En ce 1er septembre, les élèves de l’école élémentaire Joliot-Curie ont pu découvrir les nouveaux bâtiments modulaires préfabriqués qui les accueilleront pendant les travaux de reconstruction du groupe scolaire.
7h58. Muni d’un cartable plein à craquer, Mohamed est le premier devant l’entrée de l’école élémentaire Joliot-Curie, désormais située rue Honoré-de-Balzac. Un nouvel accès indiqué par un marquage au sol et des panneaux mis en place par la Ville. « C’est un gros changement ! » note Sélim, qui accompagne le garçon pour sa rentrée en CM2. Pendant l’été, le chantier a effectivement pris une nouvelle dimension, avec la démolition quasi totale du réfectoire et du bâtiment qui hébergeait les écoles maternelle et élémentaire Irène-Joliot-Curie. Il s’agissait de faire en sorte que les étages tombent avant le 1er septembre pour accueillir petit-e-s et grand-e-sen toute sécurité. Quant au bâtiment Frédéric-Joliot-Curie, il sera maintenu en activité le temps des travaux.
Pour les élèves de maternelle et certains élèves d’élémentaire, la reprise des cours va donc se faire dans deux écoles provisoires, des bâtiments modulaires préfabriqués de grande qualité où toutes les classes et salles sont équipées de radiateurs et de climatiseurs. « C’est bien aménagé, c’est nickel, même les portes sont bien avec leur effet bois, on n’a rien à dire, commente Emmanuelle, une parente d’élève élue qui a visité le site la veille avec le maire, des élu-e-s et des agent-e-s de la Ville. C’était vraiment utile d’organiser ça : on ne peut pas se projeter quand on voit les constructions de l’extérieur. Il faudrait aussi proposer des portes ouvertes pour qu’un maximum de parents puissent se faire une idée des locaux. »
Ce qui compte surtout pour les enfants aujourd’hui, ce sont les retrouvailles avec les copains. Sophia affiche un immense sourire en revoyant Lilya, qui est dans sa classe de CE1A. « Je suis trop contente ! » Après l’appel des classes de leur niveau par le nouveau directeur de l’école élémentaire, Philippe Basler, les petites filles filent dans la cour, agrémentée de plusieurs jeux peints au sol et bientôt d’espaces de verdure. Leur maîtresse, Dioukou Kora, les y attend. « Bonjour les enfants ! Alors, est-ce que vous pouvez vous mettre deux par deux pour que je fasse le compte ? »
Développer l’autonomie
Une demi-heure après, c’est au tour des élèves de CP de faire leur rentrée. Elijah retrouve ses copains de maternelle Salim et Pharell et compare avec eux ses personnages préférés du jeu Sonic, puis son cartable. « Moi, j’ai des roulettes ! » lance-t-il avant de se tourner vers sa mère, qui va l’accompagner jusqu’en classe : « Maman, tu peux me donner la main ?
Derniers ajustements de la circulation et du mobilier, réchauffage des plats... Pendant les cours, les agent-e-s municipaux s’affairent au réfectoire installé entre les élémentaires et la maternelle, un bâtiment modulaire préfabriqué équipé de radiateurs et de climatiseurs, et doté d’un système d’isolation acoustique. Côté élémentaire, la Ville est passée du service à table au self comme dans tous les autres établissements de la commune. Les objectifs ? Développer l’autonomie des enfants et les sensibiliser à l’équilibre nutritionnel et au gaspillage alimentaire. « C’est un travail pédagogique à faire sur la durée : on va peser les déchets, travailler sur le compostage avec le Siresco... », explique Samir Sendjakeddine, qui gère l’unité Restauration de la Ville, au personnel mobilisé sur place.
Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours
Trois questions à l’adjointe au maire déléguée à la réussite éducative : Mélanie Davaux
REGARDS : Comment s’est passée cette rentrée scolaire ?
MÉLANIE DAVAUX : Bien. On avait une grosse appréhension par rapport à Joliot-Curie, on voulait être sûrs d’avoir des bâtiments en capacité d’accueillir les enfants dans de bonnes conditions et on y est arrivés. Sur les autres écoles, on n’a pas connu d’enjeux majeurs, on n’a pas eu à adapter les locaux au dédoublement comme l’an dernier par exemple. Maintenant que la crise sanitaire est derrière nous, cette rentrée doit être la plus représentative possible de l’école de demain. On va notamment réfléchir à une nouvelle formule d’ateliers éducatifs à partir de janvier pour qu’ils soient mieux adaptés aux besoins des enfants. Et on va se battre pour maintenir tous les dispositifs sportifs, artistiques et culturels destinés aux élèves, sur fond de baisse de dotations aux collectivités.
R. : En parlant de moyens, y a-t-il bien un enseignant devant chaque classe à La Courneuve ?
M.D. : Sur le premier degré, ça va, sur le second degré, c’est plus compliqué et une mobilisation est déjà engagée. On est et on sera aux côtés des enseignants pour réclamer les moyens nécessaires : on ne peut pas tout attendre de l’école en lui laissant seulement des miettes. Face à la pénurie de médecins scolaires, la Ville s’est mobilisée en formant des professionnels du Centre municipal de santé. Face à la pénurie d’Accompagnants des élèves en situation de handicap, elle s’est mobilisée en formant des personnels. Est-ce qu’elle doit aussi former des enseignants ? On arrive au bout de ce que les libéraux appellent le « bon sens ».
R. : Comment comptez-vous accompagner les familles confrontées à l’inflation ?
M.D. : Au niveau de la restauration scolaire, on a décidé de ne pas revoir la politique tarifaire. Et notre syndicat de restauration, le Siresco, met tout en œuvre pour ne pas répercuter la hausse du prix des matières premières et de l’énergie sur le prix du repas. Ça va passer par moins de produits carnés, par moins de produits de saison, par des menus à quatre composantes plutôt que cinq, sans jamais rogner sur l’équilibre alimentaire. On accorde aussi une subvention aux écoles de 25 euros par enfant pour l’achat de fournitures scolaires.
Pour plus d'informations, rendez-vous en pages 5 et 6 de Regards.