En plus des restrictions sanitaires et de la vaccination, la lutte contre l’épidémie qui s’accélère dans le pays, et particulièrement en Seine-Saint-Denis, passe encore et toujours par les mesures de prévention individuelle.
La circulation du Covid-19 s’emballe. Nombre de nouveaux cas confirmés, nombre de patient-e-s hospitalisés et placés en services de soins critiques, nombre de décès, taux de positivité des tests… Depuis plusieurs semaines, sous l’effet notamment de la diffusion du variant britannique (plus contagieux et responsable d’infections plus sévères), les indicateurs se dégradent et la pression s’accroît sur le système hospitalier. Face à cette troisième vague, le gouvernement a mis en place, en plus du couvre-feu, des « mesures de freinage massives » comme la fermeture de certains commerces ou l’interdiction des déplacements interrégionaux sauf motifs impérieux ou professionnels dans 19 départements, dont la Seine-Saint-Denis. Si l’épidémie progresse de façon violente dans toute l’Île-de-France, où 80 % des soins devront sans doute être déprogrammés dans les hôpitaux publics et privés selon le ministre de la Santé, elle explose particulièrement dans le 93. Le département est le deuxième le plus touché de l’Hexagone. Et la situation dans les établissements scolaires, où le nombre d’enseignant- e-s, de personnels et d’élèves contaminés ne cesse d’augmenter, suscite de nombreuses inquiétudes. Lorsqu’un cas positif est détecté dans une classe, cette dernière doit être fermée. Au collège Georges-Politzer, les professeur-e-s ont ainsi fait jouer leur droit de retrait pendant deux jours parce qu’elles-ils ne peuvent plus assurer la sécurité sanitaire. Les appels se multiplient aussi pour vacciner au plus vite les enseignant-e-s et les personnels travaillant dans les écoles, collèges et lycées. Pour sortir de cette crise sanitaire, l’espoir réside effectivement dans la vaccination. Au 24 mars, quelque 6,8 millions de personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, soit 10,2 % de la population. Une couverture vaccinale largement insuffisante pour endiguer l’épidémie, mais qui devrait augmenter dans les semaines et mois à venir grâce à des mesures comme l’autorisation donnée aux infirmiers-ères de faire des injections à domicile ou l’extension de la compétence vaccinale à de nouveaux professionnel-le-s de santé (dentistes, vétérinaires…) et, surtout, grâce à l’augmentation du rythme de livraison des doses de vaccin. L’objectif des autorités ? Avoir vacciné 10 millions de Français-e-s d’ici mi-avril, 20 millions d’ici mi-mai et 30 millions d’ici mi-juin. En attendant que les restrictions sanitaires et la campagne de vaccination produisent leurs effets, la population doit poursuivre ses efforts. Le port du masque, le lavage des mains, les gestes barrières, la distanciation physique et la limitation des contacts ont prouvé leur efficacité et doivent être appliqués même par les personnes vaccinées. On sait que le vaccin immunise contre les formes symptomatiques du Covid-19, mais on ignore encore s’il empêche la transmission du virus. L’espoir est là, mais la prudence reste de mise.
Texte : Olivia Moulin ; photo : Léa Desjours
781 : C’est le nombre de personnes diagnostiquées positives au Covid-19, rapporté à 100 000 habitant-e-s, sur la période du 20 au 26 mars en Seine-Saint-Denis. Ce taux d’incidence est le deuxième plus élevé du pays.