Prendre soin de soi

Publiée le 11 juin 2021

Prendre soin de soi

atelier socio-esthétique

La Maison pour tous Youri-Gagarine a lancé un cycle d’ateliers socio-esthétiques à destination des femmes. Un institut bimensuel qui offre soins, relaxation, bien-être, écoute et valorisation

Tous les quinze jours depuis avril, c’est le même rituel. Les adhérentes de la MPT Youri-Gagarine inscrites à l’atelier socio-esthétique* se retrouvent dans une salle lumineuse, chaleureuse et accueillante pour confier leurs mains, leur visage, leurs pieds aux bons soins d’Élodie. Élodie est socio-esthéticienne, elle a été formée au Cours d’esthétique à option humanitaire et sociale (Codes), une école reconnue par l’État dont les locaux sont situés au Centre hospitalier régional universitaire de Tours. Épilation, manucure, modelage, gommage, massage, Élodie propose toute une gamme de soins pour le corps à des femmes à qui la vie n’a pas toujours fait de cadeau. En leur prodiguant ces soins, qui passent par le toucher, elle restaure bien plus que leur plastique ou leur image. «Quand on a vécu des choses pas faciles, prendre soin de soi permet de reprendre confiance, de restaurer sa dignité. L’accompagnement que je propose va au-delà de l’esthétique, il s’agit aussi de travailler sur l’intériorité, explique-t-elle. Mon métier s’adresse à des populations souffrantes ou fragilisées, qui ont connu la maladie, un accident, qui sont en détresse sociale, en rupture professionnelle…»

Mieux-être et bienveillance

Elles sont quatre en ce jeudi 3 juin, prêtes à passer deux heures ensemble… mais centrées sur leur propre mieux-être. Élodie enveloppe leurs jambes dans des bandes préalablement trempées dans une eau camphrée et mentholée afin de les décongestionner. Les mollets une fois « momifiés », la bonne humeur s’installe, les rires fusent. Pendant qu’elles préparent une subtile crème pour le visage à base d’huile d’abricot et d’huile de prune parfumée à la vanille ou au bois de Hô, Élodie leur offre à tour de rôle un soin hydratant pour cheveux. Elle masse longuement le cuir chevelu puis enveloppe les têtes dans une charlotte chauffante. Les visages se détendent, les langues se délient. Il est temps de passer au gommage. Méticuleusement, Aïssatou se frotte les joues, le front, le menton, puis se rince à l’eau claire sans savon.

Elle sourit. « La directrice de la MPT m’a appelée pour me proposer d’essayer cet atelier, explique l’une des participantes. Ça m’a beaucoup plu. Depuis, je viens à chaque séance. Élodie nous apprend à faire toutes sortes de préparations qu’on peut reproduire à la maison, du fard à paupières, du gel pour dégonfler les yeux… La dernière fois, on a fait un gommage du visage avec des perles de bambou. » « À chaque fois, on rentre chez nous avec notre produit, c’est trop bien, confirme Fatiha qui se réjouit de sentir la fraîcheur gagner ses jambes. C’est bien de pouvoir venir ici une fois tous les quinze jours, on a du mal à prendre du temps pour nous à la maison. »

Un nouvel atelier prévu pour la rentrée

Anna Diop, référente famille à la MPT, précise : « Les mots “relaxation”, “bien-être”, on les avait entendus dans les temps d’échange avec les adhérents. C’est via le programme de réussite éducative, le PRE, que nous avons rencontré Élodie. » Laurence Blin, la coordinatrice du PRE, se souvient : « En 2017, on voulait mettre en place un atelier bien-être pour les parents au PRE. Il y a différentes visions de la parentalité. Notre axe, c’est de soutenir les personnes, qui ne sont pas uniquement parents. Un certain nombre de femmes, qui élèvent seules leurs enfants, ont pour seul projet leur éducation. Elles sont parfois confrontées à la solitude, à la difficulté. On a cherché quelque chose pour qu’elles aient un moment à elles. »

L’expérimentation des ateliers socio-esthétiques est, à n’en pas douter, une réussite. Compte tenu de ce succès, la MPT Youri-Gagarine, qui reprend petit à petit son rythme de croisière après une longue interruption liée au Covid et aux travaux, entend bien proposer un nouveau cycle de soins de beauté à la rentrée prochaine.

Texte : Joëlle Cuvilliez ; photos : Léa Desjours

*L’atelier socio-esthétique est gratuit. Les adhérentes de la MPT qui souhaitent y participer doivent simplement s’y inscrire. Restrictions sanitaires obligent, la jauge est limitée à huit personnes.

atelier socio-esthétique