Un coup de pouce pour vos projets

Publiée le 6 sept. 2023

Un coup de pouce pour vos projets

La dernière commission du Contrat courneuvien de réussite (CCR), en mai, a accordé des subventions à trente-trois jeunes pour les aider à mener des études, créer une entreprise ou passer le permis de conduire. Portrait de deux lauréat-e-s.

Melissa Tahir, 24 ans, Centre-ville

Mélissa Tahir
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On pourrait croire qu’elle est sur les rails de la vie. Elle a passé son bac, puis un BTS de communication au lycée Jacques-Brel, elle a trouvé un travail comme conseillère en insertion à la mission locale de Gagny-Villemomble. Mais un projet lui tient à cœur et sa passion pour le prêt-à-porter, son esprit entrepreneurial ont pris le pas sur la crainte de se lancer. « J’ai la stabilité financière et mentale, du temps à côté, je ne subis pas de pression de la part de mon employeur. Tout est en concordance, c’était le bon moment pour lancer quelque chose qui me ressemble. » Le projet en question ? Elegancia Paris, une boutique en ligne spécialisée dans la vente de vêtements féminins à la ligne élégante. Mélissa est déjà en contact avec des fournisseurs qui dessinent eux-mêmes. « Ce seront des “collections capsule”, il y aura peu de pièces et a priori pas de réassort, précise la jeune femme. Je veux éviter la fast fashion, le renouvellement rapide des collections à des prix dérisoires, mais au coût environnemental élevé. » Des pièces rares et chics donc, mais accessibles financièrement, elle y tient, « par exemple, un ensemble à 50 euros ». Elle souhaite également créer un dressing collectif de vêtements à tout petits prix pour permettre à des femmes en situation de précarité et en recherche d’emploi d’être correctement habillées pour passer les entretiens d’embauche.

Les lauréat-e-s ayant signé une charte morale impliquant des heures de bénévolat à La Courneuve, elle a choisi de s’investir aux Restos du cœur. « Ça m’a fait mal de voir les gens qui faisaient la queue devant la porte, et puis je connais des jeunes qui ont eu des problèmes pour manger », explique-t-elle. Preuve s’il en est que l’esprit d’entreprise n’est pas incompatible avec la générosité.

Texte : Joëlle Cuvilliez ; photo : Léa Desjours

Bilel Hatmi, 23 ans, Quatre-Routes

Bilel Hatmi
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Le plaisir est venu quand il a refait sa deuxième année en classe préparatoire mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur (MPSI) au lycée Saint-Louis à Paris, entre 2020 et 2021. « J’étais capable de m’émerveiller quand je trouvais la solution d’un exercice, j’ai pris confiance en moi », sourit Bilel Hatmi. Pour en arriver là, celui qui a fait ses années de lycée à Bondy a travaillé comme un forcené. « En seconde et en première, j’étais bon en mathématiques, mais je ne voyais pas forcément l’utilité de me dépasser. » Poussé par son professeur de mathématiques de terminale, il intègre Saint-Louis après le bac. « Ça a été une très grosse claque au début. » Bilel Hatmi s’accroche et n’hésite pas à poser des questions aux professeur-e-s. « J’ai mis du temps à dépasser la peur du regard des autres, mais c’est un fardeau, ça empêche de progresser. » Lui progresse et réussit en 2021 le concours hypersélectif de l’école d’ingénieurs Centrale Supélec. Là, il s’investit dans l’association d’étudiant-e-s OSER, qui œuvre pour l’égalité des chances dans les lycées d’Île-de-France. « On va chaque semaine dans un établissement pour faire de l’ouverture culturelle et de l’aide à l’orientation. » Accompagner des jeunes, c’est aussi ce qu’il fera pour l’Asad, association de soins et d’aide à domicile, en contrepartie des 3 000 euros apportés par la Ville. « Je vais faire de mon mieux pour être à la hauteur ! » Avec cette aide, il va financer en partie sa dernière année d’études à la prestigieuse université anglaise de Cambridge, où il fera sa rentrée le 1er octobre. Une fois son double diplôme en mathématiques appliquées en poche, il veut continuer à « ouvrir des possibilités », comme il le fait actuellement comme stagiaire à l’agence Elements Impact en travaillant sur un outil de prédiction pour mesurer l’impact d’un projet sur le bien-être des gens. On voit l’utilité qu’il se dépasse.

Texte : Olivia Moulin ; photo : Léa Desjours

Le CCR en pratique

Pour bénéficier de ce dispositif mêlant accompagnement et soutien financier :

  • être âgé-e de 16 à 30 ans ;
  • résider à La Courneuve depuis au moins un an et demi ;
  • faire du bénévolat dans la ville.

Chaque aide ne peut représenter plus de 30 % du projet total. Pour tout renseignement : Point information jeunesse (PIJ), 59, rue du Général-Schramm. Tél. : 01 49 92 60 75 ; 06 11 31 90 15. Mail : ccr@lacourneuve.fr