La brasserie culturelle Neofelis, inaugurée en septembre, propose un concert chaque samedi soir. Un cocktail de propositions qui met l’eau à la bouche !
Samedi 27 novembre. Poussée la porte d’entrée, l’atmosphère a quelque chose de Brooklyn : tuyau en laiton courant au plafond, briques apparentes, rideaux noirs noués, murs immaculés et lampes stylées. La brasserie Neofelis est pleine, les client-e-s ont bravé le froid et la pluie pour assister au concert annoncé.
À peine les plats et les boissons servis, la voix d’Eunice s’élève. Tour à tour veloutée, épicée, solaire ou pleine d’ombres, elle diffuse la saudade, la mélancolie chère au peuple portugais, et le parfum du fado. La viola de Dominic et le pincé métallique de la guitarra de Filipe de Sousa impulsent un rythme qui frôle, murmure, caresse, enlace. Les notes rebondissent de table en table, des enfants dansent, les amoureux, les parents, les grands-parents suspendent fourchettes et conversations. Et les fados succèdent aux fados pour le plus grand bonheur de tous et toutes. La semaine précédente, la brasserie accueillait l’auteure compositrice interprète brésilienne Iara Kelly et son complice Fabrice Thompson à la voix et aux percussions. En décembre, Neofelis a l’intention de faire la part belle à l’afrobeat, au rock’n’roll et à l’accordéon... non conventionnel.
Free talk et jazz libre à venir
« Tous les samedis soir, nous accueillons des musiciens que l’association Du bout des étangs, qui est notre partenaire, nous propose », confirme Sergio, qui dirige l’établissement. Il compte bien ne pas s’arrêter là. Expositions, performances théâtrales, projections, il bouillonne d’idées qu’il lui tarde de mettre en place. « Un jeudi par mois, à partir de février, nous allons lancer un événement, Free talk et jazz libre, annonce-t-il. Le public viendra avec des textes, il y aura des musiciens... Un musicien sera tiré au sort qui accompagnera un texte tiré au sort, c’est un format que j’ai déjà éprouvé il y a deux ou trois ans. »
Car Sergio n’en est pas à son coup d’essai. Il a été programmateur de concerts dans une vie antérieure, avant d’inaugurer Neofilis en septembre. Appartenant à la cinquième génération de Courneuvien-ne-s du côté de sa mère, il est parti d’un constat avant de se lancer dans l’aventure : « J’ai toujours trouvé dommage de devoir prendre le métro pour aller écouter de la musique le week-end. »
En dehors de sa vocation culturelle, la brasserie propose une carte à l’ardoise le midi et pendant les concerts, un mélange français, italien et indien. « Multiculturel ! Comme La Courneuve ! » s’exclame Bruno qui s’immisce dans la conversation. « Cet individu vient
d’ouvrir une porte sur le monde, ajoute-t-il en désignant Sergio. Neofelis, c’est une rencontre, c’est beau. » Et, avec Hélène au service et Ravi en salle, Neofelis (« nouveau félin », en grec !) n’a effectivement pas l’intention de ronronner, mais plutôt de faire rugir de plaisir celles et ceux qui sont tentés d’y entrer...
Texte : Joëlle Cuvilliez ; photo : Manelle Chassaing
Prochain concert, samedi 11 décembre à 20h : Les Spasmes (rock'n roll, crime jazz, ballades soul et rythm'N blues). Brasserie Neofelis 20, rue Jules-Ferry. Ouverte tous les jours, de 9h à 23h (vendredi et samedi, de 10h à minuit)