Un coffre-fort qui recrute

Le 24 janvier, le centre fiduciaire de la Banque de France de Paris-La Courneuve a recruté onze opérateur-rice-s, sélectionnés et préparés en partenariat avec la Ville et Plaine Commune.

Onze. Elles et ils sont onze, hommes et femmes, à rejoindre les 150 salarié-e-s du centre fiduciaire de la Banque de France (BdF). Ce recrutement est le fruit d’un travail commun entre le centre, la Maison de l’emploi de La Courneuve (MDE), la Mission insertion de la Ville et les missions locales du 93. Une vingtaine de candidatures ont été déposées et, après des temps individuels, la MDE et la Ville ont organisé une préparation collective aux entretiens le 14 janvier. Treize candidat-e-s ont alors pu réaliser un entretien individuel le 19 janvier à la mairie avec les responsables du centre. «Un employeur qui prend onze personnes il n’y en a pas beaucoup, alors on a mis le paquet ! » se réjouit Diegane Mbaye, de la MDE, qui a mobilisé sa liste de diffusion. Quant à Marine Schaefer, la responsable de l’unité Accompagnement citoyenneté jeunesse, elle a mobilisé l’équipe de la Mission insertion qui a réalisé un visuel et elle a partagé l’offre sur les réseaux sociaux, le site et l’application « Un job pour moi ». Des flyers ont été diffusés dans les quartiers, qu’un vacataire a sillonnés pour susciter les candidatures. Puis, les agent-e-s de la Mission et de la MDE ont accompagné les candidat-e-s. La responsable explique « l’intérêt pour la Banque de disposer de candidats qui connaissent l’offre », « l’intérêt étant aussi que les gens ne vont pas au casse-pipe car ils savent où ils vont », complète Diegane Mbaye.

Le critère pour ce recrutement ? « La motivation qu’ont pu montrer les candidats et le calme qu’il faut pour travailler avec une machine », répond Éric Villeneuve, le directeur du centre. Seulement trois ou quatre d’entre eux disposaient en effet d’une véritable expérience professionnelle. Si aucun âge n’était requis pour postuler, 80% d’entre eux ont moins de 30 ans. « Ces critères ont suffi : la Banque se chargera d’assurer leur formation, car la compétence liée au travail sur des billets n’existe pas à l’extérieur », poursuit-il. Seuls prérequis : être de nationalité française ou d’un pays de l’Union européenne et avoir un casier judiciaire vierge.

Il était logique de recruter localement

Si les embauches s’effectuent en CDD (cinq ou six mois), la Banque de France ouvre la porte à une évolution. « Ces CDD vont permettre aux jeunes de découvrir un milieu professionnel et de considérer si ce genre d’emploi leur plaît », anticipe le directeur. Ils et elles pourront bénéficier des formations internes pour passer les concours de la Banque. Des recrutements en CDI sont aussi possibles. « On va les accompagner ! » répète-t-il. Et Marine Schaefer rassure: « Nos services vont suivre les personnes en poste, nous sommes comme un fil rouge qui sera tenu tout au long de leur parcours. »

Pourquoi ce partenariat ? La Banque a voulu faire travailler des entreprises locales pour la construction du bâtiment (très sécurisé) et elle a signé la Charte Grand Projet avec Plaine Commune, avec une clause d’insertion sur les différents métiers. Éric Villeneuve s’est aperçu que les agent-e-s qui habitent loin souffrent des transports et qu’il était logique de recruter localement. « On tenait donc à ce qu’il y ait des Courneuviens », assure-t-il. L’institution veille sur son personnel, avec un restaurant d’entreprise, une équipe de basket, du footing au parc... tout un univers que découvriront les nouveaux recrutés. Ils et elles entreront en fonction le 1^er mars après une enquête administrative liée au caractère sensible de l’activité. Le salaire : 1963 euros bruts mensuels.

Textes : Nicolas Liébault ; photos : Léa Desjours