Dérivé du football américain, le flag football est une discipline exigeante mais ludique, en lice pour les Jeux olympiques.
Hook, fade, slant : ces mots anglais n’ont rien d’inconnu aux oreilles de Marwan, 10 ans. « C’est les trois tracés que j’ai appris à faire ! » Depuis quelques semaines, le petit garçon et son frère Mohamed-Ali, 13 ans, s’initient chaque mercredi après-midi sur la pelouse du stade Géo-André au vocabulaire et aux règles du football américain dans sa version sans contact et sans équipement, le flag football. À la place du plaquage, les défenseur-euse-s doivent attraper l’un des deux drapeaux (flag) que les attaquant-e-s portent sur une ceinture au niveau des hanches. On y joue par équipe de cinq et les matchs durent deux fois vingt minutes. « J’ai découvert ce sport en regardant des vidéos sur YouTube, je trouve ça amusant », explique Mohamed-Ali. « Je ne connaissais pas du tout le flag football, ce sont mes fils qui m’en ont parlé et qui ont voulu en faire, sourit son père Ali. Ils se dépensent beaucoup, c’est bien. »
Un sport accessible à tou-te-s
La section existe pourtant depuis 1990 au Flash et compte actuellement 90 licencié-e-s. L’une des deux équipes senior est même arrivée en finale de la Coupe de France l’année dernière. « La plupart des gens connaissent le football américain, pas le flag, indique l’éducateur sportif Guillaume Buquet, l’un des salarié-e-s du club, qui entraîne les jeunes nés entre 2010 et 2013 et propose des animations dans le cadre de l’Académie citoyenne du Flash (ACF). Mais comme ce sport était aux Jeux mondiaux l’année dernière et va peut-être devenir une discipline olympique, il tend à devenir plus visible : il y a et il va y avoir de plus en plus de licenciés. » C’est que le flag football est un sport vraiment accessible : en plus d’être sans contact, il est mixte et permet à tous de jouer ensemble, débutant-e-s et non-débutant-e-s, grand-e-s et petit-e-s, maigres et corpulent-e-s. « Mais pour être performant, il faut être rapide ! » note Guillaume Buquet. Il peut aussi être pratiqué à l’extérieur comme à l’intérieur, sur une plage comme dans une cour de récréation.
Pour les débutant-e-s comme Marwan et Mohamed-Ali, le cours consiste à apprendre les bases et les fondamentaux, et surtout à travailler la coordination. Au fur et à mesure des séances, elles et ils apprennent des points un peu plus techniques. La stratégie est fondamentale : comme au football américain, les pratiquant-e-s ont un cahier de jeu avec des tactiques à préparer et répéter en amont. Au milieu de l’après-midi, c’est au tour des jeunes nés entre 2006 et 2003 de s’entraîner, sous la houlette de l’éducateur sportif Kamel Aouaa. Parmi eux, une partie des membres de l’équipe U17 de football américain : Mozaïah, Giorgi, Ambroise, Jason et Nicolas. « On n’a pas tous des postes d’attaquant, alors quand on est défenseur, on prend vachement de plaisir à catcher la balle en faisant du flag », glisse Mozaïah avant d’enfiler casque et épaulière pour enchaîner avec l’entraînement de football américain de 18 heures. S’amuser, c’est vraiment le maître mot du flag football.
Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours
Du flag football aux JOP de 2028 ?
Depuis l’apparition du flag football aux Jeux mondiaux de Birmingham en 2022, la Fédération internationale de football américain (IFAF) et la National Football League (NFL) ont un projet commun : intégrer ce sport au programme olympique des Jeux d’été de 2028 à Los Angeles. « Le flag football est un sport montant dans le monde pour de bonnes raisons. C’est rapide, créatif, ça mobilise beaucoup de compétences physiques et c’est amusant. […] Le flag sera un choix déterminant pour Los Angeles 2028 qui incarnera la vision des Jeux olympiques d’une nouvelle ère, mêlant sport et divertissement », a ainsi commenté Pierre Trochet, président de l’IFAF, dans un communiqué de presse. Cette discipline a aussi l’avantage de réclamer peu de joueur-euse-s, peu d’équipements et peu de matériel, donc peu d’investissements. Elle figure en tout cas dans la dernière phase de sélection des sports additionnels par le Comité international olympique (CIO), qui doit rendre sa décision dans le courant de l’année.