Il n’y a pas d’âge pour apprendre le vélo

Publiée le 23 août 2021

Il n’y a pas d’âge pour apprendre le vélo

Tous en selle

Pendant l’été, les adhérentes de la Maison pour tous Césaria-Evora ont participé à des séances d’initiation au vélo, avec l’association et vélo-école Tous en selle.

Vendredi 20 août, au 22 rue de la Prospérité à Bobigny, Nadia, Sabrina, Salima, Yamina, Fatoumata, Nezha et Sarra, accompagnées de Magali, directrice de la Maison pour tous Cesaria-Evora et de trois animateur.trice.s sont au rendez-vous.

Karim Rezgui, éducateur mobilité vélo de l’association, et son collègue animateur et mécanicien Hamidy, distribuent vélos, casques et gilets de sécurité routière pour cette septième séance. Une fois tout le monde équipé, direction le plateau. C’est ici que toutes les leçons et les échauffements se passent. Au programme du jour : quelques exercices de positionnement, puis une sortie en ville pour les plus à l’aise. Mais d’abord, vérification du matériel. « C’est impératif avant de monter sur le vélo, rappelle Karim. En priorité, testez le frein arrière ! Ils se trouvent où ?, demande-t-il. « A droite ! A droite ! » entend-on en chœur. Une fois les mesures de sécurité passées en revue, les exercices peuvent démarrer. « Faites-moi la formation « Mini bus » (rouler deux par deux côte à côte en rang), lance Karim. Quand je dirai « file indienne », qui passe devant l’autre ? ». Après quelques hésitations, la bonne réponse tombe : « c’est la personne de droite qui passe devant, » affirme Fatoumata.

"A la fin de l'initiation, je m'achète un vélo !"

« De l’assurance, elles en ont toutes gagnée, souligne fièrement Karim. Au début, elles ne savaient pas du tout pédaler. » Aujourd’hui, cinq d’entre elles font la sortie en ville. Pour Sarra, 41 ans, c’est la première fois. Se retrouver dans la circulation avec tous les automobilistes ne la rassure pas. « Mais quel plaisir de pouvoir me déplacer à vélo. Je vais enfin pouvoir sortir avec mes enfants au parc de La Courneuve. C’est sûr, dès la fin de l’initiation, je m’achète un vélo et je fais la surprise à mes enfants. Je ne leur ai pas dit que je prenais des cours…» confie-t-elle. Nezha, 48 ans, n’avait jamais touché un vélo. « Quand j’étais petite, j’ai vu mon frère apprendre. Mais pas moi. Quand je suis arrivée en France en 2010, j’ai essayé. Et je suis tombée. » Aujourd’hui, elle passe avec brio l’épreuve du sens giratoire. Sous les yeux attentifs et bienveillants de Karim, elle pédale, se place aux bons endroits, sait interpréter les panneaux de signalisation, anticipe les manœuvres.

Lorsque Sylvie Loua, référente famille de la Maison pour tous Evora a proposé cette activité, elles ont toutes sauté sur l’occasion. Elles y ont vu une opportunité rêvée pour se déplacer en ville sans solliciter personne, mais aussi pour (enfin) participer aux sorties vélo en famille ou même pour aller au travail. Sabrina a son permis voiture. « Mais ça ne convient pas pour tout. Je vais peut-être changer d’emploi, donc si je trouve une place à proximité de La Courneuve, je pourrais y aller à vélo, » dit-elle, confiante.

"Aujourd'hui, je me sens libre, autonome, indépendante"

Au bout d’une heure, la virée s’achève. Retour au plateau. « Vous avez assuré les filles, » félicite Karim. Le groupe a rejoint Salima et Yamina, encore trop hésitantes pour faire la sortie. Elles sont restées avec Hamady pour prendre confiance. Et c’est chose faite. Yamina, 49 ans, sait tenir en équilibre, rouler, freiner et slalomer. « Avant, je n’en étais pas capable. Dès la 2e séance, j’ai voulu abandonner, car je trouvais ça trop dur. Mais Hamady m’a encouragé. Et aujourd’hui, je me sens libre, autonome, indépendante. Et quand je vois ce que j’ai réussi, je suis fière de moi ! »

Texte : Isabelle Meurisse ; photos : Nicolas Vieira

Plus d’informations sur l’association Tous en selle, c'est ici.