Découvrir des langues par le jeu

Publiée le 5 févr. 2021

Découvrir des langues par le jeu

Orphanco

L’association Orphanco propose régulièrement des ateliers d’éveil aux langues du monde. Le 27 janvier, elle était à la médiathèque John-Lennon pour un jeu de piste ludique et éducatif en direction des enfants.

Quelques minutes avant le début de l’activité, Nafissa Hamadi et Soihiba Abdullahi de l’association Orphanco (lire ci-dessous) achèvent l’installation des indices dans l’auditorium de la médiathèque. Des photos de la ville et des mots en langues étrangères sont affichés.

Un trésor à la clé

14h32 : l’aventure commence. Les joueurs entrent à pas feutrés dans les lieux et s’assoient. Nafissa introduit brièvement l’atelier et présente la mission du jour. « Un trésor est à la clé ! » Les yeux des huit enfants s’écarquillent. L’équipe ouvre la première enveloppe : « Les archives diplomatiques de la ville ont découvert un document révélant l’existence d’un trésor caché. Il vous faudra mobiliser tous vos sens et résoudre toutes les énigmes pour le trouver. À vous de jouer... » Une carte de la ville et un lexique multilingue accompagnent la lettre. Soihiba remet aux aventurier-ère-s une sacoche banane contenant crayon, bloc-notes, feutre fluo, stylo-lampe, miroir. Bref, tout le nécessaire pour réussir leur tâche. Premier indice : un audio. Un mot mystérieux est répété : « Projektion ». Les méninges chauffent. « J’ai trouvé ! s’exclame Amina, qui est la première à utiliser le lexique. Il faut chercher le cinéma ! » Tous se ruent à l’endroit où la photo d’une salle obscure est accrochée. Bingo ! La deuxième enveloppe s’y trouve ! Au fur et à mesure des indices, les enfants lisent, déduisent, miment, posent des questions, réfléchissent collectivement, découvrent des mots en anglais, français, allemand, turc, soninke, mandarin, kabyle et bien d’autres encore.

À la fin du jeu, le trésor est découvert : un sachet de friandises. Aujourd’hui, c’était un petit groupe de l’association Asad qui participait. Le matin, Orphanco était à la Maison pour tous Youri-Gagarine et, dans quinze jours, elle sera à la médiathèque Aimé-Césaire. « On s’est rendu compte qu’il était parfois difficile pour les enfants de nommer les langues qu’ils comprennent, parlent ou entendent. Soit par méconnaissance du mot, soit par pudeur, car c’est perçu comme intime ou privé. Les adultes eux-mêmes parfois ne veulent pas afficher sur un CV les langues qu’ils maîtrisent. Ils estiment que ce n’est pas important. On essaie de leur montrer qu’au contraire, c’est une grande richesse et qu’il faut la valoriser. »

Textes : Isabelle Meurisse ; photos : Léa Desjours

Orphanco

Orphanco, à votre service

Tout est parti d’un besoin d’accéder aux droits. L’association Orphanco s’est installée à La Courneuve en 2015. Deux salariées, Nafissa Hamadi et Soihiba Abdullahi, proposent de l’aide administrative, de l’aide à l’insertion professionnelle, de l’éveil aux langues, de l’accompagnement à la parentalité...  « La crise sanitaire a pas mal réduit nos actions, regrette Nafissa. En ce moment, nous n’assurons que deux des cinq permanences d’écrivains publics. Celle du lundi de 14h à 16h30 à la Maison pour tous Cesaria-Évora et celle du mardi de 14h à 17h à la Boutique de quartier des Quatre-Routes. Et c’est sur rendez-vous afin d’éviter les rassemblements de personnes. » Les membres ont rapidement constaté le besoin des habitant-e-s dans leurs démarches d’accès aux droits. « Les permanences d’écrivains publics sont nées, remarquent Nafissa et Soihiba. 
C’était un réel besoin. Aujourd’hui encore, les créneaux sont toujours complets. » Puis d’autres actions sont arrivées : l’éveil aux langues (voir article ci-dessus), le kiosque à loisirs pendant les vacances scolaires (sorties culturelles, activités manuelles et créatives, etc.), les séjours, les escape games pour les adolescent-e-s… Et comme les membres de l’association fourmillent d’idées, un nouveau projet, financé par la politique de la ville, est 
dans les tuyaux : Bouge ta vie. L’objectif ? Faciliter l’insertion des femmes, et particulièrement des mères, dans le monde professionnel. « Un important travail sur les barrières psycho-socio-culturelles que les mères se mettent et, surtout, une prise en compte de leur place au sein de leur famille et de la société seront incontournables », conclut Nafissa.

Association Orphanco : 07 83 58 34 61, association. orphanco@gmail.com.

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