Cimetière intercommunal : Un poumon vert insoupçonné

Publiée le 30 oct. 2024

Cimetière intercommunal : Un poumon vert insoupçonné

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Focus sur le cimetière intercommunal, situé au 92, avenue Waldeck-Rochet. Plus récent que le cimetière du Parc ou le cimetière Ancien, il n’en est pas moins digne d’intérêt.

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Texte

À l’entrée du cimetière intercommunal, dans les locaux de l’administration, il est impossible de passer à côté du style rétro des années 1960-70. Vert fluo et violet se mêlent sur les murs bruts, typiques de cette époque. Le bâtiment-portique abrite la conservation, des logements du personnel et la salle d’attente du public. On peut aussi découvrir des mosaïques réalisées par l’artiste Dominique Calsat-Foucher. À l’extérieur, pas très loin de l’entrée, une œuvre monumentale en béton attire le regard. « C’est la lanterne des morts », souligne Nathalie Dijoux, la directrice du syndicat intercommunal du cimetière des villes d’Aubervilliers, La Courneuve, Drancy, Bobigny. Cette structure jouait un rôle de « phare » destiné à guider les âmes des disparu-e-s vers le repos éternel. Plus loin dans les allées, baptisées avec des noms d’arbres (allée des Ifs, des Ormes, des Bouleaux, des Platanes…) exceptée l’allée circulaire, on tombe sur les caveaux provisoires qui permettent, en cas de problème technique lié à la concession prévue, de garder le défunt temporairement. « Nous avons également une ancienne morgue, mais elle n’est plus en service. Cette compétence revient aujourd’hui aux personnels des hôpitaux ou des services de pompes funèbres », complète la directrice. 

Des personnalités courneuviennes 

Dans le cimetière, on tombe sur les dernières demeures de Jean Houdremont, maire de La Courneuve de 1959 à 1973, enterré côté cimetière du Parc (en face de l’intercommunal), et de James Marson, également maire de la ville de 1973 à 1996, dont l’urne cinéraire est conservée dans le colombarium. Depuis 2002, il existe un Jardin du souvenir, petit espace arboré avec soin, qui permet de répandre les cendres d’un-e défunt-e. 

On y retrouve également des Courneuvien-ne-s  qui vous diront peut-être quelque chose : Christian Bozzini, qui fut gardien de la mairie, ou encore Yvonne Pellet, élue. Outre les aires habituelles d’inhumation, le cimetière comprend des carrés dits confessionnels, un carré israélite ouvert en 2005 et quatre carrés musulmans, dont le premier a ouvert en 2013. Ce dernier complétait le cimetière musulman de Bobigny, dont le syndicat intercommunal est gestionnaire depuis 1996. Et évidemment, le cimetière possède deux ossuaires et deux terrains communs (anciennement appelés les « Carrés des indigents »).

 

Respect de la biodiversité et de l’écosystème 

Avec un soupçon d’imagination, on se croirait presque dans un parc. D’ailleurs, certain-e-s s’y méprennent à en croire notre guide du jour : « Il est arrivé plusieurs fois que des familles s’installent sur l’herbe et pique-niquent ou encore que des parents viennent avec leurs enfants pour qu’ils fassent du vélo ou de la trottinette ! On se demande toujours s’ils se trompent vraiment ! » La part de végétal représente près de la moitié de la surface. Le syndicat intercommunal a une réelle volonté de laisser la nature (re)prendre ses droits. Toutes les divisions sont entourées de haies ou d’arbres, aucun produit phytosanitaire n’est utilisé, la tonte des pelouses est réalisée par des moutons, deux ruches ont été installées. Tout cela permet la vie des animaux. On peut croiser des perruches, des merles, des lapins, des grues cendrées, de nombreux écureuils et depuis le printemps… une petite famille de renards ! Il est clair que le syndicat intercommunal du cimetière a choisi de repenser la place du vivant.  

 

Texte : Isabelle Meurisse ; Photos : Léa Desjours

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