
Santé, bien-être psychologique et physique, estime de soi… La façon dont on se nourrit joue un rôle crucial dans notre vie. Voici quelques réflexes à adopter pour aller vers l’équilibre alimentaire.
Ne rien s’interdire. C’est l’une des recommandations proposées par De lphine Romano, diététicienne-nutritionniste au Centre municipal de santé (CMS) Salvador-Allende, engagée par la Ville il y a trois ans : « Il n’y a pas d’aliment bon ou mauvais », sourit la spécialiste, qui reçoit des patient·es en consultation et effectue des interventions à l’extérieur (centres de loisirs, Maison pour tous Cesária-Évora, collèges…) autour de l’équilibre alimentaire. Un objectif d’autant plus important qu’une alimentation déséquilibrée (trop de sucres rapides, de sel, de graisses saturées et pas assez de sucres lents, de vitamines, de minéraux et de fibres) tout comme un manque d’activité physique contribuent à l’apparition du surpoids, de l’obésité et de maladies comme le diabète, les cancers ou les maladies cardiovasculaires.
De l’attention
« L’équilibre alimentaire, ça peut être simple et accessible mais ça oblige à des changements de conception d’achat », explique Delphine Romano. Il s’agit de consommer plus de fruits et de légumes de saison, de féculents de préférence complets, de légumes secs et moins de produits ultratransformés. Nuggets de poulet, brioches industrielles, chips, plats préparés, barres chocolatées… : ces produits, qui ont subi beaucoup de transformations et contiennent de nombreux additifs, sont pauvres en nutriments et riches en gras, en sel et en sucre. Attention, industriel n’est pas synonyme d’ultratransformé : les légumes surgelés bruts ne sont ni transformés ni bourrés d’additifs. Pour dépenser moins, on peut donc alterner entre légumes frais, légumes en conserve et légumes surgelés.
De l’organisation
Pour ne pas être pris par le temps et manquer d’inspiration ou d’ingrédients, il vaut mieux planifier ses menus de la semaine et faire les courses en fonction. Même si le fait maison est à privilégier, pas besoin de se lancer dans de longues préparations. « Si on est crevé le soir, on peut juste faire de l’assemblage, c’est-à-dire ouvrir une boîte d’haricots verts, qu’on rince parce que l’eau de conservation est très salée, prendre une tranche de pain, faire cuire deux œufs et c’est bon : on a les légumes, un produit céréalier et un apport protéique ! »
De la curiosité
Pour manger équilibré, « il ne faut pas se fermer à des choses, mais goûter et regoûter, réessayer ce qu’on n’aime pas sous une autre forme », rappelle la diététicienne-nutritionniste. « Et on n’est pas obligé de manger les légumes tout le temps tels quels, on peut en faire des gaufres, des gratins, des crêpes… Tout est possible. L’enfance est d’ailleurs un terrain de manipulation et d’exploration incroyable pour ça. » Au cours d’un atelier de cuisine pas chère et antigaspi avec des écolier·ères, elle leur a ainsi proposé de faire trois plats à partir d’une boîte de haricots rouges : un « steak » végétal, un gâteau au chocolat et une mousse au chocolat.
De la volonté
Il n’empêche qu’un changement d’habitudes alimentaires passe par de « l’effort ». « Il faut intégrer cette notion, il n’y a pas de magie », indique Delphine Romano. « Ça implique de revoir ce qu’on veut pour soi et de trouver des bénéfices au changement : ça peut être par rapport à son poids mais aussi, et c’est encore mieux, par rapport à sa santé. On a la main sur quelque chose, on agit. » Mais ça n’empêche pas le plaisir : l’équilibre alimentaire ne se mesure pas sur un repas ou sur une journée, mais sur une semaine.
Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours
À la cantine des assiettes de qualité

Pas question de nourrir des actionnaires : depuis 1999, la Ville a fait le choix de conserver la restauration scolaire dans le service public en adhérant au syndicat intercommunal de restauration collective Tables communes. Ce dernier s’est engagé dans une importante démarche qualité pour faire toujours plus de place aux produits sains et durables – c’est-à-dire respectueux de l’environnement et des producteur·rices agricoles – dans les repas servis aux élèves. Il va ainsi au-delà des obligations prévues par la loi sur l’agriculture et l’alimentation EGalim, en proposant 52 % de produits durables dont 32 % de produits bios (contre « au moins 50 % » et « au moins 20 % » dans la loi). Le pain, les laitages mais aussi de nombreux légumes, légumineuses et fruits viennent de circuits courts. En outre, dans les cuisines centrales, 75 % des plats sont élaborés à partir de denrées brutes et les fonds de sauce déshydratés industriels, les graisses hydrogénées ainsi que 31 additifs controversés ont été éliminés des recettes. Un bon moyen aussi de sensibiliser les enfants au goût de chaque aliment.
« J’avance doucement, mais sûrement »
Depuis un peu plus d’un an, Karima a entrepris un rééquilibrage alimentaire.
« Je suis bien rondelette, comme on dit. Mon médecin traitant a essayé à plusieurs reprises de me sensibiliser à l’alimentation. Un événement assez grave a été le déclencheur… Alors, sur son conseil, je suis allée au CMS voir la psychologue, la diététicienne-nutritionniste et l’enseignante en activités physiques adaptées. Toute cette équipe a apporté sa pierre à l’édifice : avec Agnès, j’ai compris pourquoi j’avais un déséquilibre alimentaire ; avec Delphine, j’ai compris que je pouvais manger de tout mais en quantité adaptée ; et avec Sara, j’ai fait du sport-santé. Avant, j’avais des fringales nocturnes, une sorte de dépendance au Coca et aux sodas. Je mangeais déjà des légumes mais je ne les associais pas bien, je ne prenais pas les bonnes portions par rapport aux féculents et aux protéines. Il y a eu des moments difficiles mais à partir de l’instant où j’ai réglé le problème du stress avec Agnès, ça s’est mieux passé. Quand on stresse, on mange ses problèmes… J’avance doucement mais sûrement. Après, il faut faire la chasse aux produits tout faits, qui sont archisucrés. J’ai redécouvert les lentilles, que ma mère cuisinait, je mange des algues alors que je ne l’aurais jamais fait avant ! Et une fois par mois, je m’achète un bon gâteau dans une boulangerie : on est moins frustrés quand on peut faire un off. J’entraîne mes enfants avec moi, je ne veux pas qu’ils subissent ce que j’ai subi à cause du poids. Je cuisine, j’arrive à m’organiser même si je suis fatiguée en rentrant du travail : quand je prépare de la bolognaise, j’en fais beaucoup et je la congèle. »
Les rendez-vous de l’alimentation durable

Jusqu’au 3 avril, des animations gratuites autour d’une nourriture à la fois bonne pour la santé et pour l’environnement, gourmande et accessible, source de créativité et de liens sociaux seront proposées dans les villes de Plaine Commune à l’occasion du premier Festival de l’alimentation durable organisé par l’établissement public territorial. À La Courneuve, vous pourrez par exemple découvrir des recettes antigaspi et assister à un spectacle humoristique sur les troubles du comportement alimentaire, fabriquer des cartes avec des fruits et des légumes de saison en 3D ou vous mettre à la cuisine artistique...
Réservation conseillée pour les animations.