
Voici bientôt dix ans que les jardins partagés de Carême-Prenant ont été inaugurés, passant de 50 parcelles individuelles à 65 et à une parcelle collective. Neuf nouvelles parcelles individuelles vont être très bientôt aménagées sur l’un des deux terrains du jardin du Dahlia, pour permettre à des habitant·es inscrits sur la liste d’attente de cultiver des fruits et des légumes. Autre changement, les cinq ruches installées sur le toit de l’abri situé au niveau de ces nouvelles parcelles vont être déplacées plus bas, le long du mur attenant, séparées des jardins par une barrière de 1,80 mètre. Aucun risque donc pour les jardinier·ères et les passant·es.« Les insectes qui font bzz, vous embêtent pendant votre pique-nique et vous piquent, ce sont des guêpes », insiste José Perex, qui gère ces ruches.
Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours
L'homme qui murmure à l'oreille des abeilles

Pour lui, c’est l’ordre naturel des choses. « Je suis prof de cuisine, je fais du sport et je donne des formations sur le développement durable, c’est normal que je m’intéresse aux légumes et aux abeilles ! » sourit José Perex. Après avoir obtenu en 2016 une parcelle des jardins de Carême-Prenant, où il cultive sans labour tomates, haricots verts, chou kale…, il a donc décidé de se mettre à l’apiculture. « J’ai commencé à me former vers 2017 et je continue, j’ai fait beaucoup de conneries pendant les premières années, que je ne fais plus. Comme quelqu’un me l’a dit, la meilleure façon d’apprendre, c’est d’avoir une ruche. » Il obtient l’autorisation d’en installer à Carême-Prenant et crée en 2018 l’association L’abeille de La Courneuve. Objectifs : favoriser la biodiversité et contribuer à la pollinisation des arbres fruitiers et plantes aromatiques présents dans les jardins. En 2022, il essuie un coup dur. « J’ai perdu 50 000 abeilles à cause d’un acte de vandalisme, mais j’ai décidé de tenir bon », rembobine le jardinier apiculteur, qui s’occupe actuellement de cinq ruches.
Heureusement, il y a aussi des « coups de bol » dans son activité. « Le mode de reproduction naturel d’une colonie, c’est l’essaimage : environ la moitié des abeilles et leur reine partent s’installer à proximité. J’ai pu récupérer trois essaims et les réenrucher à chaque fois. » Comme un retour naturel des choses.