Des élèves du collège Raymond-Poincaré et du lycée Jacques-Brel ont participé au concours des jeunes ambassadeurs et ambassadrices qui a eu lieu aux Archives diplomatiques, le 10 juin. Entre la précision du verbe et la qualité de la lecture, elles et ils ont fait la démonstration de leur indéniable talent.
Chaque année, les élèves d’Île-de-France sont invités à se mettre dans la peau d’un diplomate et à imaginer, par l’écriture d’un discours et par une performance orale, un moment de l’histoire du monde.
L’édition 2020-2021 avait pour thème : « 1783 : pour l’amitié entre la France et les États-Unis » et les élèves devaient déclamer leur texte aux prestigieuses archives du ministère des Affaires étrangères devant un parterre de personnalités : Nicolas Chibaeff, diplomate, directeur des archives, Pascale Jezequel, professeure agrégée d’histoire, Véronique Bujon de l’Estang, diplomate et présidente du jury, Maurice Vaïssé, professeur émérite des universités (Sciences Po), membre de la Commission des archives diplomatiques.
Maîtrise de l’art oratoire
Si Yaëlle et Meihui, élèves de 4e au collège Raymond-Poincaré, étaient intimidées, elles n’en ont rien montré et c’est d’une voix posée qu’elles ont lu leur discours, en regardant droit dans les yeux leurs interlocuteur-rice-s. Louise Nonnon, leur professeure d’histoire, et Mathilde, metteure en scène à la compagnie Les enfants du paradis, étaient impressionnées et elles ne s’en sont pas caché. Nicolas Robert, le principal adjoint du collège, a exprimé toute sa satisfaction : « Les élèves se sont emparés de la technicité et du vocabulaire. En janvier, j’avais déjà une mouture de discours sur mon bureau… », a-t-il précisé.
Quant au groupe des garçons de la classe, représentés par Faïz et Meelan, ils ont eu toute légitimité à se réjouir de leur prestation car ils ont reçu le premier prix.
Quand est venu le tour des lycées, Jacques-Brel a montré sa capacité à se mobiliser : deux groupes d’élèves de seconde participaient. Leur professeur, Alexandre Moya, était à leurs côtés, pour les soutenir. Ali et Ambre se sont lancés : « Nous sommes rassemblés ici ce soir, le 3 septembre 1783, pour glorifier l’indépendance de votre patrie ainsi que l’alliance entre nos deux nations… » Juste avant que Yacine et Abinayan ne fassent à leur tour la démonstration de leur maîtrise de l’art oratoire. Yacine, enchanté de sa lecture, s’est dit prêt à renouveler l’expérience l’an prochain, si l’occasion se présente. Le début d’une vocation de plénipotentiaire* ?
Texte : Joëlle Cuvilliez ; photo : Léa Desjours
* Agent-e diplomatique qui a les pleins pouvoirs pour l’accomplissement d’une mission