La ville va s’embellir des oeuvres monumentales multicolores de Morag Myerscough durant les Jeux olympiques et paralympiques. Leur réalisation a impliqué un grand nombre de professionnel-le-s et la participation de Courneuvien-ne-s.
Elles seront à l’image de leur créatrice : hautes en couleur ! L’artiste Morag Myerscough avait répondu à l’appel à intérêt de la Ville pour la création d’un parcours d’installations artistiques dans l’espace public, lancé à la fin 2023. Financé par la Ville, et accompagné par la Direction des affaires culturelles, ce projet labellisé « Olympiade culturelle » par le Comité d’organisation des Jeux olympiques Paris 2024 vise à célébrer le territoire, ses valeurs et sa diversité. La proposition de l’artiste a été sélectionnée parmi une dizaine d’autres : six éléments prendront place à La Courneuve, le long du tramway T1 entre les Quatre-Routes et les Six-Routes. Tous les 130 mètres environ, une oeuvre ponctuera trottoirs, placettes… Ce parcours a vu la participation, le jeudi 7 février, à la Maison pour tous Youri-Gagarine (MPT), de trois groupes d’habitant-e-s, composés d’enfants, d’adolescent-e-s et de familles, qui ont collaboré avec Morag pour penser ces installations.
Julien Crochard, responsable de l’Atelier C, dispose de deux hangars dans une pépinière d’entreprises à Montargis (Loiret). C’est en leur sein que les structures sont assemblées et peintes (près 300 heures de travail nécessaires), le créateur étant chargé de la production technique de ces oeuvres. Il s’appuie pour cela sur les indications précises de la plasticienne via des fichiers numériques, ayant fourni un nuancier à partir duquel elle sélectionne les couleurs. Les parties métallique et en bois ont été réalisées par deux autres sociétés, témoignage de la complexité de ces réalisations, le tout sous la supervision de la société Millecent qui coordonne tout le volet « hors technique » (production, administration, communication). L’Atelier C assure, lui, le suivi technique, du début du projet jusqu’au démontage dans près d’un an, en passant par l’installation dans la ville. « Ce que j’aime le plus : résoudre des problèmes compliqués », insiste Julien Crochard.
Un mot emblématique va marquer chaque oeuvre
Chacune des oeuvres, caractérisées par leurs couleurs mais aussi par de fascinants effets de perspective, représente une valeur portée par la Ville. Cela se reflète dans les mots qui les ornent, trouvés par les participant-e-s du 7 février. Les enfants et familles s’en sont donné à coeur joie, avec de multiples mélanges de sens, comme « 4 000 saveurs », qui est la synthèse des expressions « cité des 4 000 » et « 1 000 saveurs », ou encore des phrases poétiques comme « Notre ville a gagné mon coeur » ou « C’est comme cela que j’aime ma ville ». C’est pour cette raison que l’installation a été dénommée Love Letters.
En tout, trente-huit mots en français et vingt-et-un en anglais ont été proposés à l’issue de ce travail. Certains tapisseront l’intérieur d’une Grande Arche, centrale et toute en hauteur, qui sera disposée près du pont Palmers, face au passage piéton.
Un mot emblématique va marquer chaque oeuvre. Ainsi, la Grande Arche représentera la « dignité », tandis qu’une autre s’installera square Jean-Jaurès sur le thème de la « solidarité ». Un Grand Totem ornera la place du Pommier-de-Bois (face au commissariat), la seule oeuvre illuminée du parcours (« célébration ») et deux totems de 6 mètres s’élèveront sur la butte paysagère près du même pont (« collectif ») et près de l’arrêt Danton (« égalité »).
Des balades urbaines guidées par un-e conférencier-ère seront organisées
Une décoration du mobilier urbain sera aussi installée à côté de l’église Saint-Lucien, de même que de petits éléments fixés sur des candélabres et une colonne Morris en face du cinéma L’Étoile et sur le grillage de la Maison pour tous Youri-Gagarine. Cinq armoires électriques, des potelets et un container à verre seront aussi enjolivés.
Fin avril, les oeuvres, intégralement terminées, seront posées de nuit pour ne pas gêner la circulation automobile. Le samedi 4 mai, à 11 heures, elles feront alors l’objet d’une inauguration square Jean-Jaurès, avec un atelier plastique animé pour toutes et tous sur place par Morag Myerscough, mais aussi un spectacle de danse offert par le centre de loisirs Robespierre, et une déambulation parmi les structures pour petit-e-s et grand-e-s. Les participant-e-s à l’atelier du 7 février y seront bien sûr conviés, tout comme l’ensemble des habitant-e-s et des partenaires associés.
Par la suite, des balades urbaines guidées par un-e conférencier-ère seront organisées afin de faire découvrir les oeuvres aux Courneuvien-ne-s qui le souhaitent, en lien avec le Comité départemental du tourisme. Mais ils et elles auront largement le temps de les admirer car elles demeureront jusqu’au 31 janvier 2025, bien après les Jeux.
Texte : Nicolas Liébault ; photos : Léa Desjours