Dans le cadre de la Journée mondiale du diabète, la Ville et la communauté professionnelle territoriale de santé ont organisé une opération de dépistage aux Quatre-Routes. Objectif : faire connaître cette maladie chronique, sa prise en charge et surtout les moyens de la prévenir.
Depuis sa création en 1991, la Journée mondiale du diabète, organisée le 14 novembre, est le symbole d’une mobilisation collective. La Ville est impliquée de longue date dans la prévention de cette maladie qui touche plus de quatre millions de personnes en France. « Il s’agit d’une pathologie chronique et le patient peut rester très longtemps asymptomatique, c’est-à-dire sans aucun symptôme visible. Elle peut pourtant entraîner de nombreuses complications, touchant les nerfs, le cœur, les artères, les yeux, les pieds, les reins ou encore les dents ! Il faut donc la dépister le plus vite possible afin d’éviter ces complications », souligne Marine Ray, responsable de l’unité de santé publique du Centre municipal de santé (CMS). Pour elle, les facteurs de risque sont connus : obésité et sédentarité. « Ce sont heureusement deux problèmes accessibles à la prévention. Mais l’âge et la précarité financière peuvent aussi être des facteurs aggravants. » Si l’on estime qu’environ 5% de la population française est diabétique, ce taux serait de 7,5% à La Courneuve, d’après les données de l’Assurance maladie. « Trop d’habitants de ce département sont éloignés du système de santé. C’est pour cela qu’il nous faut mener sans relâche des actions de sensibilisation », insiste Marine Ray, qui ajoute que la municipalité est impliquée depuis une dizaine d’années dans la prévention du diabète. L’été dernier, la Ville avait organisé une opération semblable à La Courneuve Plage.
Dépistage sur le marché
Renouvelée le 15 novembre au marché des Quatre-Routes, cette initiative a été réalisée en partenariat avec la communauté territoriale de santé regroupant les professionnel-le-s d’un même territoire (CMS, médecins de ville, infirmières libérales, pharmacien-ne-s, etc.) qui souhaitent s’organiser autour d’un projet. Ce matin-là, Safia Kheladi, animatrice en santé publique au sein du CMS, interpelle avec bienveillance les passant-e-s pour leur proposer un dépistage gratuit. Les réactions sont diverses, mais bon nombre acceptent très volontiers, à l’instar de Karim*, 54 ans, qui ne s’est jamais fait dépister jusqu’alors. « Je n’y avais jamais pensé, mais comme des personnes de ma famille l’ont, c’est bien de le faire », estime celui qui est grutier de profession et, à ce titre, dit ne pas manquer d’activité physique.
Une maladie qui se soigne, mais ne se guérit pas
« Je crois que mon taux est à la limite en ce moment », confie Stella, qui se décide à franchir le pas, tout en se demandant « si c’est douloureux », tandis qu’à côté d’elle, Kardaoui, un peu inquiet, sent qu’il a « peut-être le diabète ». L’homme est heureux de se voir proposer un dépistage, tout en assurant que « trop de personnes ne prennent pas cette maladie assez au sérieux». À quelques pas de là, la pharmacie du Soleil, comme d’autres officines, s’est associée à l’opération. Alexandre Ruiz, son responsable, précise qu’il propose des dépistages toute l’année : « Mais il faudrait multiplier ces actions de terrain. Se faire dépister ne coûte rien, peut sauver votre vie et, quand on est enceinte, sauver celle de votre enfant. »
Malgré la recherche médicale qui avance, le diabète reste une maladie qui se soigne très bien, mais ne se guérit pas. Il faut donc, toute sa vie, se surveiller, garder de bonnes habitudes alimentaires, pratiquer une activité physique et, le cas échéant, prendre régulièrement son traitement.
Texte : Daniel Georges ; Photo : Léa Desjours
*le prénom a été modifié