Inès Benrhannou : « Je ne me pose pas mille questions. Je veux, j’y vais. »

Publiée le 21 sept. 2023

Inès Benrhannou : « Je ne me pose pas mille questions. Je veux, j’y vais. »

Inès Benrhannou

Inès Benrhannou se rappelle avec nostalgie ses dix-sept belles années passées à La Courneuve, place du Pommier-de-Bois. Depuis son plus jeune âge, Inès est curieuse, déterminée et touche à tout. Elle ne se refuse rien tant qu’elle peut apprendre. Sport, dessin ou encore le monde de l’automobile, plusieurs de ses rêves ont germé dans cette ville. Aujourd’hui, à 24 ans, Inès Benrhannou est une jeune femme passionnée, qui vit à cent à l’heure et qui ne s’interdit pas de rêver…

« La Courneuve ? J’y ai passé les plus belles années de ma vie ! J’ai quitté la ville pour mes études. Mais j’y reviens toujours, parce que cette ambiance me manque. J’y ai toujours mes amis et même… mon médecin. Dans mon enfance, tout le monde se connaissait dans l’immeuble. On était comme une grande famille. Quand les parents n’étaient pas là, les voisins nous surveillaient. Il n’y avait pas d’embrouille. J’avais cette impression de faire partie d’un noyau solide. Même ressenti dans les centres de loisirs, les espaces jeunesse ou les associations sportives. Il y avait une vraie bonne ambiance que je n’ai retrouvée nulle part ailleurs. » Inès pratique la natation, le basket, la danse pour finalement s’arrêter sur le taekwondo où elle évolue en équipe régionale. « J’ai même fait un stage à l’Insep*. » Elle aurait sans doute pu se contenter de ses belles performances. Mais non. Curieuse et confiante, elle se met en tête d’apprendre à dessiner. « Au début, je n’y connaissais rien. J’en avais tellement envie que je n’ai pas lâché l’affaire. J’ai regardé et regardé des tutos afin de maîtriser les techniques. Je me suis entêtée à m’entraîner deux à quatre heures par jour. Ma mère me disait : “Si tu as fini tes devoirs, tu pourras dessiner.” » C’est Sébastien, un animateur, qui lui transmet cette passion. « On faisait des concours de bandes dessinées. C’était vraiment génial. »

« J’admire la conception. Du plus petit câble au plus gros boulon, en passant par la ligne de lumière de la voiture ou la mécanique. »

Quand Inès veut atteindre un objectif, elle fonce tête baissée. « Je ne me pose pas mille questions. Je veux, j’y vais. Si ça ne marche pas tout de suite ? Je ne baisse pas les bras à la première difficulté. Si je sens que ça va le faire, je n’abandonne pas ! » Ce mantra résonne dans sa tête depuis toujours. « Quand j’étais petite, mon père travaillait chez PSA Aulnay. Son boulot m’intriguait. Il me racontait et ça me captivait. Le dimanche, on regardait l’émission Turbo sur M6. Je trouvais ça super intéressant. » Quand il a fallu choisir sa voie après le bac, Inès était un peu perdue. Trop passionnée par le dessin, elle n’a pas choisi cette branche. « Ce serait bête d’en être dégoûtée. Ça restera mon petit plaisir à mes heures perdues. » Ses parents, eux, souhaitent qu’elle devienne médecin, avocate ou comptable. « Quelle horreur, il était hors de question que je fasse ça ! » C’est lors d’un salon qu’elle découvre Créapole, une école de design proposant sept cursus dont un qui attire particulièrement l’attention de cette fan de belles voitures : Transport et mobilité… « J’admire la conception. Du plus petit câble au plus gros boulon, en passant par la ligne de lumière de la voiture ou la mécanique. » Cette année, Inès a décroché son master, avec mention. Elle ajoute avec une grande fierté : « J’ai battu tous les garçons…enfin, presque ! Je suis arrivée deuxième. » En entrant dans ce milieu, Inès savait où elle mettait les pieds. « C’est clairement un monde de mecs. Plein de filles ne se lancent pas là-dedans. Elles se sous-estiment. C’est une erreur. La preuve ! »

Inès Benrhannou a des semaines bien remplies. En plus de son stage de fin d’études chez Stellantis, constructeur automobile mondial, elle est free-lance pour des studios japonais spécialisés dans le dessin manga, ces illustrations que l’on retrouve dans les bandes dessinées nippones. Son propre ouvrage est d’ailleurs en préparation. Et les week-ends, dès qu’elle le peut, elle participe à des rassemblements automobiles pour s’en mettre plein les yeux, s’inspirer et… conduire des bolides tels que sa « bagnole préférée » : la Dodge Challenger ou encore une Renault « entièrement retapée, munie d’un gros turbo à l’arrière. 400 km/h en 4 secondes ! L’adrénaline, ça décoiffe… » Prochaine étape ? Partir aux États-Unis, un des meilleurs lieux en matière d’industrie automobile. Inès en est persuadée, il faut rêver en grand…

Texte : Isabelle Meurisse ; photo : Léa Desjours


* Institut national du sport, de l’expertise et de la performance.