Face aux dysfonctionnements, la municipalité entend apaiser le parvis de la gare du RER B en mêlant lutte contre les activités illégales, nouvelle mise en lumière et réaménagement autour d’un petit marché.
Depuis plusieurs années, les voyageur-euse-s et les habitant-e-s subissent des incivilités lorsqu’elles et ils empruntent le parvis de la gare du RER B La Courneuve – Aubervilliers. Et les personnes qui y transitent sont nombreuses, avec un flux d’environ 30 000 usager-ère-s par jour, ce qui fait de cette gare la 33e plus importante de France. Or, depuis 2015 environ, la situation se dégrade avec la présence envahissante des vendeurs à la sauvette de cigarettes et de barbecues illégaux. La collectivité a donc décidé de réaménager l’espace public et de sécuriser le parvis pour endiguer ces mésusages. Comme cela avait été demandé lors du « Comment ça va ? » du quartier de la Gare du 17 février, ces projets ont été présentés aux riverain-e-s par le maire et les élu-e-s, dont l’adjointe de quartier Amina Mouigni, le mardi 25 avril au gymnase Antonin-Magne. Ces mêmes élu-e-s avaient précédemment investi le parvis les 18, 19 et 20 avril pour débattre avec les usager-ère-s et les informer de la réunion publique sur les mesures de réappropriation de cet espace public.
Sécuriser le parvis
La municipalité va créer sur le parvis un petit marché proposant une offre alimentaire abordable et de qualité. Ce marché sera géré par le délégataire Semaco, déjà désigné pour le marché des Quatre-Routes, et il fonctionnera du lundi au samedi de 15h à 20h avec une ouverture prévue en septembre 2023. Cette offre fera appel dans la mesure du possible à des producteurs des environs. Dotés d’un bardage en bois, cinq petits chalets seront pour cela réalisés par la société Picnic et aménagés. Robustes et faciles à entretenir, ceux-ci se refermeront en toute sécurité après utilisation. Un roulement entre plusieurs commerçant-e-s sur un même kiosque sera aussi possible. Le petit marché sera réglementé avec le paiement d’une patente et l’intervention régulière d’un placier. Par ailleurs, le parvis bénéficiera d’une nouvelle mise en lumière et d’une repeinte des piliers, fruit des interventions de l’agence Quai 36 et de l’artiste Aurélien Linz pour embellir cet espace public et le rendre plus lumineux et moins anxiogène. Ce nouvel éclairage s’ajoutera aux néons déjà présents. Un effort budgétaire conséquent d’environ 1 million d’euros permettra de réaliser ces aménagements. Une station Vélib sera également mise en place en haut des escaliers courant 2024. Toujours avec la volonté de sécuriser le parvis, outre la vidéoprotection déjà installée, les opérations conjointes entre la Police nationale, la police municipale, les services de Plaine Commune et les équipes de la SNCF et de la RATP, renforcées il y a quelques jours, ont vocation à être pérennes. Depuis une semaine, deux à trois interventions par jour ont ainsi permis des interpellations et des saisies de cartouches de cigarettes et de « Caddies-barbecues ». Rues Jollois et Émile-Zola, par exemple, les équipes ont entrepris de suivre les contrevenants et d’intervenir par les différents cheminements possibles pour éviter leur réinstallation. Les nouveaux portillons du RER vont par ailleurs contribuer à réguler les flux de voyageur-euse-s. Parallèlement, 500 véhicules ont déjà été verbalisés pour stationnement sauvage dans la nouvelle zone bleue.
À noter que la partie située derrière les kiosques, un recoin qui peut inciter aux mésusages, sera fermée. Dans une quinzaine de jours, un bilan de ces diverses opérations sera dressé. Le maire insiste sur la nécessaire vigilance afin que ces aménagements permettent de ramener de la sérénité dans la fréquentation du lieu.
La parole à... Rachid Maiza,
adjoint délégué au cadre de vie, à l’hygiène, au marché des Quatre-Routes et à l’état civil.
" Malgré les interventions conjointes de la police municipale et de la Police nationale, les vendeurs à la sauvette retournent sur place et les difficultés ne sont donc pas réglées. Posant un problème d’hygiène, les fumées liées à la cuisson des brochettes continuent d’importuner les voyageurs, le volume étant tel que les pompiers se sont rendus sur place, croyant que le feu avait pris sur l’autoroute A86 ! Les vendeurs de cigarettes de contrefaçon font preuve parfois d’une attitude agressive vis- à-vis des voyageurs lorsqu’ils empruntent les portillons de la gare. Quant à l’agence d’accueil SNCF, elle est souvent fermée notamment parce que le personnel ne se sent pas en sécurité et qu’il craint les émanations. Des produits stupéfiants circulent par ailleurs sur le parvis, l’obscurité renforçant le sentiment de malaise. Le nouvel aménagement entend pallier ces désagréments. "
Texte : Nicolas Liébault ; photo : Léa Desjours