Du 23 au 27 aout 2021, 78 enfants de trois écoles élémentaires de la Courneuve (Jules-Vallès/Paul-Langevin/Paul-Doumer) bénéficient des Vacances Apprenantes, un dispositif mis en place suite au premier confinement et reconduit cette année par la ville. L'objectif ? Allier renforcement des apprentissages et activités de loisirs autour de projets culturels et sportifs.
« Comment placer la fraction ¾ ? » demande Nolwenn, dans une salle de classe de l'école Jules-Vallès. A l'aide d'une droite graduée, 9 élèves de CM1 s'entrainent à repérer, placer et encadrer des fractions. « Ils sont motivés, ils s'entraident, il y a une vraie cohésion. Ils voient bien qu'on est là pour les aider.Tous les matins, il arrivent avec le sourire ! » raconte cette conseillère pédagogique, volontaire pour encadrer les vacances apprenantes.
L'état d'esprit général du dispositif : une pédagogie interdisciplinaire et des activités en plein air. Le matin, les élèves revoient les fondamentaux en maths et en français, et l'après midi, place aux activités d'éveil culturel et/ou sportif. Le tout pour approfondir les connaissances vues pendant l'année. « Au début, je n'arrivais pas à faire les dictées. Maintenant, je ne fais plus que 2 ou 3 fautes ! »
raconte Ilona, 9 ans. Dans la salle de classe en face, 7 élèves de CP et CE1 jouent à Je remplis mon cartable. « Est ce qu'il y a un son identique entre les mots koAlA et bAleine ? » demande Khaled aux enfants assis devant lui. « A ! » répond triomphant, Ryan, 7 ans, avant de remplir son cartable fictif et de relancer le dé.
"C'est différent de la vraie école," Mayron, 7 ans
Grâce à ce jeu, le professeur des écoles cible la phonologie et le décodage des sons pour apprendre à lire. Pour Khaled, les vacances apprenantes permettent d'apprendre en jouant. « C'est moins formel que l'école. Et puis j'aime bien tester les ateliers, voir ce qui marche, et quand ça prend, l'appliquer à une classe plus grande. ». C'est ce que confirme Mayron, 7 ans : « C'est différent de la vraie école, où il y a trop de travail. C'est mieux ici ! »
Dans une troisième salle, Céline et Julie, enseignantes à l'école Louise-Michel, apprennent à lire l'heure à un groupe de 9 élèves. « A la fin de la semaine, je saurai dire l'heure ! » annonce fièrement Saoudjuna. « Ici, on a plus de temps pour chaque enfant. C'est vraiment bénéfique pour les élèves en difficulté » conclut Céline.
Tous les enfants adorent la nature : dès qu'on les met au vert, ils se révèlent !
Midi. La cloche sonne, et les élèves se ruent vers la cantine. « Mange aussi des haricots verts ! » incite une enseignante à un élève, trop pressé de passer au dessert. Puis deux groupes se dirigent à pieds vers le parc départemental Georges-Valbon pour des activités pédagogiques en plein air. « Là, il y a des foulques, des mouettes rieuses et des poules d'eau » explique Nadia aux enfants regroupés devant le lac. « Il y a aussi des cygnes ! » crie Sarah, ravie. Dans ce parc de 400 hectares, il est possible de voir des hérons, des tortues, des lapins, et même des renards ! Autant d'animaux fascinants pour ces petits citadins. « J'ai réalisé qu'ils ne connaissaient pas vraiment ce lieu et sa formidable biodiversité. Tous les enfants adorent la nature : dès qu'on les met au vert, ils se révèlent ! » continue Nadia, enthousiaste. Conseillère pédagogique le reste de l'année, les vacances apprenantes lui permettent de prendre des repères sur les compétences travaillées et sur ce qu'il reste à améliorer.
Les enfants continuent la balade, s'arrêtant régulièrement pour voir qui un nid tombé, qui une famille de canards, ou tout simplement pour faire une petite pause à l'ombre. « Tenez, goutez, c'est de la menthe d'eau, au délicieux goût glacé ! » indique la maitresse en
cueillant des feuilles et en les tendant aux enfants. Dernier exercice de cette journée bien remplie: assis par terre sur un petit promontoire, nos aventuriers en herbe doivent croquer sur une feuille le paysage devant eux. Une reprise en douceur avant la rentrée, et un véritable bol d'air frais pour ces élèves aux parcours scolaires parfois compliqués.
Reportage texte et photos : Constance Decorde