Jacques-Brel se mobilise contre la réforme des retraites

Publiée le 10 févr. 2023

Jacques-Brel se mobilise contre la réforme des retraites

Mobilisation

Depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, les élèves du lycée Jacques-Brel bloquent leur établissement notamment les jours de grève et manifestent aux côtés des salarié-e-s avec leur propre banderole. Le vendredi 10 février, toute la journée, ils et elles  étaient à nouveau présent-e-s devant le lycée, avec en soutien un grand nombre de parents et d’enseignant-e-s. Sur les grilles, les panneaux militants parlent d’eux-mêmes : « Nous jeunes déter révolution », « Métro boulot tombeau », « Travailler moins, vivre plus ». Échos du rassemblement de vendredi.

Mélissa Lebel, élève en terminale, membre au conseil de la vie scolaire et au conseil d’administration du lycée. "On affirme souvent que les jeunes ne sont pas impliqués, ou pas concernés par la réforme des retraites. En bloquant aujourd’hui nous sommes là pour dire que nous sommes les futurs travailleurs. Et nous sommes solidaires avec les travailleurs qui cotisent et travaillent parfois depuis l’âge de 18 ans. Les femmes et les personnes à mobilité réduite vont notamment se faire avoir par cette réforme. Disons-le : les jeunes s’intéressent à la politique ! La mobilisation est forte car nous prévenons les élèves par de la communication sur les réseaux sociaux. Et ils sont bien présents et bien conscients. Nous faisons les choses dans les règles : le proviseur a été prévenu pour mardi dernier quand nous sommes allés manifester. Déterminés, nous continuerons à bloquer tant que la réforme ne sera pas retirée. La première manif, nous étions une trentaine, ensuite soixante. Pour nous, la bataille c’est maintenant. C’est le moment de dire stop."

Aurélien Gavois, professeur de lettres classiques, animateur du SNES, élu au conseil d’administration du lycée. "Il est important pour les enseignants de montrer leur soutien à la mobilisation des élèves. Je rappelle en effet que le but de l’école est de former des futurs citoyens et citoyennes. Le fait que des élèves se mobilisent est très positif. Ici l’on trouve scandaleux que le droit de grève ne soit pas reconnu pour les lycéens et lycéennes. Dès qu’ils se mobilisent, ils encourent une absence injustifiée. On devrait pouvoir exprimer ses revendications en toute liberté. Au lycée, le taux de grévistes des enseignants est très important, les collègues y étant opposés de façon écrasante opposés. Les taux de grévistes ont été jusque-là de 80% et même de 100% à la vie scolaire. Car avec la réforme, nous allons prendre deux ans ferme. On parle de vieillissement mais un travailleur produit dix fois plus qu’il y a vingt ans. Or, c’est nous qui créons les richesses."

Malika Hamed, parent, membre de la FCPE. "Ma fille vient d’entrer en seconde au lycée Jacques-Brel et mon fils était précédemment ici en terminale. Nous sommes présents comme représentant de parents d’élèves pour faire en sorte que tout se passe bien pour les élèves et pour éviter tout débordement. Nous soutenons cette mobilisation contre une réforme qui est injuste à nos yeux. Car on demande à nos enfants de faire des études supplémentaires et ils risquent de sortir d’un master à 26 ans, ce qui décale leur âge de retraite. Majoritairement tous les parents sont solidaires, mais les jeunes sont à l’initiative. Mercredi un blocage s’est mal placé avec des tensions avec les forces de l’ordre et les EMS. Or, nous voulons garantir leur liberté d’expression et de décision. On parle de blocage mais l’entrée au lycée est libre d’accès. Le nombre d’élèves présents aujourd’hui sur le parvis montre leur prise de conscience. Les jeunes ont peur pour l’avenir de leurs parents et aussi pour leur avenir.

Propos recueillis par Nicolas Liébault ; photo principale : Nicolas Vieira

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