CCR - Le coup de pouce décisif

Publiée le 20 avr. 2021

CCR - Le coup de pouce décisif

CCR

Le dispositif municipal des Contrats courneuviens de réussite (CCR) fournit aux jeunes un soutien appréciable. Quarante-deux nouveaux contrats ont été validés par le conseil municipal du 8 avril.

Du fait de la crise sanitaire, la commission de mars était la première de l’année. Comme pour chaque session des Contrats courneuviens de réussite (CCR) depuis 2013, les précieux accompagnements individuels ont été octroyés à des jeunes âgés de 16 à 30 ans qui en avaient fait la demande. En contrepartie, ils et elles se sont engagés à participer à la vie citoyenne locale. Le conseil municipal du 8 avril a ensuite validé le financement de projets aussi différents que la mise en réseau avec des professionnel-le-s, l’inscription dans une école, la création d’une entreprise, ou encore les brevets d’animation et les permis de conduire. Focus sur trois lauréat-e-s parmi les quarante-deux d’entre eux dont les projets ont été ainsi soutenus.

Textes : Nicolas Liébault

En pratique :

Pour demander un accompagnement lors d’une prochaine session des CCR, postulez au service Jeunesse, 61, rue du Général-Schramm. Tél. : 01 49 92 60 75 ou 06 33 47 36 47. Mail : ccr@ville-la-courneuve.fr. Pour plus d'informations, c'est ici.

Yassine Handouchi, futur serrurier

Après un parcours un peu chaotique, il est possible de trouver sa voie pour peu qu’on rencontre les bonnes personnes ! Yassine Handouchi, 24 ans, en est le vivant témoignage. Ayant grandi près de l’hôtel de Ville, après l’école primaire et le collège, « j’ai été viré du fait de mon comportement et j’ai changé plusieurs fois de lycée », raconte-t-il. Rétrospectivement, il concède que « le mauvais comportement de dehors qu’on amène dans le lycée, ce n’est pas bon». Après le bac, il multiplie les emplois. Il s’explique : « Dans la vente, la restauration, les ambulances, les VTC, ça me soûlait car c’était toujours la même chose. » Puis c’est la bonne rencontre : celle d’un serrurier de Montreuil qui lui décrit un métier varié avec une bonne rémunération. Se tournant vers Pôle emploi, il effectue alors un stage dans une entreprise et constate que ça lui plaît. Grâce au service Jeunesse, il décide d’entreprendre une formation de 120 heures, reconnue internationalement, et qui va commencer en juin prochain. « Si je suis diplômé, l’entreprise où j’ai fait le stage a promis de me prendre », se réjouit-il. Mais le coût de la formation est de 5000 euros et Pôle emploi ne peut le financer qu’à hauteur de 2000 euros. L’aide que lui apporte le CCR est donc décisive. En retour, il aide l’association Solidarité 93120, « redistribuant aux gens de notre entourage des produits issus de Franprix ou de Carrefour ».

Aide octroyée par la mairie : 1 700 euros

Yassine

Photo : Léa Desjours

Manon Mouzaïa-Grolier, étudiante

Dur dur d’être étudiante en pleine crise sanitaire ! À 24 ans, Manon Mouzaïa-Grolier a grandi avec sa mère aux Quatre-Routes, fréquentant le collège Politzer, puis un lycée en Seine-et-Marne. Dans le cadre du Bafa, un séjour à Trilbardou va décider de son orientation. «J’y ai rencontré des publics porteurs de handicap et j’ai voulu les aider à entrer en communication, tout en valorisant le côté affectif de leur développement », résume-t-elle. Après le bac, elle suit des études de biologie, effectuant des stages de recherche « sur les cerveaux immatures des enfants pour comprendre pourquoi des retards se produisaient ». Elle travaille pendant deux ans dans la recherche médicale avec un salaire correct, son appartement, sa voiture, en étant indépendante de sa mère. « J’aimais beaucoup mais il me manquait le côté social », tempère-t-elle. Courageuse, elle est alors acceptée dans une école de psychomotricité à Rouen. Mais… elle n’a plus de revenu, juste une bourse d’environ 400 euros par mois et un petit apport comme garde d’enfant, ce qui ne couvre pas le loyer, le téléphone, la carte de bus, Internet, le matériel scolaire… Le CCR va donc lui permettre de payer en partie ces dépenses. Souhaitant revenir à La Courneuve, elle veut « aider comme les gens m’ont aidée». Elle œuvre déjà pour une association d’anciens combattants.

Aide octroyée par la mairie : 1 800 euros.

Manon

Photo : Manon Mouzaïa-Grolier

Nazir Abiboulla, micro-entrepreneur

Connaissez-vous la « modest fashion » (« mode modeste », en anglais) ? Nazir Abiboulla est « convaincu qu’il est possible de réinterpréter les tenues traditionnelles en leur ajoutant une touche mode ». En mai dernier, avec un associé, le jeune homme de 28 ans a donc créé sa propre marque, IHSAN Society, dont le produit-phare sera un kimono inspiré des samouraïs. Né et ayant toujours habité à La Courneuve, après son baccalauréat au lycée Jacques-Brel, il entreprend des études de chinois, « déjà en vue d’une utilité pour le business, inconsciemment ». Il est ensuite embauché comme conseiller de vente dans le luxe. « C’était assez déstabilisant pour un jeune des 4000, mais enrichissant pour le savoir-être », nuance-t-il. La création de sa marque est issue de cette expérience mais aussi des quelques années passées comme recruteur indépendant. Le coup de pouce de la mairie est financier mais «préparer le CCR (lui) a aussi permis de travailler le fondement et l’extérieur du projet ». Il lui paraît maintenant « complètement équitable de pouvoir aider en retour des associations en mettant (ses) compétences à leur service ». Cet engagement dans le cadre de la Ville, il l’avait d’ailleurs déjà expérimenté en s’impliquant à La Courneuve Plage. « La ville c’est ma maison, ma famille », conclut-il.

Aide octroyée par la mairie : 1 900 euros.

Nazir

Photo : Léa Desjours