En 1924, Paris accueillait déjà les Jeux olympiques (alors pas encore « et paralympiques »). Il nous a paru éclairant de vous proposer une plongée historique dans cet entre-deux-guerres (1918-1938) qui a vu La Courneuve connaître l’émergence d’un sport accessible à la population. Première partie : le sport aux mains de l’armée, du patronat et de l’Église.
La pratique sportive émerge d’abord dans le cadre des structures sociales dominantes : l’armée, le patronat, l’Église... Dès 1907, l’Union des Tireurs de La Courneuve, fondée en 1907 et forte de 80 adhérents, préparait militairement des combattants pour ne pas reproduire la défaite de 1870. Mais après 1918 encore, la Société Athlétique et Sportive de La Courneuve donne aux élèves de primaire des cours de gymnastique et aux plus âgés des cours de gymnastique, de boxe et de canne dans ce même objectif. Des sous-officiers du 5e régiment d’infanterie servent ainsi de moniteurs aux enfants dans les années 1920...
De même, dans le droit fil du « Red Star Courneuvien » avant-guerre, les entreprises Nord Paris, Babcock, Ferbois, Norton, S.I.M.B., la Société Générale de Construction Mécanique et la SATAM, organisent leurs propres équipes de football. Quant à l’Église, elle encadre sportivement les jeunes par l’intermédiaire de ses patronages : gymnastique pour les filles et football et rugby pour les garçons. L’Avant Garde de Saint-Lucien est ainsi créée en 1926 avec son club de foot les « Hirondelles de Saint-Lucien ». En 1932, la Société des Yvoniens, patronage de l’église Saint-Yves, anime les activités de centaines d’enfants. En 1938, à Saint-Yves et à Saint-Lucien, plus de 200 enfants pratiquent le football et le basket-ball.
Texte : Nicolas Liébault : photo : Fonds iconographique du journal Regards / Archives municipales
