Deux rappeuses de choc

Publiée le 6 mars 2025

Deux rappeuses de choc

Nala Una et Nina Oumou, des chanteuses qui n’ont pas peur de choquer, vont se produire au festival Courneuve Square le 21 juin.

Quand les muses vous donnent rendez-vous, il faut savoir se tenir prêt à les accueillir ! Nina Oumou a su les rencontrer très tôt : « Dès qu’elle m’a entendue chanter, ma mère m’a inscrite au conservatoire de La Courneuve. Depuis, la musique ne m’a jamais quittée. » Pour Nala Una, le coup de cœur est plus récent, mais tout aussi incandescent : « J’ai commencé à écrire du rap il y a trois ans, alors que j’étais hospitalisée en raison de mon trouble bipolaire. C’est devenu un besoin vital. » Il y a quelques semaines, ces deux musiciennes prometteuses ont rejoint l’aventure Rappeuses en liberté.
Ce dispositif s’adresse spécifiquement à des talents féminins de la Seine-Saint-Denis. L’objectif ? Encourager les femmes à prendre la scène hip-hop.

En tout cas, Nala Una (comme le personnage du Roi Lion) n’a pas peur de rugir. La jeune femme de 27 ans maîtrise déjà l’art du « kick ». Ce rap très technique, dont le chanteur Eminem a fait sa marque de fabrique, permet à Nala d’exprimer ce qu’elle ressent sans fioritures : « Mes textes sont le brouillon de ce que j’ai dans ma tête. C’est pour ça qu’il peut y avoir des choses très calmes et d’autres beaucoup plus énervées. »

Si le hip-hop était un astre, Nala Una serait sa face sombre, mystérieuse, et Nina Oumou serait, au contraire, sa face ensoleillée. Une personnalité rayonnante qui s’exprime aussi bien à travers des clips chatoyants que dans une maîtrise vocale digne des reines du R’n’B, telle la chanteuse américaine Aaliyah (Try Again). Sa chanson The Game, que Nina Oumou a été invitée à performer pour les Jeux paralympiques, a contribué à réchauffer l’été 2024. Pour l’anecdote, elle s’était déjà illustrée au sein de La Diligence féminine, un collectif de hip-hop exclusivement féminin.

Il va sans dire que ces deux phénomènes ont de quoi se tailler une place dans la galaxie hip-hop. En tout cas, les musiciennes ont déjà su tirer parti du coaching vocal, scénique et des ateliers d’écriture apportés par Rappeuses en liberté. Pour Nala Una comme pour Nina Oumou, c’est un cadre précieux où créer entre femmes artistes et conquérir la scène. Nala Una est en totale confiance : « Une femme qui kicke, c’est inattendu, et je dirais même que c’est choquant. Je pense qu’on peut compter sur ça : la “shock value”. » Un conseil qui ne tombera pas dans l’oreille d’une sourde. 

Texte : Pierina Klein 

rappeuses