Le patrimoine se prend au jeu

Publiée le 19 mai 2021

Le patrimoine se prend au jeu

Curia Nova

Il était très attendu, le voilà ! Conçu par le service Culture, le jeu de plateau Curia Nova consiste à collecter les éléments du patrimoine de la ville. Nous y avons joué pour vous le présenter.
 

Comment mieux connaître La Courneuve, son histoire, son patrimoine tout en s’amusant ? C’est le pari relevé par la Ville à travers un nouveau jeu de société. Son nom, Curia Nova, est une ancienne dénomination de la ville qui date de l’acquisition du territoire par l’abbaye de Saint-Denis. Ce jeu ne vise pas à tester les connaissances de chacun-e mais à faire découvrir toutes sortes d’éléments du passé comme du présent, au fil des parties (qui durent environ une demi-heure). 

Trois cartes, trois époques

Mardi 4 mai, nous avons donné rendez-vous à quatre joueur-euse-s aux profils bien différents, à l’image de la diversité des publics susceptibles d’être intéressés. Outre Mikaël Petitjean, chargé du patrimoine et chef d’orchestre dans la réalisation du jeu, Didier Broch, adjoint au maire délégué au développement de la culture, Bahar Illan, étudiante à l’université Paris-8, et Nadja Madadi, usagère de la Maison pour tous Cesária-Évora, se joignent à la partie qui se déroule à l’Espace jeux du 14, rue du Général-Leclerc. 

Trois cartes du territoire leur sont présentées : le temps du village rural (avant 1886), le temps des usines au milieu des champs (de 1886 à 1945) et le temps contemporain (de 1945 à 2020). Chaque partie a l’une de ces époques pour toile de fond. Le prétexte : en 2021, une attaque informatique a bloqué le service des Archives entraînant la perte des catalogues. Chaque joueur-euse  dirige une équipe d’enquêteur-rice-s afin de retrouver dans la ville des éléments de l’histoire locale.

Mais il est temps de s’essayer au jeu. Le choix se porte sur l’époque 1945-2020. Mikaël est géomètre, Bahar artiste, Didier animateur et Nadja architecte. Chacun-e d’eux va se promener au gré du déplacement de leurs deux pions afin de collecter les cartes couvrant les cases du plateau. Une carte correspond à un élément que les joueurs vont devoir glaner en fonction de leur profession respective. Par exemple, Mikaël va collecter les axes de communication et les éléments architecturaux. Trois duos de cartes et c’est gagné.

Réjouissant et instructif

Différents types d’action sont possibles : se déplacer d’une ou deux cases (voire sur grande distance par les transports en commun) ; retourner la carte où se trouve son pion pour collecter une archive si la carte correspond à sa profession ; ouvrir une discussion, c’est-à-dire regarder la première carte des cases situées autour de celle où se situe son pion. Encore une fois, il ne s’agit pas de répondre à une question mais d’en mémoriser les éléments en vue de sa propre collecte. Didier Broch se lance, déplaçant l’un de ses pions vers une case où il espère trouver la bonne carte. Or les deux cartes retournées sont la résidence du Parc et la tour Entrepose. Comme « animateur », il fait donc chou blanc. Mais Nadja l’architecte les repère pour les acquérir le tour suivant ! Sur chaque carte, un petit texte décrit l’élément, permettant d’apprendre des infos sur la ville au fur et à mesure. Ici, il est indiqué que la résidence du Parc a été construite au début des années 1970. De son côté, l’artiste Bahar recherche des œuvres. À la fin, c’est Mikaël qui gagne avec trois duos récoltés.

Enthousiastes, les quatre joueur-euse-s s’essaient au scénario 1886-1945. Nouvelle règle : il faut établir des trios de cartes et non plus des duos. En préambule, Mikaël Petitjean explique alors que le territoire correspondant à ce scénario indique la présence des usines et de nouveaux immeubles d’habitation, avec une zone maraîchère et une ville qui se construit le long de la voie ferrée. En trente minutes de jeu, ce sont ainsi le 19e siècle et le début du 20e siècle qui passent devant leurs yeux. À la fin, ils et elles repartent réjouis… et instruits.

Textes : Nicolas Liébault ; photos : Léa Desjours
 

Curia Nova

Un outil précieux pour tou.te.s

Une prouesse. En seulement un an, le jeu Curia Nova a été imaginé, réalisé, testé et édité. Pour Mikaël Petitjean, chargé du patrimoine, « cela a impliqué d’utiliser le fonds d’archives photographique de la Ville, mais aussi, pour les deux scénarios anciens, le fonds de cartes postales ». Mais rien n’aurait été possible sans l’implication des game designers Miguel Rotenberg et Marc Lagroy (Playtime) et de la graphiste Lisadie Dutillieux. Le prototype a été testé lors des Journées du patrimoine, puis auprès des responsables de structures, sous la houlette de Meziane Boughrara, responsable de l’Espace jeux. Du fait des petits tirages, le coût unitaire élevé ne permet pas pour l’instant de ventes aux particuliers, le jeu pouvant cependant être utilisé, voire emprunté, dès début juin. Dix exemplaires seront disponibles à l’Espace jeux mais aussi dans les centres de loisirs, les écoles et les médiathèques. Il convient pour tout public âgé de 8 ans et plus. Le jeu a été présenté aux élu-e-s lors du bureau municipal du lundi 10 mai. Un bilan sera établi dans six mois à un an. 

Curia Nova