Les contrats courneuviens de réussite (CCR) sont un dispositif d’accompagnement individuel de tout jeune âgé de 16 à 30 ans pour l’aider dans son projet de vie. En 2022, 87 projets ont été financés, dont 48 permis de conduire, 2 créations d’activité, 2 formations, 4 projets collectifs et 31 pour mener des études. En contrepartie, les jeunes s’engagent à participer à la vie citoyenne locale. Une commission d’attribution a eu lieu en novembre dernier. Voici trois portraits parmi les lauréat-e-s de cette session.
Teima Labou
« J’ai acquis une passion pour le droit international ! »
Née en 1998 à Saint-Denis, Teima Labou a toujours habité rue Chabrol, où elle vit avec son père retraité, sa mère agente d’entretien, un petit frère en école d’infirmerie et une grande sœur interne en médecine. Bac littéraire en poche, elle s’oriente vers le droit en 2019 et réussit ses examens « de manière assez tranquille ». C’est son année d’échange au Canada en troisième année qui est déterminante : elle l’oriente vers un master en droit international. Ce voyage avait d’ailleurs déjà été financé par un CCR. L’an prochain, elle s’envolera pour la Corée du Sud pour un stage de trois mois à Incheon.
Il se déroulera à la Commission des Nations unies pour le droit commercial international (CNUDCI), spécialisée dans la région asiatique et pacifique.
Elle y intégrera le secrétariat général, où elle assistera le bureau juridique. À l’issue de cette expérience, elle aimerait travailler dans une organisation internationale. Les stages aux Nations unies n’étant pas rémunérés, cette nouvelle contribution du CCR va l’aider à financer son voyage, son loyer et ses dépenses quotidiennes. En retour, elle s’est engagée à aider au Secours populaire. Elle conclut : « J’encourage les étudiants qui passent les examens. Les études ça passe très vite et il faut en profiter ! »
• Aide du CCR : 900 euros
Lotfi Bibi Triki
« Je veux utiliser les sciences pour répondre à des problèmes concrets ! »
Né en 2004 à Bondy, Lotfi Bibi Triki habite aux 4 000-Sud avec sa famille. Sa mère est accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) et son frère fait des études de médecine. Scolarisé en primaire et en secondaire à Jean-Baptiste-de-la-Salle, à Saint-Denis, il est d’emblée le plus à l’aise dans les matières scientifiques. En terminale, il apprécie son professeur de physique-chimie qui, avec pédagogie, blagues et parfois hors-sujet, leur raconte des histoires sur Isaac Newton. Après avoir obtenu son bac l’an dernier, il entre en première année de préparation intégrée à l’ESME Sudria, une école d’ingénieur-e-s à Paris.
Il a choisi cet établissement privé généraliste pour pouvoir découvrir différents domaines. Le CCR va lui permettre de prendre en charge une partie des frais d’inscription élevés (9 000 euros), et sa bourse une autre partie. À l’issue de ses études, il pense se spécialiser dans les énergies ou l’ingénierie financière, mettant à profit les mathématiques pour « créer des algorithmes pour le secteur bancaire ». En retour, il travaille comme bénévole pour les Restos du cœur où il a déjà effectué quelques heures.
• Aide du CCR : 1 900 euros
Sara Abou Galila
« J’aime tout ce qui est minutieux et prendre mon temps ! »
Née en 1998, Sara Abou Galila a grandi à La Courneuve. Elle s’inscrit d’abord en lycée professionnel « en accueil, par dépit », et obtient son bac. Puis elle effectue une année d’université en anglais mais, selon elle, « c’était beaucoup trop scolaire ». Elle a alors un déclic lors d’un voyage Erasmus en Irlande, au cours duquel elle effectue un stage en pâtisserie. « À l’école, on ne nous expliquait pas qu’on pouvait faire une formation en pâtisserie et en cuisine. Je me suis dit que ce n’était pas trop tard. » En 2021-2022, elle passe son CAP pâtisserie au Campus des métiers et de l’entreprise de Bobigny. Cette année, elle poursuit par une alternance à la boulangerie
La belle époque, en mention complémentaire, et a décidé de créer, en parallèle, son propre salon de thé au sein du Space Food, situé au 10-12, mail de l’Égalité. Son nom : Les merveilles de Sara. Un premier CCR lui avait permis d’acheter du matériel professionnel pour son CAP. Grâce à cette nouvelle aide, elle va acquérir des ustensiles et des ingrédients pour son salon. « Les habitants de la ville vont, j’espère, apprécier le salon car c’est quelque chose qu’il n’y a pas à La Courneuve », se réjouit la jeune pâtissière.
• Aide du CCR : 1 000 euros
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Renseignements au Point information jeunesse (PIJ) : 61, rue du Général-Schramm.
Tél. : 01 49 92 60 75 ou 06 11 31 90 15. / ccr@lacourneuve.fr
Texte : Nicolas Liébault ; photo : Léa Desjours