Les 10, 11 et 12 septembre s’est déroulée la Fête de l’Humanité. Une édition particulièrement émouvante car l’année prochaine, ce rendez-vous mythique déménage. Fini La Courneuve, la Fête de l’Huma 2022 se fera sur l'ancienne base aérienne, à Brétigny-sur-Orge, en Essonne.
Ce rendez-vous politique et festif est programmé au Parc de La Courneuve depuis 1972. Mais le terrain actuel, l’aire des vents, accueillera les Jeux olympiques de Paris 2024, où les travaux ont déjà commencé. Naturellement, quand on interroge les habitué.e.s, on sent poindre un brin de nostalgie. Ils et elles ont découvert cet événement dès la petite enfance ou un peu plus sur le tard, mais peu importe, ce qui est sûr, c’est qu’après y avoir goûté, ils et elles ne s’en sont plus passé. Anthony, 38 ans raconte : « J’ai connu cette fête au lycée. Les parents de certains copains y allaient et un jour ils m’y ont emmené. Le fait que ce soit à La Courneuve rendait l’accès facile. Nous pouvions prendre le bus ou même rentrer à pied. J’ai vécu certains des plus beaux souvenirs de ma vie ici. J’y ai rencontré des amours, des amis pour la vie ».
La joie, la bonne humeur, le partage, le bonheur quoi !
Jean-Luc, 57 ans : « J’avais 8 ans lors de ma première ! Qu’elle ne soit plus à La Courneuve me donne le sentiment d’être abandonné, mais en même temps une nouvelle aventure va s’écrire. Ici ou ailleurs, ça ne changera pas l’effet de l’Huma sur ma vie. Les gens que j’y ai rencontré ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui ! »
Soumia, 44 ans : « J’y suis allée la première fois en 2007. J’étais employée de La Courneuve et j’ai voulu voir ce qu’il s’y passait. J’y suis retournée tous les ans. Pour moi, c’est la Fraternité, la joie, la bonne humeur, le partage, la bonheur quoi ! » Pour François, la Fête de l’Humanité c’est « la vraie vie en grand ». Il y a naturellement emmené ses enfants, qui aujourd’hui emmènent les leurs. Alors il est « un peu chagrin » de voir cet événement déménager, mais comme il dit « l’essentiel, c’est qu’elle continue ! »
Un synonyme de liberté et d'émancipation
Quant au maire Gilles Poux, il avait 16 ans la première fois qu’il est monté à Paris pour aller, accompagné de son père, à la Fête de l’Humanité. « Je venais de l’Aveyron. J’étais impressionné par ce grand espace où tout le monde s’amusait. C’était un vrai bol d’air. Les années suivantes, j’y suis allé avec les copains, avec les tentes et les sacs à dos. Pour être très honnête, on faisait surtout la fête, et pas beaucoup de politique ! » Et concernant la relocalisation de l’événement ? « Pour moi, ce grand rassemblement est synonyme de liberté et d’émancipation. Aujourd’hui, une page se tourne, mais les souvenirs restent. Une nouvelle histoire va commencer et j’espère qu’elle sera belle ! ». Que la Fête continue…
Texte : Isabelle Meurisse ; photos : Léa Desjours