouvelles rames du T1 entre Saint-Denis et La Courneuve ou la visite de la gare La Courneuve – Six-Routes du Grand Paris Express.

S’il partage volontiers son enthousiasme et son savoir, Kenny Achille n’en fait pas un sujet de conversation indispensable. « Chacun sa passion. Je ne vais pas imposer aux gens de parler de ça. » Pas question en revanche de laisser passer les discours 100 % négatifs sur les conditions de transport ou l’état du réseau. « Il y a des améliorations à faire, mais j’essaie de faire prendre conscience aux gens que les transports en commun, c’est quelque chose qui nous est donné, c’est une chance. Ce ne sont pas tous les pays qui en ont ou qui ont un réseau comme le nôtre ! Il n’est pas parfait, mais il est classé parmi les meilleurs du monde. » C’est qu’il étend sa curiosité aux transports en commun étrangers, notamment ceux de Londres où il a vécu quelque temps et retourne parfois.

À la grande surprise de ses proches, il s’est trouvé « un autre intérêt » au niveau professionnel : la médecine. « Actuellement, je fais une année préparatoire avant d’aller à l’université l’année prochaine, je veux vraiment réussir mes études, j’essaie de me concentrer sur ça. Mais au cas où j’échoue, travailler dans le domaine des transports est toujours une idée qui me reste dans la tête ! » Le week-end, celui qui aime bien les avions aussi fait un petit boulot dans la restauration… à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, où il se rend en transports en commun, évidemment.

Texte : Olivia Moulin ; photo : Léa Desjours ; vidéo disponible sur Youtube