Le centre municipal de santé fait partie des treize CMS de Seine-Saint-Denis qui participent à la campagne de vaccination anti-Covid. À La Courneuve, elle a débuté le lundi 18 janvier. Questions au docteur Julien Le Breton, directeur du CMS.
Pourquoi le CMS s’est-il porté candidat pour participer à la campagne de vaccination anti-Covid ?
JULIEN LE BRETON : C’est un service important rendu à la population. Le vaccin sert à se protéger mais aussi à protéger les autres, et la structure du CMS offre une certaine logistique. Le vaccin que nous allons utiliser, le Pfizer- BioNTech, est conservé à -80°C dans les hôpitaux. Quand on nous le livre, nous avons cinq jours pour l’utiliser. Le CMS a la capacité de centraliser toutes les livraisons. Nous espérons pour février-mars l’arrivée de vaccins de pratique usuelle qui se conserveront à une température moindre. Ce sera plus simple de les répartir dans les pharmacies et dans les cabinets médicaux. Les infirmières et médecins libéraux vont être intégrés dès que possible à la campagne à travers notre Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS).
Tout-e-s les Courneuvien-ne-s pourront-ils se faire vacciner ?
J. L. B. : Oui, tous les Courneuviens pourront bien se faire vacciner. Il y a un ordre de priorité vaccinal. Les personnes les plus vulnérables sont appelées à être vaccinées durant cette première phase. Nous les avons estimées à 3 000. Les personnels qui travaillent au CMS vont aussi se faire vacciner, en commençant par celles et ceux qui ont plus de 50 ans. Je rappelle que la vaccination se fait sur la base du volontariat. Nous allons contacter les personnes fragiles pour leur demander si elles souhaitent prendre rendez-vous. Compte tenu des difficultés d’approvisionnement qui peuvent survenir, j’invite la population à faire preuve de patience.
Quel est votre point de vue sur les effets secondaires du vaccin ?
J. L. B. : Il faut rester vigilant. Mais, d’une manière générale, les vaccins sont des médicaments très sûrs. Nous disposons à l’heure actuelle de données positives. Depuis quelques semaines, certains pays ont déjà vacciné des millions de personnes et les retours sont bons. Quelques réactions allergiques ont été notées, de l’ordre de 3 sur un million, ce qui est très faible, et elles concernent des sujets que l’on peut cibler. C’est la raison pour laquelle il y a un interrogatoire très précis pour savoir si la personne qui veut se faire vacciner est allergique aux excipients qui sont contenus dans le vaccin.
L’efficacité du vaccin est avérée ?
J. L. B. : Des études ont été faites sur 30 000 personnes avant d’obtenir l’autorisation de mettre le vaccin sur le marché. 30 000, ce n’est pas rien. Les données montrent une efficacité importante, de l’ordre de 95 %. Il y a un vrai espoir de sortir de la crise grâce à la vaccination. Cependant, par précaution, une fois que l’on est vacciné, il faut continuer à respecter les gestes barrières et à porter le masque.
Le vaccin est-il aussi efficace contre le virus mutant ?
J. L. B. : Pour l’instant, il y a peu de mutations et elles sont compatibles avec le vaccin en place. On a aussi une technique de fabrication qui s’est améliorée et qui permet une rapidité de production importante. La fabrication du vaccin initial nécessitait des recherches compliquées, l’adaptation d’un nouveau vaccin à un mutant serait beaucoup plus simple.
Propos recueillis par Joëlle Cuvilliez ; photos : Léa Desjours
La stratégie vaccinale du gouvernement s’opèrera en trois étapes, de façon chronologique :
Jusqu’à fin février 2021
Plus d’1 million de personnes :
- Les personnes âgées en Ehpad
- Les personnels soignants qui y travaillent
- Les personnels de santé âgés de 50 ans et plus
De fin janvier au printemps 2021
Environ 14 millions de personnes :
- Les personnes de plus de 75 ans
- Les personnes de plus de 65 ans
- Les personnels soignants âgés de 40 ans et plus
À partir du printemps 2021
Le reste de la population avec, en priorité :
- Les 50 à 64 ans
- Les personnels de sécurité et d’éducation
Georges-François Leclerc, préfet de Seine-Saint-Denis, a visité le 18 janvier le CMS, centre de vaccination. De gauche. à droite. : Zaïnaba Said Anzum, adjointe à la santé, Julien Le Breton, directeur du CMS, le préfet, Anne Coste de Champeron, sous-préfète, Gilles Poux, maire.