La médiathèque Aimé-Césaire propose aux petit-e-s, et aux grand-e-s, une immersion en forme de tour du monde dans l’univers foisonnant de l’illustratrice Joëlle Jolivet.
« Panda ! Panda ! » s’excite Noham devant l’un des d’animaux en noir et blanc à hauteur d’enfant reproduits sur un panneau, avant d’aller gribouiller au feutre effaçable sur une table d’activités sur le thème de la banquise, adaptée elle aussi d’un ouvrage de Joëlle Jolivet. En ce mercredi matin, elles-ils sont cinq tout-petits et trois assistantes maternelles à découvrir avec émerveillement l’exposition-atelier « Grave bien », au premier étage de la médiathèque Aimé-Césaire. « Il y a toujours des choses intéressantes et enrichissantes à faire pour les enfants ici, commente Khadija Krim, venue avec la petite fille dont elle s’occupe. Je m’amuse aussi, je vais faire les magnets avec elle ! »
Observer, toucher, manipuler, calculer, dessiner, colorier... Comme chaque année, le réseau des médiathèques de Plaine Commune invite les visiteur-euse-s à explorer de façon ludique et interactive l’œuvre d’un-e illustrateur-trice jeunesse majeur, à l’occasion d’une exposition itinérante. Conçue en partenariat avec le Salon du livre et de la presse jeunesse et soutenue par la politique de la ville de Plaine Commune, « Grave bien » déroule ainsi ses végétaux luxuriants, ses costumes chatoyants et son bestiaire géant à La Courneuve jusqu’au 25 février. « L’exposition est livrée clé en main, mais l’équipe réfléchit aux meilleures pistes de médiation culturelle et façons d’accueillir le public, explique Léa de Haese, référente Petite enfance de la médiathèque. On met particulièrement en avant la notion d’ouverture au monde, dès le plus jeune âge, on utilise des cartes géographiques pour que les enfants puissent voir à quels pays correspondent les architectures, les animaux, les tenues... »
Dans le sillage de l’exposition, les adultes allophones accueillis dans le cadre du projet « Imaginaires imagiers » pourront s’initier à la technique fétiche de Joëlle Jolivet, la linogravure, qui consiste à évider certaines parties d’une plaque de linoleum et à encrer les parties intactes pour imprimer le motif ainsi créé. Quant aux enfants en sortie avec leur école ou leur centre de loisirs, elles-ils pourront s’essayer aux tampons à partir d’un kit imaginé par l’illustratrice pour dessiner leur monde à elles-eux !
Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours
Trois questions à Joëlle Jolivet
Qu’avez-vous voulu faire avec cette exposition ?
L’idée, c’était de partir de certains de mes livres en utilisant des planches telles quelles ou en les mettant en volume pour proposer quelque chose de ludique, avec des objets à manipuler, des jeux de construction, des images à regarder… Quand on a du matériel, on peut fabriquer plein de choses, je ne pouvais plus m’arrêter !
Comment êtes-vous venue à l’illustration ?
J’ai toujours aimé les livres et dessiner. Quand j’avais 15 ans, je suis allée voir une exposition consacrée à l’illustrateur et dessinateur Tomi Ungerer au musée des Arts décoratifs et j’ai été très marquée par ses affiches. Comme il n’y avait pas vraiment d’école d’illustration à l’époque, j’ai suivi une formation de graphisme. Et je suis venue à la linogravure assez spontanément, par goût pour les techniques d’impression et pour un certain type de graphisme : je travaille avec de gros traits noirs. J’utilise cette technique comme un moyen d’expression plus que comme un moyen de reproduction
Qu’est-ce qui vous plaît autant dans les livres grand format, votre marque de fabrique ?
J’ai commencé à faire du grand format avec mon ouvrage sur les animaux Zoo logique. Je pensais aux planches qu’on affiche dans les écoles, je voulais que les enfants puissent s’immerger totalement dedans. Je me souviens en avoir vu un assis sur le livre lors d’un salon littéraire, c’était réussi ! L’exposition permet justement de combler la fascination des petits pour les grandes images.
Les médiathèques sont toujours ouvertes !
Prêt de livres et de DVD, ateliers philo ou numériques, projection de mangas, lecture de contes… Depuis le 28 novembre, les médiathèques Aimé-Césaire et John-Lennon vous permettent de faire le plein de culture et d’activités, dans le respect d’un protocole sanitaire strict (capacité d’accueil limitée, désinfection des mains et port du masque à partir de 6 ans obligatoires, et aménagement des locaux).