Un nouvel élan pour la propreté urbaine

Pour lutter contre la saleté, les équipes de Plaine Commune misent sur une alliance entre l’humain et la technologie.

Avenue Henri-Barbusse, jeudi 15 octobre. Seulement éclairé par la lumière des réverbères et des phares du véhicule de nettoyage, l’agent de propreté Slimane Diamoye lave consciencieusement les trottoirs au jet d’eau puissant. Avant son passage, ses collègues ont collecté canettes, papiers et autres déchets dans le cadre de l’opération « Grande lessive » initiée par la Ville et Plaine Commune. Depuis la sortie du premier confinement, marqué par la mise en place d’un service minimum de nettoiement, l’organisation du travail est revenue à la normale pour les agent-e-s. « Ils ont repris leur rythme habituel, mais ils arrivent toujours en deux vagues pour limiter les contacts : les uns travaillent de 6h à 13h et les autres de 6h30 à 13h30, précise Vincent Chrétien, directeur des unités territoriales Propreté, Espaces verts et Déchets ménagers de Plaine Commune sur La Courneuve. Et nous continuons à désinfecter leurs matériels et à nettoyer les locaux une à deux fois par jour. » Les mauvaises habitudes, aussi, sont revenues à la normale chez certains habitant-e-s. « On retrouve souvent dans les jardins publics et sur l’espace public des masques et des gants usagés, que les usagers peuvent pourtant jeter dans les poubelles de la ville. C’est tout à fait autorisé », insiste Rachid Maiza, maire adjoint délégué au cadre de vie, à l’hygiène, au marché des Quatre-Routes et à l’état civil.

Un budget dédié de 1 million d’euros

L’élu regrette aussi la lente évolution des comportements en matière de dépôts sauvages, alors que les trois déchèteries du territoire ont rouvert tous les jours pour les particulier-ière-s. Mais ces actes d’incivilité n’entament pas le nouvel élan de motivation né chez les agent-e-s de propreté à l’occasion de la crise sanitaire, qui a montré leur rôle essentiel dans le fonctionnement du pays. « On a peur à cause de certains comportements non hygiéniques, mais on se sent quand même plus reconnus, confirme Karim Hadadi, agent de propreté à La Courneuve. Les gens savent qu’on fait un travail utile et difficile. » Forts de cette situation, les responsables des unités territoriales Propreté travaillent à la modernisation de leur système d’exploitation, avec l’introduction de systèmes embarqués dans les véhicules pour mesurer des données comme le nombre de kilomètres de voirie balayés ou recenser des problématiques récurrentes. Un changement encore impensable il y a quelques mois, parce que perçu comme du « flicage », qui s’inscrit désormais dans une volonté commune d’améliorer l’efficacité sur le terrain. « On va s’appuyer sur le professionnalisme des équipes pour répondre aux exigences de la population et de ses élus en matière de propreté », indique Vincent Chrétien. Avec un budget dédié de 1 million d’euros dans les dix-huit prochains mois, la municipalité a effectivement fait de l’amélioration du cadre de vie l’une de ses priorités. Pour, mais aussi avec les Courneuvien-ne-s.

Texte : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours