
La chanteuse Zoshia a tourné à La Courneuve un clip ambitieux, dans lequel des seniors de la ville ont joué.
Dans les gradins du centre d’entraînement de Marville, une dizaine de seniors aux costumes bariolés et maquillages bigarrés prennent place sur les sièges habituellement occupés par les supporters du Red Star Football Club. Face à eux, une équipe de réalisation digne d’un long métrage s’active pour actionner un rail de travelling.
Tout ce petit monde est rassemblé, ce vendredi d’avril, autour de Zoshia – Manon, de son nom civil – qui se réjouit du spectacle. Pour la chanteuse, c’est la concrétisation d’un projet de plusieurs mois : réaliser, pour son titre « Comme tout le monde », le clip le plus ambitieux de sa jeune carrière. Grâce à une bourse obtenue auprès du CNC, elle a pu mobiliser autour d’elle une équipe de vingt-cinq personnes pour concevoir cette vidéo produite par son association Hoazis.
Cette idée a germé lorsque Zoshia a rencontré Jacques, 101 ans, habitant de La Courneuve.
Elle a également tenu à nouer un partenariat avec le BTS communication du lycée Jacques-Brel, dont les étudiant·es de première année sont venus assister l’équipe de réalisation. Un projet transgénérationnel donc, qui met La Courneuve à l’honneur. Le tournage a duré quatre jours, du jeudi au dimanche, pour donner à voir la ville sous toutes ses coutures : du parking souterrain du Grand Frais aux buttes du parc Georges-Valbon. Si les jeunes femmes et hommes s’affairent en plateau, les stars du jour, ce sont les ancien·nes. Cette idée a germé lorsque Zoshia a rencontré Jacques, 101 ans, habitant de La Courneuve. Celle qui veut « donner à voir ceux qu’on ne voit pas d’habitude », touchée par le personnage et son histoire, décide alors de s’adresser aux personnes âgées de la ville pour en faire des comédien·nes d’un jour : « On est entrés en contact avec eux grâce à la Maison Marcel-Paul. On ne pensait pas réussir à mobiliser autant de monde, on est super heureux d’avoir quinze comédiens seniors », se félicite l’artiste.
Texte : Névil Gagnepain ; photos : Fabrice Gaboriau
