Opération commerces fermés aux Quatre-Routes

Publiée le 20 déc. 2021

Opération commerces fermés aux Quatre-Routes

Opération commerces fermés

Pour protester contre les désordres provoqués par la vente à la sauvette de cigarettes, mais aussi contre les agressions sur la voie publique, les commerçant-e-s ont tiré le rideau le mercredi 15 décembre entre 18h et 19h. De nouveaux moyens vont être déployés.

La place du 8-mai-1945 était noire de monde ce soir du 15 décembre : habitant-e-s,
commerçant-e-s et élu-e-s s’étaient rassemblés pour exprimer leur souhait que cessent les ventes illégales de cigarettes, les vols et les agressions dans le quartier. Des panneaux dénonçant ces trafics avaient également été installés par la mairie sur les commerces et dans l’espace public.

Venue en famille, Séverine Paris, qui habite rue des Prévoyants, se dit en colère : « Il y a un ras-le-bol face à l’emprise des vendeurs de cigarettes, l’insécurité, l’insalubrité. Ma compagne a été agressée, on lui a arraché un bijou alors qu’elle tenait les enfants par la main. Quand on est une femme et qu’on marche le soir dans la rue, on est tout le temps alpagué par des vendeurs de cigarettes. Si la police est derrière les acheteurs, ils ne le referont pas, c’est certain. »

Également présent, Jean-Marc Bellotto, le président de l’Association des commerçants des Quatre-Routes La Courneuve, qui représente 220 commerces, est du même avis : « Quand ils ne vendent pas leurs cigarettes, ils volent et agressent. Des gens se font prendre leur téléphone, leur sac à main. Sur le coup, ils ont peur et, en tant que commerçants, nous perdons de la clientèle. L’État doit déléguer plus de policiers sur place afin de régler le problème. »

Le déploiement, il y a deux ans, de trente policier-ière-s supplémentaires dans le cadre des Quartiers de reconquête républicaine (QRR) a produit des résultats, avec le démantèlement en septembre d’une filière de vente illégale et des opérations conjointes entre la police nationale, la police municipale et les transporteurs que sont la RATP et Transdev. Mais, malgré cela, les vendeurs continuent leurs activités et les vols se poursuivent, d’où l’action collective du 15 décembre.

Dans sa prise de parole, Gilles Poux a noté que le problème était « général dans tous les lieux d’échanges où des milliers de personnes passent tous les jours et sont embêtées, voire agressées ». Il a affirmé que « la tranquillité n’est pas un luxe qui doit être réservé aux Champs-Élysées : la place du 8-mai-1945 est tout aussi respectable ».

Un groupe d’habitant-e-s du quartier s’est par ailleurs constitué pour travailler avec la municipalité, les commerçant-e-s
et les associations, et créer une chaîne d’action citoyenne. « On va continuer à se battre ! », a-t-il conclu.

Textes : Nicolas Liébault ; photos : Léa Desjours

 

Des réponses concrètes

Suite au rassemblement, la mairie a rencontré le préfet de police : de nouvelles forces de sécurité vont être déployées sur le quartier, avec un renforcement des opérations conjointes. Un appel a aussi été lancé en direction du procureur pour qu’une véritable réponse pénale suive les interpellations policières. La volonté d’une action conjointe autour des questions médico-sociales pour les mineur-e-s et les publics les plus fragiles s’est exprimée. Enfin, la Ville va mettre en place des « bataillons de la prévention » incluant une équipe d’éducateur-rice-s spécialisés, recrutés par la Fondation Feu Vert, et des médiateur-rice-s sociaux (de l’association Promévil). Deux autres rendez-vous sont prévus aux Quatre-Routes à partir de 17h les 6 et 13 janvier prochains.

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