La commission de mars des Contrats courneuviens de réussite (CCR) a décidé d’aider des projets portés par 13 filles et 10 garçons habitant les différents quartiers de la ville. Parmi eux : 5 projets d’études (dont 3 à l’étranger, en Irlande, en Italie et en Autriche), une formation, 15 inscriptions à un permis de conduire et un projet collectif d’achat de matériel. Au total, ce sont plus de 17 000 euros qui ont été versés. Portrait de deux jeunes Courneuviens qui ont bénéficié de ce coup de pouce.
Andy Dessales, co-réalisateur de la série Rien 100 Rien
Abou, Momi, Pirouette, Yaya, Yax et Andy se sont lancés dans l’aventure du cinéma. Leur série Rien 100 Rien cartonne sur YouTube avec plus de 30 000 abonné-e-s. Le pitch : « Un mec qui n’a rien et qui veut tout avoir, alors que dans la vie on n’a rien sans rien, en axant sur les problèmes du quotidien dans la cité », résume Andy Dessales, Courneuvien de 30 ans. Avec Yaya, il est à la réalisation, à la caméra et au montage, tandis que les quatre autres sont les comédien-ne-s. Les six ami-es tournent le week-end et le scénario est écrit collectivement. Avec le succès, ils envisagent désormais un court métrage, voire une diffusion sur Netflix. Leur engagement reflète le thème de la série. « Il faut se battre au quotidien ; c’est dur car on n’en vit pas ; on le fait parce qu’on a plaisir à le faire », indique Andy, leur carburant étant que « les gens nous poussent à faire mieux ». Ils souhaitent maintenant se professionnaliser. « Or, le matériel est cher et nous avons besoin d’une caméra plus professionnelle pour tourner la journée comme la nuit », explique-t-il. L’aide de la Ville, 2 300 euros, va permettre de l’obtenir plus rapidement, dans l’optique de la saison 3 de la série qui va commencer en septembre 2022. En contrepartie, les jeunes cinéastes présentent leur démarche dans différents lieux de la ville et de la Seine-Saint-Denis. Redonner : leur maître mot.
Tayssir Momtathel, futur étudiant en médecine
« Avec mon parcours scientifique, le top que je peux espérer est d’être médecin. » Tayssir Momtathel, lycéen en classe de terminale, a pour objectif de viser le plus haut possible, « comme ça je n’aurai pas de regrets, même si je rate ». Cette vocation, il l’a embrassée au contact de sa grande soeur déjà médecin. Courneuvien, il l’est depuis toujours, ayant grandi dans la même maison à côté de la place du 8-Mai-1945. Après l’école primaire à Paul-Doumer, ses bons résultats poussent ses parents à l’inscrire au collège privé Saint-Joseph à Aubervilliers, puis au lycée privé Saint-Germain à Drancy, où il choisit les maths, la physique et les sciences économiques et sociales comme spécialités. Il essaie maintenant de viser la mention afin d’être accepté dans les meilleures universités. À la suite de ses études, il se rêve en généraliste, en pharmacien, en pédiatre. Mais la première année est très sélective (13 % de réussite) et il est impossible de la redoubler. Pour mettre toutes les chances de son côté, il souhaite s’inscrire dans un organisme de préparation et dans un stage de prérentrée. Or, les frais sont très importants : 7 400 euros. L’aide du CCR est alors cruciale, couvrant un tiers du coût total. Parallèlement, il compte s’investir dans l’association City Hall 93 pour proposer du soutien scolaire « car j’ai fait des maths et il n’y en a pas beaucoup qui peuvent aider les élèves par rapport à ça ». La science au service de tou-te-s.
Propos recueillis par Nicolas Liébault ; photos : Léa Desjours