En déployant des tablettes dans les classes de CM1 et de CM2, la Ville veut favoriser la réussite scolaire comme l’émancipation des élèves et développer un usage éclairé et raisonné des écrans.
Saisir les opportunités du numérique tout en prévenant ses risques. C’est l’objectif que s’est fixé la municipalité en dotant, depuis le 28 mars, chaque élève de CM1 et de CM2 d’une tablette numérique. Ce projet, cofinancé par l’État, s’inscrit dans le plan numérique déjà engagé en élémentaire avec l’installation de tableaux numériques interactifs (TNI). Et il s’est construit en concertation avec l’ensemble des acteurs éducatifs : parents d’élèves, enseignant-e-s, directions scolaires, services du rectorat et de l’inspection académique. Les tablettes ont ainsi été préférées aux ordinateurs portables, moins légers, moins robustes et moins intuitifs.
Pas question que les enfants surfent librement sur YouTube et restent scotchés devant l’écran toute la journée. Réservées à un usage strictement scolaire, les tablettes seront utilisées sous le contrôle des enseignant-e-s. Avec ses partenaires, la Ville a travaillé en amont pour y intégrer une bibliothèque et une sélection d’applications pertinentes. Elle a aussi insisté pour que les enseignant-e-s soient formés à la prise en main de l’outil et à ses usages pédagogiques, auprès du prestataire chargé d’installer et d’entretenir les tablettes et de l’enseignant-e référent pour les usages du numérique (eRUN) de la circonscription.
Alors que le numérique a pris une place prépondérante dans notre société, il s’agit de proposer aux élèves de nouvelles façons d’apprendre, en complément des supports papier traditionnels. Création de contenus, accès à des ressources documentaires considérables et diversifiées, challenges connectés... Les tablettes ouvrent des champs immenses, changent le rapport au savoir et le rapport à l’erreur, avec la possibilité de modifier un document et de recommencer facilement. Elles permettent aussi eux enseignant-e-s mettre en place une pédagogie différenciée pour s’adapter aux rythmes et aux besoins de chacun-e.
Il s’agit aussi de transmettre les compétences numériques nécessaires à l’insertion sociale et économique et de réduire ainsi l’inégalité entre celles et ceux qui maîtrisent les nouvelles technologies et celles et ceux qui en sont exclus, par manque de formation ou par manque d’équipements. Une fracture numérique que la crise sanitaire a révélée et exacerbée, en éloignant un grand nombre de personnes des droits, des services publics, des enseignements… Destinées à rester en classe, les tablettes pourront donc être emportées à la maison en cas de confinement ou d’absence prolongée pour raison médicale, afin de garantir la continuité pédagogique et de maintenir le lien avec les enseignant-e-s et les autres élèves.
Apprendre (avec) le numérique, c’est aussi apprendre ses dangers. Les tablettes permettent d’engager le travail d’éducation aux médias et à l’information, de sensibiliser aux risques d’Internet et des réseaux sociaux (cyberviolence, atteinte à la vie privée, fraude...) et d’alerter sur les risques liés à la consommation excessive d’écrans. En classe, l’exposition aux ondes sera d’ailleurs réduite au maximum grâce à l’installation d’interrupteurs Wi-Fi. Il s’agit bien d’accompagner, de guider et de sécuriser les citoyen-ne-s de demain dans leurs pratiques numériques.
Textes : Olivia Moulin ; photo : Léa Desjours
Les chiffres
- 1 270, c’est le nombre de tablettes qui seront déployées entre fin mars et fin avril.
- 600 000 euros d’investis par la Ville.
Le mot de Yohann Élice
L'élu est adjoint au maire délégué aux finances locales, à la ville numérique et au développement économique.
« Le déploiement des tablettes représente un investissement conséquent pour la commune, entre l’équipement de certaines écoles en bornes Wi-Fi, l’achat du matériel (les tablettes et les chariots de rangement), les frais d’installation et de maintenance, l’achat de certains logiciels… On n’a donc pas entrepris cette démarche par effet de mode ou par soumission au tout-numérique, mais pour apporter plus d’interactivité en classe et susciter de l’innovation pédagogique, sans remplacer les méthodes d’enseignement classiques ni les livres ou les cahiers. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’équiper d’abord les élèves de CM1 et de CM2, les premières années d’école élémentaire étant dédiées aux apprentissages de base.
Les outils numériques sont parfois déjà présents à la maison, mais ils sont plutôt utilisés pour des jeux et du divertissement passif. En les introduisant dans le cadre scolaire et à des fins purement éducatives, avec un catalogue d’applications entièrement validé par l’Éducation nationale, on montre qu’ils servent aussi à accéder à la culture, aux savoirs et à l’information. Et on forme les enfants aux bonnes pratiques et aux comportements civiques en ligne. »