L’entrepreneuriat au féminin

Publiée le 6 déc. 2021

L’entrepreneuriat au féminin

Entrepreneuriat

La Maison de l’initiative économique locale (Miel) propose un programme de formation sur trois mois aux femmes qui veulent se lancer dans la création d’entreprise.

Carine souhaite revenir à ses « premières amours » en ouvrant une maison de couture, Hassina vivre « une retraite active » en se reconvertissant dans la naturopathie après un poste dans une multinationale, M’Barka prolonger sa formation en petite enfance pour faire du conseil, de l’accompagnement et de la médiation: si elles ont des motivations différentes, les douze femmes présentes le jeudi 25 novembre à la pépinière d’entreprises de La Courneuve ont toutes décidé de monter leur boîte. « On sait où on veut aller, mais on n’a pas forcément le GPS bien réglé », sourit Alix, la « déléguée de classe » du groupe.

Sortir des valeurs bateau pour se démarquer

Alors, pour définir leur direction, elles participent depuis début octobre au tout nouveau dispositif de formation 100 % féminin lancé par la Maison de l’initiative économique locale (Miel), « Les Essentielles ». Au programme, des rendez-vous individuels avec des expert-e-s métier, de la mise en réseau et des formations pour bâtir un projet solide, depuis la construction du business model jusqu’au choix du statut juridique et des régimes fiscal et social de son entreprise.

32,1 %, c’est le pourcentage d’entreprises créées par des femmes en 2020

Ce jour-là, elles vont recevoir des clés pour « Créer sa stratégie de communication ». Avant d’entrer dans le vif du sujet, Christine Macaione, dirigeante de l’agence de marketing Admettons, fait un tour de table pour que chacune présente son projet et exprime ses attentes en matière de communication. « Je veux savoir comment me distinguer de mes concurrents et faire un bon storytelling », indique Marine, styliste-modéliste qui souhaite créer une marque de vêtements écoresponsables. Pour sortir du lot, mais d’abord pour être visible dans un monde saturé d’information, Christine Macaione conseille notamment de sortir de valeurs « un peu bateau » comme la bienveillance, l’authenticité et l’empathie quand on construit la plateforme de sa marque. « C’est bien, évidemment, mais
ça ne vous différencie pas des autres ! Il faut être plus précise et plus subtile. » En plus d’acquérir ces compétences essentielles, les participantes bénéficient d’un suivi individuel avec des membres de l’association de mentorat Kunact. « On
parle de nos ressources, mais aussi de nos peurs et de nos freins, explique Alix. Beaucoup de femmes ont un problème de légitimité. » Ces trois mois de formation, que la Miel va reproposer en 2022 et 2023, devraient bien aider à lever ce sentiment. 

Texte : Olivia Moulin ; photo : Léa Desjours