Un coup de pouce pour les jeunes

Publiée le 17 oct. 2024

Un coup de pouce pour les jeunes

CCR

Les Contrats courneuviens de réussite (CCR) constituent un dispositif d’accompagnement individuel de tout-e jeune âgé-e de 16 à 30 ans, qui en fait la demande, pour l’aider, notamment financièrement, dans des projet individuels ou collectifs. En contrepartie, elle ou il s’engage à participer à la vie citoyenne locale. Pour la promotion CCR du dernier trimestre 2024, focus sur trois lauréat-e-s dont les projets ont une dimension internationale. 

Vanujan
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Vanujan Wigneswaran, 23 ans

L’international Vanujan y est plongé dès sa naissance, ses parents étant des réfugiés tamouls qui ont fui la guerre au Sri Lanka. À La Courneuve où il vit depuis toujours, « dès le plus jeune âge avec mes frères il a fallu s’occuper de leurs dossiers, de ceux des voisins ». Ses parents misent tout sur l’école : « C’était très encadré, donc je n’avais pas d’autre choix que d’aimer l’école. J’étais bon élève. » Ses parents l’inscrivent aussi au conservatoire : il y étudiera le piano pendant douze ans. Cela n’empêche pas le jeune homme, qui grandit à Chabrol, de participer aux diverses activités du territoire, dont La Courneuve Environnement. Le bac S en poche, il s’inscrit en droit à Nanterre. Souhaitant « sortir de sa zone de confort », l’international le rattrape : il part pour Athènes en L3, puis au Collège juridique franco-roumain d’études européennes à Bucarest en M1. Cette année, il est admis en M2 de Paris 2 en droit des affaires francoasiatique…au Cambodge, avant un stage ailleurs en Asie.
À terme, il aimerait travailler dans les affaires publiques en lien avec les États. Il est par ailleurs très engagé au sein de l’association de jeunes franco-tamouls Em Inam, qui a organisé une conférence sur le génocide tamoul et aussi une projection à L’Étoile avec le réalisateur Vibirson Gnanatheepan. L’aide du CCR va contribuer aux charges là-bas et à son billet d’avion. En échange, il s’engagera au sein de l’association franco-tamoule de La Courneuve.

Aide : 1 800 euros

Kaori
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Kaori Fredureux-Cassassus, 16 ans

« Ma famille est là depuis trois générations ! ». À l’image de ses ascendant-e-s, Kaori est engagée dans sa ville. Son arrière-grand-père l’amenait déjà à 4 ans au centre équestre et le parc Georges-Valbon a beaucoup compté pour elle. De La Courneuve, elle a fréquenté les écoles jusqu’au lycée Jacques-Brel, où elle est aujourd’hui en première. Mais en pensée elle s’envole déjà pour…le Japon, dont elle est fan, à l’image de sa mère (son prénom vient de là-bas). « Anime, J-pop, manga-K, calligraphie : j’ai toujours baigné dedans », énumère-t-elle. Elle est attirée par l’esprit d’entraide des Japonais-es, leur politesse, mais aussi… leur goût pour le numérique. Elle a appris que l’association AFS Vivre sans frontière organisait des immersions pour lycéen-ne-s avec famille d’accueil, « une opportunité incroyable qui allait avec mon projet d’intégrer Sciences Po pour devenir diplomate et faire de la politique ». À partir du 1er avril prochain et pendant dix mois, elle sera donc élève en première au Japon. « Prends-moi dans ta valise ! » lui demandent ses camarades de classe, enthousiastes. L’aide du CCR va couvrir le coût du programme et, en contrepartie, Kaori poursuivra son bénévolat au sein du Cercle des nageurs courneuviens. En attendant son départ, elle apprend le japonais via YouTube et « l’écriture avance très bien ». Yoi benky !

Aide : 1 700 euros

Stéphanie
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Stéphanie Diakité, 26 ans

« J’ai vécu toute ma vie en face de la Cité des fleurs. » Stéphanie y grandit entourée de toutes ses copines et voisines « dans un quartier sympa et cosmopolite où il faisait bon vivre ». Après son lycée à Jacques-Brel en sciences et technologies de la santé et du social, elle décroche une licence à Paris 13 en sciences de l’éducation. Travaillant comme chargée d’accompagnement social et professionnel, elle s’intéresse alors « aux conditions de travail des salariés qui œuvrent dans les exploitations agricoles en Côte d’Ivoire ». Lors d’un voyage, elle y rencontre une dame qui dirige une entreprise exportant du beurre de karité, laquelle lui fait comprendre que « beaucoup sont des femmes, mal rémunérées ». Elle crée alors en avril dernier l’association Sourc’Elles, pour permettre à ces femmes d’être plus autonomes en répondant à leurs besoins : alphabétisation, formations, achat de matériel, autres activités… Elle noue pour cela un partenariat avec Djoli, une start-up qui connecte des agriculteurs et des restaurateurs, et d’autres institutions (Via le monde, Carte ONG). L’association prépare une opération test sur le terrain, envisageant à partir du deuxième semestre 2025 quatre missions par an. Le CCR va lui permettre de financer du matériel informatique pour le diagnostic de situation.

Aide : 800 euros

Plus de renseignements sur les CCR : Point information jeunesse (PIJ), 59, rue du Général-Schramm. Tél. : 01 49 92 60 75, 06 11 31 90 15. Mail : ccr@lacourneuve.fr

Textes : Nicolas Liébault ; photos Léa Desjours