Deux classes de CE1 de l’école Paul-Langevin participent à un parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) intitulé « Au creux de nos mains », mis en place par la direction Arts, culture et territoire et le Centre culturel Jean-Houdremont.
Vendredi 25 mars, à 8h45. La classe de CE1 A et son enseignante Laïla Oumachar accueillent Mélanie Perrier, chorégraphe de la Compagnie 2 minimum. Au programme : repérer dans l’espace public les endroits parfaits du quartier où les enfants pourraient afficher le fruit de leur travail : quatorze grandes photographies de mains entremêlées.
Depuis janvier, Mélanie leur propose de travailler autour du geste, du mouvement. « Nous avons fait plusieurs ateliers de danse, de chorégraphie, où l’on a créé une collection de gestes à faire à deux mains. Le but n’était pas tant de leur donner une signification, mais de se réapproprier son corps, de trouver les mots, de se rapprocher d’autrui après deux ans de pandémie où les enfants avaient interdiction de se toucher. » Pour le rendu de ce projet, ils et elles ont unanimement opté pour l’image. Les enfants ont élaboré leurs gestes, les ont nommés et ont rédigé les cartels qui accompagneront l’exposition photographique.
Les décisions se prennent à l’unanimité
Ce vendredi, ils et elles examinent sept endroits aux alentours de leur établissement scolaire. Plusieurs murs d’habitations en béton, un mur en carrelage au mail de Fontenay, une colonne Morris près du centre culturel font partie de leur sélection. Mais le travail ne s’arrête pas là. Jaymes, Inès, Sohan, Alimata et les autres élèves prennent des mesures, estiment s’il vaut mieux placer les deux photos côte à côte ou l’une au-dessus de l’autre, analysent la matière : est-ce lisse, rugueux ? Toutes les idées sont entendues et confrontées. Les décisions se prennent à l’unanimité.
La maîtresse, Madame Oumachar, est ravie de l’impact d’un tel projet sur ses élèves. « J’ai trouvé l’idée très intéressante. Au début, il y avait de la timidité chez les enfants. Ils ne savaient pas comment appréhender l’exercice. Mais ça leur a permis de se découvrir, se rapprocher, d’exprimer leur sensibilité et leur créativité, de se lâcher même parfois. Ça a apporté une très bonne ambiance dans la classe. »
Le 1er avril a lieu le vernissage de l'exposition-déambulation « Collection de gestes ». Les enfants présenteront leurs œuvres en invitant les participant-e-s à reproduire les gestes exposés. Ce n’est pas sans fierté qu’ils et elles attendent ce jour : « On va enfin pouvoir montrer tout ça à tout le monde et surtout à nos familles et nos amis ! » concluent Amine et Nedryssann.
Texte : Isabelle Meurisse ; photos : Léa Desjours
