Profiter du parc au printemps

Publiée le 27 avr. 2021

Profiter du parc au printemps

Parc Valbon

À moins de dix kilomètres de n’importe quel foyer courneuvien, le parc Georges-Valbon se pare des couleurs du printemps. Il offre une multiplicité d’activités et d’animations, des espaces propices à la détente, des paysages pour méditer, un grand bol d’air à savourer en solo, entre amis ou en famille.

Cet été, si les conditions sanitaires sont au rendez-vous, la piscine éphémère, un mur d’escalade, un trampoline seront à nouveau implantés dans le parc Georges-Valbon à la mi-juillet. Les pédalos reprendront place sur le plan d’eau. À côté de la Maison du Parc sera installée une bibliothèque à ciel ouvert, une exposition en extérieur et la haute saison se clôturera avec un spectacle de nuit, au mois d’octobre. Mais ça, c’est pour demain… Aujourd’hui, le parc offre la fraîcheur de ses frondaisons printanières. Un régal pour l’œil, l’ouïe, l’odorat aussi.

Être là, juste pour le plaisir

Ce mercredi 21 avril, les ami-e-s qui attaquent une nouvelle partie de pétanque sur le boulodrome sont plutôt concentrés sur leur partie. Dans les allées alentour, enfants et séniors circulent à vélo, des mamans promènent les bébés en poussettes. Un ado passe en skateboard. Devant la Maison Édouard-Glissant, un athlète réalise un grand écart facial. Il s’appelle Omar, est étudiant en arts plastiques. Il a commencé les arts du cirque il y a tout juste un an et demi, s’entraîne trois à six heures par jour. Un peu plus loin, sur la grande pelouse qui jouxte le plan d’eau, Boris et Adrien, petite trentaine chacun, mêmes lunettes noires, sont assis sur des fauteuil de toile. Ils ne regardent rien de spécial, ne parlent pas. Ici est un mot que Boris affectionne. Il dit : « On aime venir ici, on a grandi ici. Ici, ça ne change pas, et ça fait plaisir. »

À l’ombre d’un grand arbre sans feuilles, Ynès et Baillo jouent au Uno. Deux pas derrière eux, installées à une table de pique-nique, Meriem et Zohra révisent devant leurs ordinateurs. Les examens approchent. L’une est en école d’ingénieur, l’autre en troisième année de licence, en chimie, à la Sorbonne. Un vol d’oies sauvages passe, deux randonneuses équipées de bâtons pour la marche nordique avancent d’un pas énergique. Sur un arbre perché, une corneille croasse sur le passage d’un moine bouddhiste qui se déplace sur une bicyclette. Ici comme dirait Boris, on est au coeur de la Seine-Saint-Denis, dans un havre de sérénité au milieu de prairies, d’espaces boisés partagés par chacun-e, sans distinction d’aucune sorte.

Un immense terrain d’entraînement

Les 410 hectares de verdure font du parc Georges-Valbon le troisième plus grand parc d’Île-de-France après les bois de Vincennes et de Boulogne. Il est classé Natura 2 000, c’est-à-dire qu’on y trouve des espèces en voie de disparition. Les amateur-trice-s de biodiversité peuvent d’ailleurs aller à la rencontre des insectes, petites bêtes et oiseaux dans le cadre des ateliers découvertes proposés le week-end.

Le parc, c’est forcément un immense terrain d’entraînement pour les sportif-ive-s. Cross-training, yoga, tai-chi, boxing forme féminin..., de nombreuses activités, gratuites et ouvertes à toutes et tous, sont proposées tout au long de l’année. Les aires de fitness, de roller, les paniers de basket, les tables de ping-pong sont à la disposition du public. Un parcours sportif de seize stations permet de pratiquer le cardio et le renforcement musculaire. Plusieurs parcours de balades sont proposés et il est même possible d’emprunter un bout du chemin qui mène à Saint-Jacques-de-Compostelle car le GR 655 traverse le parc.

Un centre équestre, dirigé par l’UCPA, héberge plus de cent poneys et chevaux, accueille les personnes en situation de handicap, propose attelage, horse-ball, voltige, bébés cavaliers, des cours à la séance, des stages pendant les vacances scolaires. Plusieurs aires de jeux sont aménagées pour les enfants, des balades en calèche ont lieu d’avril à septembre, le week-end et les jours fériés. Les rosalies et vélos peuvent être empruntés le dimanche, le mercredi et pendant les vacances scolaires. Même les chiens sont les bienvenus, à condition d’être tenus en laisse. On vous le disait, le parc est vraiment un lieu pour toutes et tous, sans aucune distinction.  

Textes : Joëlle Cuvilliez ; photos : Léa Desjours

Le parc départemental est ouvert toute l’année, du lundi au dimanche, y compris les jours fériés, de 7h30 à 18h.

Les petites bêtes

À la découverte des petites bêtes

Tout au long du printemps, parents et enfants peuvent découvrir l’univers fascinant des insectes du parc, accompagnés par un spécialiste en la matière.

C’est la première fois que Émilie et Jérôme viennent au parc Georges-Valbon. Ils habitent Asnières avec leurs enfants, Julia, 5 ans, Hugo, 6 ans et Léo, 8 ans. Le 21 avril, en cette belle journée de vacances scolaires, la famille s’est inscrite à l’atelier « Découverte des petites bêtes ». Une chance ! Les restrictions sanitaires réduisent à cinq personnes l’animation et la famille compte cinq membres. Hélène, animatrice nature, est aussi une spécialiste de la lecture des paysages. Elle les accueille et entre très vite dans le vif du sujet. « Savez-vous combien de pattes a réellement le mille-pattes ? À quoi reconnaît-on un insecte ? Quels animaux appartiennent à la famille des myriapodes ? Qu’est-ce qu’un hyménoptère ? Savez-vous qu’à l’instar de la crevette, le cloporte est un… crustacé adapté à la vie terrestre ? Que l’abeille a une langue ? » Les enfants réalisent des puzzles qui représentent des animaux à six et huit pattes puis Hélène passe de la théorie à la pratique en invitant les enfants à rechercher papillons, abeilles, fourmis, escargots, limaces, gendarmes, mouches, araignées, vers de terre et autres larves. Elles et ils font entrer précautionneusement la petite bête qu’ils ont trouvée dans une boîte-loupe transparente avant de l’observer. Hugo vérifie que son araignée est un mâle, Léo compte les anneaux de son ver de terre et Julia, le nombre de pattes de sa fourmi. La famille est enchantée. Elle sait qu’en un clic sur la page « L’agenda du parc », elle peut à tout moment profiter d’un autre atelier nature, comme celui qui aura lieu au mois de mai, « Reconnaître et dessiner les libellules ».

Prochaine visite le 22 mai, à 14h. Inscrivez-vous en ligne !

Les petites bêtes

Les oiseaux prennent aussi le ciel pour se faire plaisir

Une fois par mois, un animateur spécialiste de l’environnement propose de regarder de très près la grande diversité des oiseaux qui peuplent le parc. Une expérience exceptionnelle.

Dimanche 25 avril, à 9 heures, Amandine, Clémentine, Audrey, Lisa et Marlène s’apprêtent à découvrir et apprendre à reconnaître les oiseaux nichés dans le parc ou planant dans le ciel grâce à l’expertise de Mickaël, chargé d’animation et éducateur à l’environnement. Après la distribution des jumelles, la visite commence. Les premiers oiseaux rencontrés, corneille et pie, appartiennent à la même famille. Mais comment fait-on le distinguo entre une corneille et un corbeau ? « Le grand corbeau, plus imposant physiquement, ne se trouve qu’à proximité de falaises, explique Mickaël. Il en a besoin pour nicher. Il n’y a donc que des corneilles dans le parc. » 

Le groupe croise le chemin de deux étourneaux en quête de vers et de fourmis sur une pelouse. « Les étourneaux, qui vivent en grands groupes, migrent de moins en moins », précise Mickaël. Puis les jeunes femmes rencontrent un pivert, passe sous un nuage de martinets, semblables aux hirondelles, symboles de nos printemps. « Ils mangent trois milles insectes par jour, ne peuvent pas se poser, sauf pour la couvaison des œufs, volent pendant des mois sans s’arrêter et dorment en volant », précise l’animateur. Deux rapaces tournoient, un épervier et un milan noir à la queue fourchue. Au milieu du plan d’eau, un oiseau plonge, c’est un grèbe huppé. Une foulque contemple paisiblement la scène, confortablement installée sur son nid flottant. Impossible de la confondre avec une poule d’eau : son bec et son casque sont blancs.

Le rouge-gorge est un dinosaure

Si elles ne le savaient pas, les promeneuses apprennent de la bouche de Mickaël que le rouge-gorge est un dinosaure, que l’aile d’un oiseau se termine avec une main et des doigts. Le milan noir en a six, le milan royal cinq. Que les oiseaux prennent le ciel pour se faire plaisir aussi. Que la taille, le bec et la silhouette permettent de reconnaître une espèce. Que les bernaches du Canada, qui sont des oies, broutent de l’herbe. Un chant à deux phases, d’abord grinçant puis mélodieux, leur fait lever la tête. C’est une fauvette à tête noire.

La visite, passionnante, dure trois heures. Elle est gratuite, a lieu une fois par mois, toujours le dimanche, de 9h à midi. Seule contrainte, il faut s’inscrire sur le site internet du parc ! Prochaine visite : le 23 mai, de 9h à 12h.

 

Parc Georges-Valbon