Le 23 juin, la fête olympique va prendre une nouvelle dimension avec la parade « On ne va pas se défiler », un joyeux mélange de cirque, de danse, de musique et de théâtre qui réunira des jeunes venus de plusieurs villes du département, dont La Courneuve, et de nombreux artistes.
Il y aura un poulpe géant, des chars, des ballons petits et grands, des percussions. Il y aura des portés acrobatiques, des manipulations, des pas de danse. Et il y aura toute la créativité, toute l’énergie, toute la diversité, toute l’entraide caractéristiques des jeunes participant-e-s. « C’est un truc qui ne marche que si on est vraiment ensemble, si on fait groupe, la solidarité est obligatoire entre nous », insiste Olivier Pasquet, cofondateur et membre du collectif d’artistes Cheptel Aleïkoum. Ce sont sa compagnie et la compagnie Pré-O-Coupé qui ont été choisies par le centre culturel Jean-Houdremont et la Maison des jonglages pour concevoir le segment courneuvien de la parade « On ne va pas se défiler ». Un projet initié par plusieurs lieux de création et de diffusion du spectacle vivant en Seine-Saint-Denis dans le cadre de l’Olympiade culturelle. Cette dernière représente le volet artistique des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), avec des spectacles, des rencontres, des ateliers participatifs, des expositions, des visites...
Créer un spectacle à leur image
Depuis deux ans, des circassien-ne-s et des musicien-ne-s ont donc rencontré régulièrement plusieurs groupes de jeunes – des collégien-ne-s de Georges-Politzer et des lycéen-ne-s de Denis-Papin et d’Arthur-Rimbaud dans le cadre scolaire et des jeunes de l’antenne jeunesse de la Maison pour tous Youri-Gagarine et de l’Espace jeunesse Edgar-Quinet pendant les vacances scolaires – pour créer, avec elles et eux, un spectacle à leur image.
« Le but, c’est qu’ils fassent un truc qu’ils ne se seraient pas attendus à faire, qu’ils sortent de leur ordinaire », explique Olivier Pasquet. Tout en rapprochant le travail de disciplines qui leur plaisent : parkour, hip-hop, danse. Malgré la pluie, malgré la fatigue de la fin d’année scolaire, la répétition générale organisée le 29 mai au parc départemental Georges-Valbon a permis aux un-e-s et aux autres de mesurer l’évolution du projet, son aspect varié et foisonnant. Cette richesse sera dans la rue le 23 juin.
Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours
Evan, 17 ans : « Le cirque, c’est pas mal »
« On a commencé à travailler sur la parade récemment, on sortait de stage et c’est notre prof de sport remplaçante qui nous a dit qu’on allait faire du cirque pour les JO. Le cirque, ce n’est pas forcément dans nos goûts mais c’est mieux que ce qu’on pensait : on va faire du jonglage, des acrobaties, un peu de danse, des pyramides. On est assez forts en sport dans notre classe, mais en vrai, c’est plus technique que physique et il y a vraiment un côté artistique derrière. Nos intervenants, ils ont une vision : en gros, quand nous on voit un banc pour s’asseoir, eux, ils voient un objet à manipuler. Ce n’est pas la première fois que je vais faire un spectacle devant un public, j’avais fait un concert en classe de cinquième. Moi je me sens prêt pour le 23 juin, je n’ai pas le trac, mais je n’arrive pas à me rendre compte que des gens vont venir nous voir exprès, je vois ça juste comme une sortie extrascolaire. »
Evan est en première professionnelle Maintenance de véhicules : motocycles au lycée Denis-Papin.
Aksil, 16 ans : « Une fierté de participer aux JO »
« Pour moi, c’est une activité comme une autre. J’avais déjà fait du cirque au collège, de l’acrosport, je devais faire des figures, je faisais ça avec des amis, c’était drôle. Là, j’ai appris à jongler avec trois balles, à marcher au rythme de la musique, c’est indispensable dans une parade. À la fin des ateliers, je suis essoufflé et fatigué, c’est vraiment du sport ! J’ai beaucoup aimé les intervenants, ils ne viennent pas trop d’ici, alors ils nous apportent des choses différentes. Je n’ai même pas le trac. Ce que je me dis, c’est que je vais être avec mes amis, que je vais m’amuser. Mais je ne m’attendais pas à participer aux JO pour de vrai, c’est une petite fierté. Quand je suis rentré chez moi le premier jour, je l’ai tout de suite annoncé à ma famille. Et c’est pas mal de représenter le lycée, de donner une bonne image de ce qu’on fait. Je ne sais pas si mes proches vont venir me voir, je n’ai pas l’info ! »
Askil est en première professionnelle Métiers de l'électricité et de ses environnements connectés au lycée Denis-Papin .
Merveille, 15 ans : « Être tous ensemble, c’est vivant »
« C’est une grande opportunité de jouer pour les JO, tous nos efforts sont récompensés. Même si on peut se plaindre un peu parce que c’est répétitif et c’est lourd de porter nos instruments aussi longtemps, on est très reconnaissants. Moi je fais du surdo. Je me rappelle que la première fois qu’on a essayé tous les instruments de la batucada, ça m’a intéressée beaucoup plus que la caisse claire. Mais c’est pas connu, il y a des gens qui m’ont demandé quel instrument c’était quand on a joué au parc de la Liberté. J’ai plus ou moins l’habitude de faire des spectacles, ça fait quatre ans que je suis en CHAM, mais c’est vrai que je stresse un peu, je me demande comment ça va se passer et si les gens vont nous prêter attention. C’était bien de faire une répétition générale, on avait l’habitude de réviser seulement entre nous et le fait d’être tous ensemble, c’était plus vivant, ça donnait plus envie de regarder. »
Merveille est en troisième section de la classe à horaires aménagés musique (CHAM) au collège Georges-Politzer.
Amine, 14 ans : « On est capables de grandes choses »
« J’ai choisi de faire le stage parade pendant les vacances scolaires de l’année dernière, parce que c’est un projet qui m’a plu, c’est unique. Même si mon but, ce n’est pas d’en faire professionnellement, j’aime bien tout ce qui est artistique : je fais du trombone depuis quatre ans avec Villes des musiques du monde et la Fabrique orchestrale et, avant, j’avais fait quatre ans de chant avec la Philharmonie de Paris. Je fais du sport aussi, de la boxe. La parade, c’est en même temps de l’art et du sport. Et ça aide beaucoup dans la vie de tous les jours, ça apporte l’esprit d’équipe et de l’ordre. Chaque fois que j’ai pu venir à un entraînement, je suis venu : si je m’inscris à un projet, c’est pour le faire vraiment. Et ça me fait plaisir de représenter La Courneuve, de montrer qu’il n’y a pas que de la racaille dans le 93. C’est complètement faux, c’est des clichés. Nous aussi, on est capables de faire de grandes choses ! »
Amine est membre de l’antenne jeunesse de la Maison pour tous Youri-Gagarine.
Un programme XXL pour le 23 juin
Rendez-vous avant la parade à partir de 10h à La Courneuve, sur le mail de l’Égalité.
Toujours soucieuse d’associer les habitant-e-s aux festivités olympiques, la Ville a prévu de nombreuses animations auxquelles participer en solo, entre amis ou en famille le jour J.
De 10h à 12h30
- Répétition d’un flashmob autour de la danse des JOP, La Danse des Jeux, avec les associations PropuL’C, Tempo et Fête le Mur. Labellisée « Olympiade culturelle », cette chorégraphie a été créée par le danseur et chorégraphe hip-hop Mourad Merzouki sur une musique originale signée par le duo Müller & Makaroff (cofondateur du groupe Gotan Project).
- Activités sportives avec le service des Sports.
- Ateliers créatifs de sérigraphie sur tee-shirts et de fabrication de moulins à vent.
À 12h30
Accueil des participant-e-s de la fanfare et apéritif olympique.
À 13h
Bakannal An Lari, avec les danseur-euse-s et les musicien-ne-s de la compagnie Difé Kako, un défilé de rue aux sons caribéens qui entremêle arts de rue et arts de combat. Rendez-vous avant la parade à partir de 14h30 à Aubervilliers, au théâtre de La Commune. Des concerts sont prévus.
À 16h
Début de la parade au square Stalingrad d'Aubervilliers. Direction Pantin.