Un centre aquatique flambant neuf

Après deux ans de travaux de construction, le nouvel équipement a été inauguré ce mardi 6 février au Parc départemental des sports de Marville.

C’est du concret. À cinq mois du lancement des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, l’héritage en matière d’infrastructures sportives prend forme avec le centre aquatique départemental Annette-Kellermann qui vient de sortir de terre au parc de Marville. Et, comme le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel l’a souligné lors de la réunion publique d’information organisée le 16 janvier à la Maison pour tous Cesária-Évora, c’est « un changement de dimension ».

Rien à voir en effet avec l’actuelle piscine de Marville, vieille de cinquante ans. 4 600 m2 de superficie dont 1 600 m2 de plans d’eau, trois bassins intérieurs et deux bassins extérieurs, une lagune de jeux, un espace dédié au bien-être et à la balnéothérapie, deux solariums, une plage aqualudique… Le centre aquatique, que des curieux-ses ont pu visiter en avant-première dans la journée du 6 février avant l’inauguration officielle le soir même, est un équipement majeur. Il va permettre de développer l’apprentissage et la pratique de la natation, un enjeu fondamental en Seine-Saint-Denis. Il abritera d’ailleurs des locaux destinés à la formation de maîtres-nageur-se-s, qui manquent dans le département comme dans le pays.

Si le Conseil département n’a pas attendu les JOP pour réduire le manque d’installations aquatiques sur le territoire, avec un premier puis un second « Plan piscines » en 2016 et en 2022, il a profité des Jeux pour donner un coup d’accélérateur à cette politique. Avec le soutien financier de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), ce sont au total 40 millions d’euros qui ont été investis pour construire le centre aquatique. Ce dernier accueillera les entraînements de water-polo pendant la compétition, d’où la longueur du bassin sportif (33 m), avant son ouverture à tous-tes prévue à la rentrée scolaire. Il sera ouvert sept jours sur sept toute l’année, sauf période de vidange obligatoire, sur de larges plages horaires. Le Département va en confier la gestion à un délégataire, mais impose un tarif de 4,50 euros maximal pour une entrée unique adulte et de 130 euros annuels pour l’école de natation.

Pour permettre à tous-tes, et donc aux personnes en situation de handicap, de pratiquer une activité aquatique, l’équipement a été conçu selon les principes de l’accessibilité universelle. Il comporte ainsi des bornes de guidage à l’extérieur, des sanitaires, vestiaires et douches PMR, un local pour les chiens guides ou d’assistance, un siège de mise à l’eau pour le bassin sportif, une rampe d’accès pour le bassin ludique et un bassin d’éveil inclusif. Situé à part, doté d’un plafond plus bas et peu profond (0,60 m), ce bassin est destiné aux enfants en bas âge comme aux personnes atteintes de troubles sensoriels ou phobiques de l’eau. Un soin particulier a aussi été apporté à l’isolation acoustique, avec la mise en place de plafonds en toile tendue, d’éléments en bois et de goulottes de débordement d’eau spécifiques pour absorber au maximum les sons. Un gage de confort pour les usager-ère-s et les membres du personnel et un gage de sécurité, pour s’assurer que les maîtres-nageur-se-s entendent un éventuel appel à l’aide.

Réaménagement et élargissement des trottoirs, plantation d’arbres, reprise de l’éclairage public, création d’une piste cyclable sécurisée… Les travaux de requalification de l’avenue Roger-Salengro menés par le Département, qui vont rendre l’accès au parc départemental plus agréable et plus sûr, devraient aussi doper la fréquentation du centre aquatique par les Courneuvien-ne-s, à pied, à vélo ou en transports en commun. Il y aura en effet peu de places de stationnement supplémentaires, mais le Conseil départemental va demander à la RATP d’installer un arrêt du bus 150 à proximité. C’est que, contrairement à l’actuelle piscine de Marville, le nouvel équipement est situé géographiquement sur le territoire de la ville. C’est définitivement du concret.

Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours