Quand le théâtre s’invite dans les écoles

Publiée le 11 févr. 2021

Quand le théâtre s’invite dans les écoles

Venavi

Fermé au public, mais pas à l’arrêt. Même s’il ne peut plus accueillir de spectacles à cause de la crise sanitaire, le centre culturel Jean-Houdremont poursuit ses missions dans les établissements scolaires. 

« C’est la première fois que je suis au premier rang ! » s’amuse un garçon du centre de loisirs Rosenberg en s’installant sur un banc dans une grande salle de l’école Paul-Doumer, ce mercredi 3 février. Normal : pendant une heure, ses camarades et lui ne sont plus des élèves, mais des spectateurs-trices, dans ce préau fermé transformé en salle de spectacle. Face à elles et eux, le comédien Alexandre Prince s’apprête à jouer Venavi ou pourquoi ma sœur ne va pas bien, un conte initiatique africain sur le deuil fraternel ponctué de moments d’humour, qui devait initialement avoir lieu au centre culturel Jean-Houdremont.

Portes closes depuis fin octobre, comme tous les lieux culturels, la structure municipale s’organise et se réinvente pour faire vivre le spectacle vivant autrement. Elle continue ainsi à accueillir en résidence des artistes et des compagnies artistiques et à mener des actions culturelles en milieu scolaire. Écoles, collèges et lycées sont devenus des refuges où les spectacles peuvent se tenir « en vrai », dans le strict respect des mesures sanitaires évidemment. « On essaie de jouer dans ces établissements les formes qui s’y prêtent », explique Yasmine Di Noia, responsable des relations publiques et des actions artistiques et culturelles du centre Jean-Houdremont.

Un comédien-narrateur, un ingénieur son et lumière et un décor fait de quelques structures en bois qui s’encastrent telles des poupées russes : le spectacle Venavi ou pourquoi ma sœur ne va pas bien est justement adapté aux représentations hors les murs. « C’est génial de pouvoir aller à la rencontre du public, on fait ce métier pour ça ! commente Alexandre Prince. Et je me rends compte que comme ils sont un peu chez eux, dans un lieu moins protocolaire qu’un théâtre en tout cas, les enfants se montrent très à l’aise. » Après la représentation, le comédien leur propose d’ailleurs de partager leur ressenti et de poser des questions. « C’était la maman, ça ? » lui demande un enfant en désignant l’une des structures en bois. « Oui, répond-il. Une forêt, des personnages, une statuette… On peut représenter plein de choses différentes avec ces objets, ça fait travailler votre imagination, c’est la magie du théâtre ! »

Après Paul-Doumer, le conte initiatique africain est programmé dans les écoles élémentaires Charlie-Chaplin et Rosenberg, où il est au cœur de Parcours d’éducation artistique et culturelle mis en place par la municipalité. Et une autre création de la compagnie Le théâtre du phare, en résidence au centre culturel Jean-Houdremont, a été jouée hors les murs au lycée Jean-Zay à Aulnay-sous-Bois et devrait l’être au lycée professionnel Arthur-Rimbaud. Pour les jeunes, le spectacle continue.

Texte : Olivia Moulin ; photo : Léa Desjours