Que jardiner en avril ?

Les bourgeons et les boutons floraux ont éclaté, les insectes et les oiseaux ont repointé le bout de leur nez : même capricieux, le printemps s’est installé, pour le grand bonheur des jardinier-ère-s amateurs. Voici les gestes à accomplir à l’intérieur et à l’extérieur.

À la maison

C’est le moment idéal pour rempoter vos plantes intérieures, sûrement un peu à l’étroit. En plus de redonner de l’espace aux racines, cette opération permet d’éviter l’accumulation de sels minéraux apportés par l’eau d’arrosage et les engrais, toxique pour les plantes. À défaut de rempotage, on peut procéder à un surfaçage, en retirant les 2 à 4 premiers centimètres de terreau avec une fourchette ou un mini râteau pour les remplacer par du terreau frais et bien humidifié. Et gare aux coups de chaud : en fonction de la météo, il faut penser à éloigner certaines plantes des fenêtres orientées plein sud et à augmenter l’arrosage.

Sur le balcon ou sur la terrasse

Une envie de couleurs ? Vous pouvez désormais planter dans des pots, des bacs ou des jardinières les bulbes qui donneront une floraison spectaculaire cet été : lys, crocosmias, glaïeuls, dahlias, anémones, bégonias… Attention, ces bulbes ont besoin d’une terre bien riche et drainée avec des graviers et doivent être plantés à une profondeur trois fois égale à leur diamètre en moyenne.

C’est aussi le moment de semer ou, pour les jardinier-ère-s débutants et celles et ceux qui n’ont pas vraiment la main verte, de repiquer les plantes aromatiques. Faire pousser des aromates n’est pas si facile. Mieux vaut dans tous les cas privilégier les plantes vivaces, c’est-à-dire celles qui repoussent d’elles-mêmes chaque année.

Et si vous voulez en associer, veillez à le faire en fonction de leurs besoins : au soleil et dans une terre drainée pour le thym, le romarin, la sarriette, le laurier et la marjolaine ; à la mi-ombre et dans une terre humide pour le cerfeuil, le persil, l’estragon, le céleri et l’oseille, et au soleil et dans une terre humide pour le basilic, la ciboulette et la coriandre. Et isolez la menthe et l’origan, qui ont tendance à devenir très envahissants.

Au jardin

Tonte et scarification de la pelouse, nettoyage des massifs, taille des arbustes après leur floraison, ramassage des feuilles mortes, désherbage : voici venu le grand ménage de printemps. Les tontes de gazon et les feuilles mortes (bien séchées) comme les écorces de bois peuvent être recyclées en paillis végétal pour toutes les plantes gourmandes en eau. Il faut aussi aérer la terre, avec une bêche ou une biofourche, et amender le sol avec du compost, de l’engrais ou du terreau pour accueillir les semis et plantations de printemps.

Côté semis et plantations justement, mieux vaut ne pas se précipiter. Si le risque de grosses gelées est écarté, vous pouvez semer du gazon, dès que le sol est réchauffé à 10-12 degrés, et des fleurs annuelles d’été rustiques (capucines, cosmos, zinnias, gaillardes, pavots de Californie…), en godet ou en pleine terre. Vous pouvez aussi planter des plantes vivaces, comme des marguerites ou des ancolies, et des bulbes d’été.

Au potager

Une fois le terrain préparé, avril est le mois idéal pour semer des salades, des fèves, des radis, des carottes, du persil, des betteraves, des choux-fleurs, des oignons et du céleri, qui ne craignent pas trop un éventuel retour du froid. Parmi les salades, la roquette est particulièrement peu exigeante : elle pousse vite et accepte même de le faire à l’ombre !

C’est aussi le moment pour repiquer des plants de salade, pour planter des artichauts, des pommes de terre et des poireaux et le dernier délai pour planter des fraisiers et des arbustes à petits fruits (framboisiers, groseilliers, cassissiers…).

Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours