Sabia Issoufaly - Soigner à Pondichéry

Publiée le 20 févr. 2020

Sabia Issoufaly - Soigner à Pondichéry

Sabia Issoufaly

Infirmière, Sabia Issoufaly a bénéficié d’un contrat courneuvien de réussite (CCR) en 2017 qui lui a permis d’effectuer un stage auprès d’une ONG à Pondichéry, en Inde.

Sabia Issoufaly, originaire de Madagascar, s’est installée à La Courneuve en 2015. En 2017, la jeune femme, inscrite en institut de formation en soins infirmiers à Aubervilliers, doit effectuer un stage de cinq semaines pour valider sa formation. Avec quatre camarades de promotion, elle décide d’opter pour une mission humanitaire en Inde, à Pondichéry. Mais pour cela, il lui faut trouver de l’argent. « L’école permettait les départs à l’étranger mais ne les finançait pas », raconte- t-elle. Le Service jeunesse, qu’elle fréquente régulièrement, lui parle des contrats courneuviens de réussite. Elle monte son projet et obtient le financement nécessaire pour acheter son billet d’avion, son visa, et régler son hébergement sur place.

En principe, trois à quatre années d’expérience professionnelle sont nécessaires pour participer à une mission humanitaire. Mais, soutenues par des professionnel-le-s sur place, Sabia et ses camarades se voient accorder l’autorisation de partir en mission. Dès leur arrivée, elles sont mises en situation. « On nous a envoyées dans un village très isolé, habité par des Intouchables, la plus basse caste en Inde, poursuit-elle. Nous sommes allées dans les écoles faire de la prévention, du dépistage, donner des conseils en nutrition. Nous frappions aux portes pour demander si les habitants n’étaient pas atteints de la lèpre. » La jeune femme exerce ensuite dans des hôpitaux tamouls, notamment en service psychiatrie, en pneumologie et au bloc opératoire. «C’était une expérience folle, se souvient-elle. La situation que j’ai vécue est sans commune mesure avec ce qui se passe dans un hôpital français. Quinze patients peuvent se retrouver dans la même salle, toute la famille est présente, on a l’impression d’être dans un village ! Les conditions d’hygiène ne sont pas respectées. J’ai été en contact avec des personnes atteintes de la tuberculose, il n’y avait ni masque, ni gants. »

Au-delà de la mission, elle découvre une autre culture, une autre façon de faire qu’elle vit comme autant d’enrichissements. Aujourd’hui qu’elle a terminé ses études d’infirmière et qu’elle se spécialise en puériculture, avec le projet de travailler en crèche, elle ne perd pas de vue la possibilité, un jour, de s’engager à nouveau dans l’humanitaire.

Texte : Joëlle Cuvilliez ; photo : Léa Desjours