L’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a publié en septembre 2020 une analyse des évolutions sociales en quinze ans à l’échelle de la métropole, sous l’angle des inégalités de revenus. Il apparaît que les disparités de revenus s’accroissent toujours entre les zones aisées et les zones plus modestes.
Comme l’avait pointé l’Atlas des inégalités publié par la Ville en 2019, le constat dressé par la dernière étude de l’Apur est sans appel. Dans la Métropole du Grand Paris, en 2016, les 10 % des ménages les plus pauvres disposaient d’un revenu mensuel médian inférieur à 550 euros par mois, soit... quatre fois moins que le revenu médian sur tout le territoire (1934 euros). À l’autre bout de la chaîne, les 10% des ménages les plus aisés vivaient avec un revenu médian supérieur à 4 868 euros par mois... L’Île-de-France apparaît par ailleurs beaucoup plus inégalitaire que le reste de la France.
Ces inégalités sociales se doublent d’inégalités territoriales. La note a regroupé les communes du Grand Paris en cinq grands groupes égaux selon le revenu médian des ménages en 2016. La carte en bas à droite indique leur répartition. Il apparaît que certains territoires de la métropole sont très homogènes avec une zone aisée (Grand Paris Seine Ouest et Paris Ouest La Défense) et une zone modeste (Plaine Commune, Paris Terres d’Envol...), dont La Courneuve fait partie. Cette fracture est due à l’implantation des zones industrielles, de l’habitat ouvrier et des délocalisations, mais la note ajoute que « l’envolée des prix dans certains territoires a réduit la marge de choix résidentiels pour de très nombreux ménages ».
Et ça ne s’arrange pas ! Sur une période de 2001 à 2016, la situation des ménages des communes les plus modestes « tend globalement à se détériorer dans le contexte régional car l’analyse [...] montre [...] une baisse du pouvoir d’achat des habitants pour un grand nombre de communes », précise la note. La carte en bas à gauche indique que, par rapport à la médiane régionale, les revenus des ménages des zones modestes progressent beaucoup plus lentement que ceux dans la zone la plus aisée. Des inégalités qui, depuis la crise économique de 2008, se sont creusées, moins parce que les riches deviennent plus riches que du fait d’une moindre hausse des revenus des ménages les plus modestes...
Texte : Nicolas Liébault
L'étude dans son intégralité
Pour lire le document, cliquer ici - pdf / 15.61Mo