Jeudi 25 juillet, la flamme olympique a traversé 21 villes de la Seine-Saint-Denis, dont La Courneuve. Les habitant-e-s, les élu-e-s et les agent-e-s de la ville sont venus nombreux pour cet événement décrit comme « unique » selon plusieurs d’entre elles et eux. On vous raconte.
Vers 14h45, du côté des 4000, les festivités débutent avec la parade musicale et chorégraphique afro-féministe 30 nuances de noir-es, qui entraine les Courneuvien-ne-s de la place de la Fraternité à la place Miriam-Makeba. « C’est génial, ça donne la pêche, » lance Yasmina. Le plaisir continue lorsque le Djam Orchestar prend la suite. À la gare La Courneuve-Aubervilliers, c’est la batucada Timbao qui joue pour un public heureux, mais impatient tout de même. « C’est fantastique ces festivités, confie Pauline, mais je suis venue pour voir passer la flamme olympique, j’ai hâte ! »
La flamme olympique à La Courneuve, en vrai
Vers 16h, les spectatrices et spectateurs s’approchent, cherchent une « bonne place » le long du boulevard Pasteur et se préparent à l’arrivée du cortège venu d’Aubervilliers. À 16h30, les premiers véhicules, équipés de sonos arrivent sous le pont. La foule s’excite. La joie monte dans le public. « Vive la France, vive les JO, » peut-on entendre ou encore « Oh, elle arrive, elle arrive, regarde il y a la flamme ! ». La liesse dans le public est bien présente. Les petit-e-s agitent les drapeaux estampillés « Paris 2024 » ou « La Courneuve », les plus grand-e-s sifflent avec les doigts et brandissent leurs téléphones pour ne rien manquer de cette parade inédite dans le 93. « C’est dans la boîte, » dit Hervé, tout sourire.
Le cortège de relayeuses passent après la gare dans la rue Saint-Just, qui mène à la Tour, avenue du Général-Leclerc, puis rue de l’Union, avenue Gabriel-Péri pour enfin arriver au parc Jean-Moulin, devant l’hôtel de ville où le spectacle aérien de danse verticale de la compagnie Retouramont s’achève. Gwladys Epangue, sportive bien connue des Courneuvien-ne-s et championne olympique de Taekwondo en 2008 a récupéré le flambeau des mains de l’actrice courneuvienne connue dans toute la France, Sabrina Ouazani, visiblement très heureuse de participer à cet événement. Des centaines de personnes étaient rassemblées pour assister au passage de la flamme à La Courneuve. Un moment qui restera probablement gravé dans les mémoires. « Je vivrai ça probablement qu'une seule fois dans ma vie, c’est exceptionnel, c’est une fête » conclut Patricia, 69 ans.
Texte : Isabelle Meurisse ; photos : Léa Desjours
Juliette, mamie d'Anaïs et Eva
« Je ne voulais pas rater ça »
Cette Aulnaysienne a manqué le passage de la flamme dans sa ville, alors elle est venue spécialement à La Courneuve pour ne pas rater ça. « Il fallait qu’on voie de nos propres yeux. Je voulais vraiment que mes petites-filles assistent à cet événement extraordinaire, international où la France reçoit le monde. » Juliette suivra avec intérêt les épreuves sportives, mais voit davantage en cette compétition un moment d’union. « Tout le monde est content. On met de côté nos différends et ça rassemble. Et ça, ça n’a pas de prix ! »
Kadiatou
"Un moment historique"
"Moi je soutiens la France, évidemment", s'exclame Kadiatou, la jeune présidente du club Judo courneuvien 7 (JC7), qui s'enroule dans un grand drapeau tricolore. "Nous aussi on soutient la France, reprennent les amies qui l'accompagnent, mais on encourage aussi les équipes de nos pays d'origine. On a un drapeau vert, jaune et rouge qui est bien pratique : selon le sens dans lequel on le tient, on soutient le Mali ou bien le Congo !" "J'avais déjà vu la flamme à Londres en 2012, mais là c'est vraiment un moment historique incroyable ce passage de la flamme olympique chez nous, les sportives La Courneuve", souligne Kadiatou, ceinture noire qui "respire" sport et judo, avec maintenant 22 ans de fréquentation assidue des tatamis !
Florence et Annie
“On participe vraiment à ces Jeux”
"On a pris beaucoup de plaisir à toute cette aventure, ce cheminement jusqu’au passage de la flamme dans notre ville car on a participé, depuis de longs mois, aux animations, à la préparation de cet évènement.” Les deux sœurs Annie et Florence sont en effet des chevilles ouvrières, avec la présidente Malika, de l’association Tempo, bien connue des Courneuviens et surtout des Courneuviennes pour ses activités culturelles et de loisirs, notamment ses cours de fitness et de danse. “Justement, on a participé, avec tous nos adhérentes et adhérents et avec les autres associations courneuviennes PropuL’C et Fête le mur, à la création de la Danse des Jeux, une chorégraphie labelisée Olympiade culturelle imaginée par le chorégraphe hip-hop Mourad Merzouki qui permet à tout le monde, de tous les âges, de participer à la fête des Jeux, de s’amuser, de découvrir le plaisir de l’activité physique."
Anis et Shuvra, collégiens
« On a vu la flamme de nos propres yeux »
« On est là car les Jeux olympiques et paralympiques ont lieu que tous les quatre ans. Et cette année en plus c’est à Paris donc c’est encore mieux. On est ravis d’être là, il y a de l’ambiance, il y a du monde, il y a des festivités. On attendait ce moment depuis des années et là, ça y est, ça arrive. La flamme passe à La Courneuve, chez nous. C’est incroyable ! D’habitude on la voit en vidéo et ça se passe à des kilomètres d’ici. Cette fois, on y assiste en vrai. C’est vraiment spécial." Anis a gagné grâce au tirage au sort mis en place par la Ville des places pour assister ce week-end à l’épreuve de skate-board. Shuvra suivra de près les épreuves de badminton, ping-pong ou encore de football.
Propos recueillis par Claude Rambaud et Isabelle Meurisse
